Sejong le Grand
Sejong le Grand (/se(ː).dʑoŋ/), né le et mort le , est le quatrième roi de la dynastie coréenne Joseon, de 1418 à 1450. C'est lui qui est à l'origine du Hunmin Jeongeum, les Sons corrects pour l'éducation du peuple (que l'on appelle hangeul de nos jours), alphabet destiné à remplacer le système d'écriture chinois utilisé dans le pays à l'époque mais jugé bien trop complexe. Les historiens confirment qu'il serait le seul à l'origine de l'alphabet national coréen, le hangeul, puisque les chroniques de l'époque indiquent que les savants lui reprochèrent de l'avoir rédigé seul et en secret. En effet il était très probablement l'homme le plus apte en matière de phonétique, il envoya treize fois ses savants consulter un grand phonéticien chinois exilé à la frontière sino-coréenne pour leur faire entendre raison.
Pour l’article homonyme, voir Sejong (ville).
Sejong le Grand | |
Statue en bronze de Sejong le Grand au palais Deoksu | |
Titre | |
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4e Roi de Joseon | |
– (31 ans et 8 mois) |
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Prédécesseur | Taejong |
Successeur | Munjong |
Biographie | |
Dynastie | Joseon |
Nom de naissance | Yi Do (이도 - 李裪) |
Date de naissance | |
Date de décès | |
Père | Taejong |
Mère | Wongyeong |
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Période Joseon | |
Sejong le Grand | |
Hangeul | 세종대왕 |
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Hanja | 世宗大王 |
Romanisation révisée | Sejong Daewang |
McCune-Reischauer | Sejong Taewang |
Selon Louis-Jean Calvet, « le hangeul se fonde sur une analyse très précise de la phonologie de la langue, et la précision de cette écriture, sa parfaite adéquation à la langue coréenne, font que le hangeul est souvent présenté comme le meilleur alphabet du monde »[1].
Fils du roi Taejong, il devient le Grand prince Chungnyeong (충녕대군, 忠寧大君) à dix ans et épouse une fille de Sim On (심온, 沈溫), connue sous le nom de Sim-ssi, et qui devient plus tard la princesse consort Soheon (소헌왕비, 昭憲王妃).
Le roi humaniste
Certains indices incitent à lui attribuer le seul mérite de l’invention du hangeul. Pour certains, il s’est fait aider de parents ou de lettrés. Cependant, la majorité des lettrés, formés à l’utilisation des caractères chinois, les hanja, se sont opposés à l’introduction du nouvel alphabet.
On lui attribue aussi l’invention d’une mesure des pluies, d’une horloge à eau et d’un cadran solaire. Tous ces objets sont développés dans son palais par l'inventeur Jang Yeong-sil.
Suivant les principes du néo-confucianisme, Sejong est également un roi humaniste, qui introduisit trois degrés de justice, avant que le jugement soit définitif, et qui interdit les punitions brutales ou cruelles, comme la flagellation.
Ses écrits sont également estimés : il a composé le célèbre Yongbi Eocheon Ga (« Chansons des dragons volants ») en 1445, Seokbo Sangjeol (« Épisodes de la vie de Bouddha ») en , Worin Cheon-gang Jigok (« Chansons du clair de lune sur des milliers de rivières ») en , et son œuvre majeure qui fait référence, Dongguk Jeong-un (un dictionnaire de prononciation sino-coréenne) en .
Administration
L'efficacité de Sejong dans l'administration de son pays s’est manifestée dans plusieurs domaines.
Il est d’abord un planificateur et un organisateur militaire de premier ordre. Sous son règne, l’armée coréenne débarque à Tsushima pour éliminer les pirates japonais qui ravageaient la côte méridionale de la Corée.
Au nord, il repousse la frontière jusqu’au fleuve Yalu après avoir vaincu les Jürchen. Il construit quatre forts et six postes de surveillance pour protéger son peuple des incursions des nomades de Mandchourie. Il établit également divers règlements militaires et unités spécialisées pour renforcer la sécurité du royaume.
Il établit la chambre d'élite de l'Académie royale en 1420, pour réunir les intellectuels de Corée. Les élèves de ce Cercle des vénérables ont écrit des chroniques, ont rédigé des documents et ont compilé des livres dans différentes sciences.
Sejong meurt à 53 ans et est enseveli au mausolée Yeong. Son fils aîné Munjong lui succède.
Mémoire
La nouvelle capitale administrative de la Corée du Sud a été nommée Sejong en son honneur[2].
L'avenue Sejong (세종로) et le centre Sejong des arts vivants — au centre de Séoul — portent son nom, et il est représenté sur le billet de 10 000 wons[2]. Une université a également pris son nom en 1987, l’université de Sejong.
L'astéroïde (7365) Sejong a été nommé en son hommage.
Films
- 2012 : I Am the King, sur les trois mois précédant son ascension au trône.
- 2019 : The King's Letters, sur la création de l'alphabet coréen.
- 2019 : Forbidden Dream, sur son amitié avec le scientifique Jang Yeong-sil.
Jeux vidéo
Le roi Séjong est un personnage jouable dans le jeu Civilization V (édité par 2K Games et développé par Firaxis Games). Il est le dirigeant de la Corée.
Notes et références
- Louis-Jean Calvet, Histoire de l'écriture, Paris, Pluriel, , 296 p. (ISBN 978-2818501306), p. 110.
- Pascal Dayez-Burgeon, « Le moment Sejong », dans Histoire de la Corée. Des origines à nos jours, Paris, Tallandier, (ISBN 9782847348354, lire en ligne), p. 73-80.
Voir aussi
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