Wolframite
La wolframite (Fe,Mn,Mg) WO4, est un minéral constitué de tungstate de fer et de manganèse qui n'est pas une espèce mais un nom de groupe dont les termes extrêmes sont représentés par la ferbérite (pôle fer) (FeWO4) et l'hübnérite (pôle manganèse) MnWO4, la proportion d'oxyde de tungstène est toujours comprise entre 76 et 80 % (IMA 1962)[3].
Wolframite Catégorie IV : oxydes et hydroxydes[1] | |
Wolframite et apatite (violet)- Panasqueira Portugal (18x13cm) | |
Général | |
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Numéro CAS | |
Classe de Strunz | 4.DB.30
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Classe de Dana | 48.01.01.00
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Formule chimique | (Fe,Mn,Mg)WO4 |
Identification | |
Masse formulaire[2] | 303,46 ± 0,01 uma Fe 13,8 %, Mn 4,53 %, O 21,09 %, W 60,58 %, |
Couleur | gris-noir |
Classe cristalline et groupe d'espace | Prismatique - |
Système cristallin | monoclinique |
Réseau de Bravais | Primitif P |
Clivage | parfait à {010} |
Cassure | irrégulière |
Habitus | Cristaux tabulaires, aux faces souvent striée |
Échelle de Mohs | 4 - 4,5 |
Trait | marron rougeâtre |
Éclat | submétallique à résineux |
Propriétés optiques | |
Pléochroïsme | aucun |
Transparence | opaque, rougeâtre, à opaque |
Propriétés chimiques | |
Densité | 7,14 - 7,54 |
Solubilité | Décomposé par l'eau régale |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | aucun |
Radioactivité | aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
Inventeur et étymologie
Pour Georgius Agricola le terme dérive de Wolf (loup) et de Rahm (mousse, au sens de bave) (Latin Lupi spuma) par allusion à l’aspect du composé qui se forme à la fusion des minéraux contenant le tungstène et l’étain. Il existe une interprétation liée à l’héritage alchimique, "Wolf-le loup" était le terme générique de l’antimoine avec lequel le tungstène, sous forme de minerais, était confondu[4].
Gîtologie
- Dans des filons pneumatolytiques et pegmatitiques, avec apatite, quartz, hématite, tourmalines, cassitérite, micas (zinnwaldite) et arsénopyrite.
- Dans des filons hydrothermaux de haute température avec divers sulfures pyrite, pyrrhotite, chalcopyrite mais aussi la scheelite, ou le bismuth natif.
Synonymie
Il existe de nombreuses synonymies[5]:
- blumite (Liebe 1863) terme qui peut être commun avec l'hübnérite mais aussi avec le bindheimite[6]
- mégabasite (Johann August Friedrich Breithaupt)[7]
- schéelin ferruginé (René Just Haüy 1801)
- scheelin martial (Jacques Louis de Bournon)
- tungstate magnésié (Ignaz von Born)
- volfram (Johan Gottschalk Wallerius 1747)
- wolfram (Henckel, J. Fr. 1725)
- wolframit (Johann August Friedrich Breithaupt, 1832)
Utilité
Avec la scheelite (CaWO4), la série des wolframites constitue le plus important minerai de tungstène. Ce métal est très recherché pour la fabrication d'aciers spéciaux.
Gisements remarquables
En France
- Toul al Lutun, Belle-Isle-en-Terre, Guingamp, Côtes-d'Armor[8]
- Mine des Montmins (Filon Ste Barbe), Échassières, Allier[9]
Dans le monde
- La Chine est le plus grand producteur de minerai de tungstène.
- Mines de Panasqueira, Panasqueira, Covilhã, Castelo Branco Portugal[10]
- En Algérie, les réserves portées par les gisements de Tin Amzi, El Karoussa, Bachir, Nahda placent déjà l’Algérie au 2e rang mondial avec 98 000 tonnes nonobstant ce qui reste encore à évaluer dans ces granites[11].
- Banská Štiavnica baňa (ex-Schemmittz) , Banská Štiavnica, Banská Štiavnické rudné pole, Štiavnické vrchy, Banskobystrický Kraj, Slovaquie[12]
Galerie
- Wolframite (ferbérite) et apatite (violet)- Panasquiera Portugal (12x6 cm).
- Wolframite Tchéquie.
La découverte du tungstène
La présence de tungstène, élément chimique alors inconnu, dans la wolframite a été mise en évidence par Peter Woulfe en 1779.
C'est Axel Frederik Cronstedt qui introduit en 1755 le mot tung-sten (en suédois : pierre lourde) sans pour autant avoir isolé le corps simple W. En 1779, P. Woulfe, examinant le minéral appelé maintenant wolframite, conclut à l'existence d'un nouveau métal alors qu'en 1781, Carl Wilhelm Scheele arrive à la même conclusion à partir du minéral qui allait devenir la scheelite. Ce sont les frères J.J. et F. Elhuyar qui isolèrent l'élément W en 1783.
Notes et références
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Geological Society of America, Memoir 85 (1962)
- Agricola (1546) De Natura Fossilium: 255
- « Index alphabétique de nomenclature minéralogique » BRGM
- Liebe (1863) Neues Jahrbuch für Mineralogie, Geologie und Paleontologie, Heidelberg, Stuttgart: 652.
- Dictionnaire de chimie pure, par Charles Adolphe Wurtz, Charles Friedel, J. Bouis et Camille Chabrié, Hachette et cie, 1873, p. 324.
- Roland Pierrot, Louis Chauris, Claude Laforêt, Inventaire minéralogique de la France n°5 - Côtes-du-Nord, Éditions du BRGM, 1975, p. 46-53
- Le Règne Minéral, (33), 5-25.
- Bull. Minéral., 1984, 107, 703-713.
- https://www.elwatan.com/edition/contributions/panorama-des-ressources-naturelles-geologiques-de-lalgerie-15-07-2018
- Haber M., Jelen S., Shkolnik E. L., Gorshkov A. A., Zhegallo E. A., 2003. The participation of micro-organisms in the formation of todorokite from oxidation zone (Terézia Vein, Banskà Stiavnica deposit, Slovak Republic). Acta Miner. Petr., 1.
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