Seymour Fleming

Seymour Dorothy Fleming (5 octobre 1758 – 9 septembre1818), connue sous le nom de Lady Worsley de 1775 à 1805, était une noble britannique, connue pour son implication dans un procès de haut-vol pour adultère.

Seymour Dorothy Worsley
Lady Worsley, par Joshua Reynolds, 1775-1776, Harewood House. Dans ce dyptique, Seymour porte une tenue de cavalerie inspirée du régiment de son mari.
Biographie
Naissance
Décès
(à 59 ans)
Paris
Père
John Fleming (en)
Mère
Jane Coleman (d)
Fratrie
Jane Stanhope (en)
Conjoint
Enfants
Robert Edwin Worsley (d)
Unknown daughter Worsley (d)
Statut

Jeunesse et famille

Fleming est la plus jeune fille, et cohéritière, de Sir John Fleming (✝ 1763), 1er baronnet de Brompton Park[1][2], Middlesex, et de sa femme, Jane Coleman (✝ 1811). Son père et deux de ses sœurs meurent quand elle n'a que cinq ans. Elle est alors élevée, avec une autre de ses sœurs, par leur mère, qui se remarie en 1770 à Edwin Lascelles, 1er baron Harewood[3], un riche sexagénaire ayant fait fortune dans les Antilles grâce à des plantations de canne à sucre[4]. La sœur aînée de Seymour, Jane Stanhope, comtesse Harrington, était connue pour être un "modèle de vertu"[5].

Mariage avec Richard Worsley

Sir Richard Worsley, par Joshua Reynolds, 1775-1776.

Le 20 septembre 1775, à l'âge de 17 ans, Seymour Fleming épouse Sir Richard Worsley, 7e baronnet d'Appuldurcombe House, Île de Wight, et prend le nom de Lady Worsley, qu'elle gardera jusqu'à sa mort. Sa dot apporta 52,000 £ à son époux[3].

Le couple était mal assorti, et leur mariage battit rapidement de l'aile. Ils eurent un fils, Robert Edwin[6], qui mourut jeune[7]. En août 1781, Seymour donna naissance à un autre enfant, Jane Seymour Worsley, fruit de sa liaison avec Maurice George Bisset, mais reconnu par Worsley pour éviter le scandale. Bisset, un capitaine de la milice du South Hampshire, avait été par le passé l'ami intime de Worsley, et son voisin à Knighton Gorges, sur l'Île de Wight[8].

Caricature de James Gillray Sir Richard Worsley, exposant les fesses de sa femme, o fi ! »).

La rumeur attribue à Lady Worsley vingt-sept amants[3]. En novembre 1781, elle s'enfuit avec l'un d'eux, Maurice Bisset. En février 1782, Worsley intente un procès contre ce même amant, sur le motif de criminal conversation (en) (litige découlant d'un adultère, où une action en justice est menée contre le tiers ayant interféré dans le mariage, même dans le cas où l'un des partis est consentant). Worsley réclame un dédommagement de 20,000 £. Lady Worsley tourna la plainte en sa faveur à la suite de révélations scandaleuses, appuyées par ses amants passés et présents, remettant en question le statut juridique de son mari. Le docteur de Lady Worsley, William Osborn, révéla qu'elle souffrait d'une maladie vénérienne, contractée après une relation avec James Graham, 3e marquis de Montrose. Il fut déclaré que Worsley avait volontairement exposé la nudité de sa femme à Bisset aux bains publics de Maidstone, détail illustré dans une carictature de James Gillray. Ce témoignage mit fin aux poursuites, et Worsley ne fut dédommagé d'un shilling (l'équivalent de £5,54 en 2015)[3].

Bisset se sépara de Lady Worsley quand il devint apparent que Richard Worsley ne souhaitait qu'une séparation, et non un divorce, empêchant ainsi Seymour de se remarier tant que son mari serait en vie. Lady Worsley dut se résoudre à devenir demi-mondaine, et de dépendre du soutien financier d'hommes riches pour survivre, rejoignant ainsi d'autres femmes de la haute société dans sa position au club social The New Female Coterie[9]. Elle eut deux autres enfants : un de Bisset, après qu'il l'ait quitté en 1783, et dont le destin n'est pas connu, et une fille, Charlotte Dorothy Hammond (née Cochard), qu'elle confia à sa famille dans les Ardennes[10].

