Serapeum de Carthage

Le Serapeum était un temple situé dans la ville de Carthage (actuelle Tunisie), plus précisément un Sérapéum, sanctuaire dédié à des divinités gréco-égyptiennes.

Serapeum de Carthage
Présentation
Type
Localisation
Pays
Gouvernorat
Municipalité

Le temple a été découvert et fouillé au XIXe siècle plus précisément dans les années 1870. Le produit des fouilles a été éparpillé entre diverses institutions culturelles et collections privées.

Localisation

Plan de la Carthage romaine avec localisation des insulae.

Le sanctuaire est difficile à localiser car la topographie de la ville a radicalement changé[A 1].

Le site du serapeum était contigu à celui de la nécropole punique de Douïmès[A 2].

La cadastration de la ville romaine de Carthage est bien connue depuis les travaux de Charles Saumagne et réalisée de manière « rigoureuse et systématique » en dépit du relief[A 3]. Le serapeum est installé non loin du quartier des villas romaines[A 4].

Histoire

Histoire antique

Le sanctuaire est bâti au début du IIe siècle dans « un quartier encore peu densément occupé »[A 4]. Les constructions au Haut Empire respectent l'orientation de la cadastration et les plus importantes occupaient des lots ou insulae[A 4].

Tertullien évoque un vicus Isidis[B 1].

Redécouverte et travaux récents

Le sanctuaire est découvert par hasard par Jean-Baptiste Evariste Charles Pricot de Sainte-Marie, premier drogman au Consulat général de France de Tunis et chargé de collecter des inscriptions puniques[A 5]. Les fouilles sont effectuées sur le site suite à la découverte d'un pilier cédé au musée du Louvre[A 6]. Les œuvres retrouvées sont déposées dans l'antiquarium entourant la chapelle Saint-Louis de Carthage, dans l'attente d'une décision de transfert qui posa problème du fait des coûts[A 7]. Saint-Marie prévoit l'envoi des stèles puniques pour la Bibliothèque nationale et de la statue de l'impératrice Sabine pour le musée du Louvre[A 8]. La tête de Sérapis envoyée au Louvre est retrouvée en décembre 1873[B 2].

Les artefacts retrouvés lors des fouilles du temple sont répartis entre le musée national du Bardo, le musée national de Carthage, le musée des antiquités d'Alger et le musée du Louvre[A 9]. L'envoi vers Alger est lié à une subvention du Gouvernement général de l'Algérie[A 8].

Fin 1880 des carriers tunisiens découvrent d'autres artefacts qui sont acquis par un propriétaire à l'Ariana, Marchant[A 8]. Parmi ces découvertes figure une tête monumentale de Sérapis[A 10].

Alfred Louis Delattre attribue les découvertes à « un sanctuaire consacré au culte de Sérapis ». En 1884 parait l'ouvrage de Sainte-Marie Mission à Carthage[A 11],[B 2]. En 1889 Marchant donne une grande partie de sa collection au musée du Louvre[A 2]. Le fils de Marchant donne au musée du Bardo les éléments que son père avait conservés[A 12].

En 1893-1894 un ex-voto est retrouvé. Delattre fouille dans le secteur la nécropole de Douïmès en 1896[B 1]. Auguste Audollent étudie les découvertes dans son ouvrage Carthage romaine en 1901[B 1].

Le site est bouleversé par la construction de la ligne du TGM peu avant 1907 et un remblai « de près de 7 m »[A 12]. Les vestiges découverts par Sainte-Marie disparaissent alors[B 2].

La construction d'une villa au 77 de l'avenue Habib Bourguiba livre en 1980 les vestiges d'une cour dallée et les traces d'une cella mais les investigations s'arrêtent là[A 13]. Le site n'est pas concerné par les fouillées menées par l'équipe internationale de la campagne de l'UNESCO menée dans les années 1970[A 1]. Une base avec l'inscription « Isi et Serapi » est découverte un peu avant 1990[A 1]. Le site est localisé non loin du TGM[B 2].

Les recherches récentes sur le sujet débutent avec les fouilles sous-marines entreprises dans la rade de Toulon sur le site du naufrage du Magenta, coulé suite à une explosion provoquée par un incendie en 1875[A 14]. Les fouilles durent quatre campagnes et des éléments d'une statue romaine de Sabine est retrouvée en mai 1995[A 9].

Architecture

Description

Les sanctuaires isiaques datables des Antonins avaient une surface de 350 m2 à 450 m2 pour un temple vaste de 60 m2 à 100 m2[A 15].

A Carthage on trouvait deux temples isiaques : un serapeum et un iseum dont les cella ont été identifiées[A 16].

Mobilier

Les fouilles de Sainte-Marie livrent des éléments de statues et des ex-votos[B 2].

  • Tête monumentale de Sérapis[A 8].
  • Statue de l'impératrice Sabine[A 8],[B 2]. La statue est envoyée en France sur le Magenta qui explose dans le port de Toulon. Le corps de l’œuvre est retrouvé mais la tête est manquante. Elle est retrouvée finalement dans les fouilles menées sur le site dans les années 1990[B 1].
  • Cynocéphale de marbre noir[A 8],[B 2].
  • Tête d'Hadrien (musée d'Alger)[B 2].
  • Tête d'Hadrien (musée du Louvre)[B 2].
  • Mosaïque (musée de Carthage)[B 1].

Notes et références

    • Le Serapeum de Cartage
    • Carthage : les travaux et les jours
    1. Ennabli 2020, p. 122.
    2. Ennabli 2020, p. 121.

    Voir aussi

    Bibliographie

     : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

    • Hélène Bénichou-Safar, « Les stèles dites de "Sainte-Marie" à Carthage », Studia Phoenicia X, Leuwen, , p. 353-364
    • Topographie de Carthage romaine : sur la localisation du temple d'Isis (information), Beschaouch, Azedine, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1991, 135-2, pp.323-330 (lire en ligne)
    • Fabrice Douar et Jean-Luc Martinez, L'archéologie en bulles : Petite Galerie, , 190 p. (ISBN 978-2-02-139566-2)
    • Abdelmajid Ennabli, Carthage : les travaux et les jours, Paris, CNRS éditions, , 493 p. (ISBN 978-2-271-13115-7). .
    • Max Guérout et Jean-Pierre Laporte, Le Magenta : Du naufrage à la redécouverte, 1875-1995, , 311 p. (ISBN 978-2-271-09338-7 et 2-271-09338-4)
    • Kate de Kersauson, « La Sabine « Pricot de Sainte Marie », La revue du Louvre et des Musées de France, no 2, , p. 27-35
    • Serge Lancel, La fouille de l'épave du Magenta et le sauvetage de sa cargaison archéologique, CRAI, (lire en ligne), chap. 139-3, p. 813-816
    • Jean-Pierre Laporte, « Une tête de l’Impératrice Sabine découverte dans le port de Toulon », Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, Paris, , p. 410-414 (lire en ligne)
    • Jean-Pierre Laporte, « Carthage : les stèles Sainte-Marie », Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, Paris, , p. 133-146 (lire en ligne)
    • Jean-Pierre Laporte et Laurent Bricault, Le Serapeum de Cartage, Ausonius, , 119 p. (ISBN 978-2-356-13321-2)

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