Ha-ha
Le ha-ha ( haha [1], hâ-hâ, aha[2] ou saut-de-loup) est un type de fossé utilisé dès l'Antiquité dans les fortifications pour retarder les assaillants, et qui est maintenant choisi surtout pour son aspect esthétique.
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Au XVIIe siècle, François Mansart décide de les placer au bout des allées des jardins pour dégager la vue tout en bloquant le passage. La gouvernante du Grand Dauphin, fils de Louis XIV, lorsqu'il était petit, l'empêchait de s'en approcher. Un jour, dans les jardins de Meudon, échappant à sa vigilance, il alla vers le bord du saut-de-loup et dit en riant : « Ha ha, ce n'est que cela qui doit me faire peur ! » Désormais, les courtisans appelèrent les sauts de loup des ha-has[3]. C'est au XIXe siècle que le mot remplaça définitivement le nom de saut-de-loup.
Jardinage
Dans le domaine du jardinage, les ha-has des jardins à la française se trouvent au bout des allées et forment des fossés murés à fond plat encadrés de murs qui débordent dans le fossé afin d'empêcher son franchissement par le côté sans couper la perspective du paysage. C'est une clôture masquée sous la forme d'une tranchée dont une face interne verticale est un mur de soutènement et l'autre face en pente et gazonnée. Elle permet dans le sens souhaité d'avoir un effet visuel qui masque cette clôture tout en gardant une esthétique plus naturelle du jardin. Cet artifice est un classique du jardin à l'anglaise et permet également de rattraper des différences de niveau dans un terrain.
Un ha-ha formant un enclos dans les parcs qui ont une ménagerie peut se substituer aux clôtures avec des grilles pour parquer les animaux non dangereux.
Architecture
En architecture, un ha-ha est un fossé que l’on creuse au bout d’une allée, à l’extrémité d’un parc ou d’un jardin, pour en défendre l’entrée sans borner la vue.
Les ha-has des fortifications ressemblent aux ha-has des jardins à la française. On les place dans les coudes des fossés afin de retarder la progression des ennemis ou les surprendre en se cachant dedans.
Dans les fortifications, il existe aussi des « ponts ha-has » et des « escaliers ha-has » qui sont des ponts ou des escaliers escamotables qui chevauchent un ha-ha.
- Le ha-ha de Hopetoun House, Écosse.
- Glyndebourne House, les moutons et le ha-ha.
- Ha-ha près du Royal Crescent de Bath.
- Ha-ha à double côté de Melford Hall, Suffolk.
- Ha-ha dans le hameau de la Reine, à Versailles, avec l'allée s'arrêtant à gauche.
- Saut-de-loup au château de Mouchy-le-Châtel.
- Le ha-ha de Bramall Hall, Angleterre.
Notes et références
- « Définition de haha », sur Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNTRL) (consulté le )
- Jean-Marie Pérouse de Montclos, Architecture : description et vocabulaire méthodiques, Paris, éditions du patrimoine, centre des monuments historiques, , 665 p. (ISBN 9782757701249), p. 174,200,583.
- Plusieurs dictionnaires comme le Dictionnaire des dates, des faits, des lieux et des hommes historiques : ou…, par A.-L. d'Harmonville, p. 65.
Voir aussi
Bibliographie
- Dictionnaires du XVIIe au XIXe siècle : au mot « saut-de-loup ou ha-ha », puis dès 1800 « haha, anciennement saut de loup ».
- Index de la fortification française 1874-1914
Articles connexes
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