Lady Worsley prit plus tard le chemin de Paris pour échapper à ses dettes. En 1788, accompagnée de son nouvel amant, le compositeur, chef d'orchestre et champion d'escrime Joseph Bologne, chevalier de Saint-Georges, elle retourne en Angleterre, où son mari accepta la séparation des biens, à la condition qu'elle passe quatre années en exil en France[11]. Huit mois avant la fin de cet exil, elle fut empêchée de quitter la France en raison des événements de la Révolution Française, et fut selon toute probabilité emprisonnée sous le régime de la Terreur[12]. Le fils qu'elle eut de Worsley mourut pendant qu'elle était en exil. Début 1797, elle retourna enfin en Angleterre, où elle tomba gravement malade pendant deux mois. Par l'intercession de sa mère, sa sœur et son beau-frère, le duc d'Harrington, elle fut autorisée à revenir à Brompton Park, mais ne put jamais en avoir la propriété officielle[13].

Fin de vie

À la mort de Worsley en 1805[14], sa jointure de 70,000 £ lui revient, et le 12 septembre 1805, à l'âge de 47 ans, elle épouse son nouvel amant de 26 ans[15], John Lewis Cuchet (✝ 1836), à Farnham[16]. Le même mois, par décret royal, elle reprend le nom de Fleming, que son mari prend également. Après l'armistice de 1814, qui mit fin à la guerre de la Sixième Coalition, le couple s'installa dans une villa à Passy, où Seymour Fleming mourut en 1818, à l'âge de 59 ans. Elle est enterrée au cimetière du Père Lachaise, à Paris.

Dans la culture populaire

En 2015, la BBC2 réalise un film sur sa vie, The Scandalous Lady W, basé sur le livre de Hallie Rubenhold, Lady Worsley's Whim. Seymour Fleming y est incarnée par l'actrice Natalie Dormer.

Références

  1. Lysons 1795, p. 170-230.
  2. Walker 2014.
  3. « The Life of Lady Worsley », sur Harewood House, (consulté le )
  4. (en) Grace Newton, « How Harewood House in Yorkshire was built with the profits of slavery », sur www.yorkshirepost.co.uk, (consulté le )
  5. (en) « After Joshua Reynolds, PORTRAIT OF JANE, COUNTESS OF HARRINGTON WITH HER SONS, LORD PETERSHAM 1780-1851 AND THE HON LINCOLN STANHOPE 1781-1840, Circa 1890 », sur Cider House Galleries (consulté le )
  6. Rubenhold 2011, p. 33.
  7. Rubenhold 2011, p. 246.
  8. Rubenhold 2011, p. 43.
  9. Rubenhold 2011, p. 171–183.
  10. Rubenhold 2011, p. 226.
  11. Rubenhold 2011, p. 243.
  12. Rubenhold 2011, p. 245.
  13. Rubenhold 2011, p. 244.
  14. Sheppard1975, p. 3-8.
  15. « Lady Worsley: the real woman behind the sex scandal », sur The Week UK
  16. Rubenhold 2011, p. 249.

Bibliographie

  • Daniel Lysons, The Environs of London: Volume 3, County of Middlesex, London, T Cadell and W Davies, , 170–230 p. (lire en ligne), « Kensington »
  • Hallie Rubenhold, Lady Worsley's Whim, London, Random House, (ISBN 9781446449691, lire en ligne)
  • F. H. W. Sheppard (dir.), Survey of London: Volume 38, South Kensington Museums Area, University of London for the London County Council, , 3–8 p. (lire en ligne), « Estates and houses before 1851: The Harrington-Villars Estate »
  • (en) Dave Walker, « Down Brompton Lane: more houses and stories », sur The Library Time Machine,

Pour en savoir plus

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