Semi-remorque
Une semi-remorque est une remorque routière destinée au transport de marchandises dont la particularité est de reposer sur un ou plusieurs essieux à l'arrière, et sur le véhicule tracteur à l'avant, par l'intermédiaire d'une plateforme appelée « sellette » ou « verrou coupleur », de sorte que le tracteur supporte une partie notable du poids de la remorque et de son chargement.
Ne doit pas être confondu avec véhicule articulé.
Histoire et terminologie
Le concept est notamment défini dans la convention de Vienne de 1949, enregistrée dans le volume 125 du recueil des traités[1], mais est beaucoup plus ancien. Dès 1918, la compagnie américaine Linn fabrique en série des porte-grumes dont le tracteur est un semi-chenillé avec skis à l'avant et sous la remorque.
Description
Une semi-remorque est souvent appelée semi, voire traîne par les chauffeurs et parfois abrégée SREM.
Par abus de langage, on appelle aussi semi-remorque (terme masculin) l'ensemble formé par le tracteur et la remorque. Cet ensemble s'appelle officiellement véhicule articulé[2].
L'avant de la semi-remorque, lorsqu'elle est dételée, est maintenu à hauteur par l'intermédiaire de deux béquilles qui reposent sur le sol. Elles peuvent être commandées hydrauliquement mais, généralement, pour des raisons de simplicité mécanique et de coût d'entretien, on lui préfère la commande manuelle (par une manivelle jointe à un engrenage commandant une crémaillère). Baisser ou bien remonter manuellement les béquilles lors de l'accrochage ou du décrochage d'une semi-remorque prend trois à quatre minutes par opposition à quelques secondes avec un système hydraulique.
Types
Il existe de nombreux types et dimensions de semi-remorques, selon le genre de transport à effectuer (en France et en Europe en général sauf dans certains cas, la longueur maximale est de 16,50 m) : plateau (porte-conteneurs, porte-grumes pour le transport de bois, à châssis extensible pour le transport de produits de grande longueur, porte-bobines, porte-engins), fourgon, frigorifique (denrées périssables), bétaillère, citerne éventuellement inox (liquides alimentaires, produits chimiques, pulvérulents, déchets), bâchée (savoyarde, rideaux coulissants type Tautliner), benne (travaux publics, céréalière), porte-voitures, semi-remorque surbaissée, etc.
On peut également adapter différentes machines sur une semi-remorque, dans le cas de travaux spéciaux : grue, matériel militaire, véhicule de secours, d'intervention, ou véhicules affectés à des travaux spéciaux (exploitation forestière, ponts et chaussées, entretien de réseaux, de curage ou d'hydrocurage, véhicules miniers), éclairage cinématographique, podium pour spectacle, etc.
- Plateau carnaval, 3 essieux (Ukraine).
- Plateau, 2 essieux, surbaissé, à col-de-cygne (Allemagne).
- Porte-engins, 3 essieux, à col-de-cygne (France).
- Plateau, 4 essieux (Nouvelle-Zélande).
- Porte-char, à col-de-cygne, 6 essieux (France)[3].
- Plateau, à col-de-cygne, convoi exceptionnel, 11 essieux (Danemark).
- Porte-grumes (France).
- Porte-conteneur (Royaume-Uni).
- Fourgon non frigorifique (Belgique).
- Tautliner (rideaux coulissants - bâchée) (Royaume-Uni).
- Benne, fond mouvant (tapis roulant couvrant le fond) (Danemark).
- Benne basculante arrière (Australie).
- Porte-voitures (Asie).
- Malaxeur 7 m3 (Danemark).
- Citerne à carburant (Australie).
- Citerne à pulvérulents (Norvège).
- Citerne à bitume calorifugée (à 67 °C) (France).
- Excavatrice-aspiratrice (France).
- Semi-remorque à fond mouvant en action.
- « Grande échelle », à col-de-cygne (États-Unis).
- Unité ambulancière, à col-de-cygne (République tchèque).
Essieux
Son appellation est la même quel que soit le nombre d'essieux dont elle est équipée. On peut aussi employer le terme « axe » pour désigner un essieu (ex. : une semi-remorque trois axes).
- Une semi-remorque peut être équipée d'un ou plusieurs essieux à roues simples ou jumelées (roues doubles).
- Une semi-remorque est accouplée à un véhicule tracteur routier (abrégé TRR).
- Un tandem correspond à une semi-remorque à deux essieux, un tridem à une semi-remorque à trois essieux.
Ce système est très courant en Europe, avec un tracteur à deux essieux. Mais ce type de configuration n'est pas autorisé en Amérique du Nord, où la norme est d'un tracteur à trois essieux accompagné d'une remorque d'un jusqu'à six essieux.
Certaines semi-remorques sont équipées d'essieux relevables, ainsi que d'essieux autovireurs, voire des deux.
L'essieu relevable est assez courant en Europe, pour limiter les frottements sur la route. Son relevage est de plus en plus automatisé ; il s'effectue en fonction de la charge. L'essieu autovireur (généralement le dernier) est coutumier dans certains pays, comme l'Italie, moins dans d'autres (notamment en France ou au Royaume-Uni) ; son but est de réduire l'usure des pneumatiques dans les courbes. Ces essieux autovireurs se rencontrent fréquemment sur les remorques grumières (transport de troncs d'arbres) extensibles pour faciliter les passages en virages et, parfois décliné en un système de bogie. Ces deux systèmes sont aussi utilisés en Amérique du Nord.
Les semi-remorques utilisées pour des convois exceptionnels peuvent avoir quatre essieux ou plus.
En France, depuis le , en dehors des convois exceptionnels, le PTRA maximum pour un transport routier est de 44 tonnes, comme pour les transports routiers combinés (maritime/route/train), sans pouvoir dépasser une charge à l'essieu de 12 tonnes, y compris ceux du véhicule tracteur.
Notes et références
- https://treaties.un.org/doc/Publication/UNTS/Volume%20125/v125.pdf
- « Texte du code de la route », sur legifrance.gouv.fr
- Les trois derniers essieux sont directeurs. Voir Renault TRM 700-100.
Bibliographie
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