Sertorius (Corneille)
Sertorius est une pièce de théâtre tragique en cinq actes et en vers du dramaturge Pierre Corneille, créée pour le Théâtre du Marais de Paris le , puis publiée en juillet de la même année.
Pour l’article homonyme, voir Sertorius.
Sertorius | |
Auteur | Pierre Corneille |
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Genre | Tragédie |
Nb. d'actes | 5 |
Version originale | |
Langue originale | Français |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1662 |
Date de création en français | |
Lieu de création en français | Théâtre du Marais |
Rôle principal | Sertorius |
Critiques
Le 3 novembre 1661, Pierre Corneille écrivait à l'Abbé de Pure, littérateur et érudit, pour lui demander "de ne pas vous contenter du bruit que les comédiens font de mes deux actes (ndlr: les deux premiers actes de Sertorius), mais d'en juger vous-même et de m'en mander votre sentiment, tandis qu'il y a encore lieu à la correction."[1]
Dans le jugement du critique littéraire George Saintsbury, Sertorius est « l’une des pièces les plus fines de Corneille » ; de plus, « les personnages d’Aristie, de Viriate et de Sertorius lui-même (…) ne sont à surpasser ni en grandeur de pensée, ni en félicité de dessein, ni en justesse de langage »[2].
Personnages
- Perpenna, lieutenant de Sertorius ; amoureux de Viriate
- Aufide, compagnon de Perpenna qui lui conseille de trahir Sertorius
- Sertorius, commandant rebelle romain en Espagne ; amoureux de Viriate
- Aristie, femme répudiée de Pompée qui veut épouser Sertorius pour raisons d’état ; toujours amoureuse de Pompée
- Viriate, fille et héritière de Viriatus qui veut épouser Sertorius
- Thamire, compagne de Viriate
- Pompée, général romain
- Arcas, messager venu de Rome à Aristie (c’est l’affranchi du frère d’Aristie)
- Celsus, un officier de Pompée
Citation
« On a peine à haïr ce qu'on a bien aimé
Et le feu mal éteint est bientôt rallumé. »
— (Acte I, scène 3)
« Je n'appelle plus Rome un enclos de murailles
Que ses proscriptions comblent de funérailles :
Ces murs, dont le destin fut autrefois si beau,
N'en sont que la prison, ou plutôt le tombeau ;
Mais pour revivre ailleurs dans sa première force,
Avec les faux Romains elle a fait plein divorce ;
Et comme autour de moi j'ai tous ses vrais appuis,
Rome n'est plus dans Rome, elle est toute où je suis. »
— (Acte III, Scène 1)
« Il est beau de tenter des choses inouïes,
Dût-on voir par l’effet ses volontés trahies. »
— (Acte IV, scène 2)
Sertorius et Molière
Molière reprends le vers 1868 de Sertorius (« Je suis maître‚ je parle : allez‚ obéissez ») dans L’École des femmes. Il semble que Sertorius soit la pièce de Corneille que la troupe de Molière a le plus jouée : par la reprise d’un vers‚ il est probable que le Molière rende hommage à la tragédie de Corneille[3].
Références
- M. Roques, Choix de lettres du XVIIe siècle, Paris, Garnier Frères, , p. 217 P. Corneille
- George Saintsbury (en). "Corneille." Encyclopædia Britannica 1911.
- Florence Bernard, Classicisme et modernité dans le théâtre des XXe et XXIe siècles, Presses universitaires de Provence, , p.15-18
Lien externe
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