Sharbat Gula

Sharbat Gula, ou Sharbat Bibi, aussi appelée la « jeune fille afghane » ou « l'Afghane aux yeux verts », est une Afghane de l'ethnie pachtoune née en 1972. Durant la guerre d'Afghanistan, elle a été forcée de quitter le pays et c'est dans un camp de réfugiés au Pakistan que le journaliste Steve McCurry l'a photographiée en 1984. Son visage est devenu célèbre lorsqu'il a fait la couverture du magazine National Geographic en juin 1985. Sharbat Gula était connue de par le monde simplement par ses surnoms avant d'être retrouvée en 2002.

Sharbat Gula
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Portrait par McCurry

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La photographie de la jeune Sharbat Gula a été prise au camp de réfugiés de Nasir Bagh en 1984 par le photographe Steve McCurry pour le National Geographic[1] sur un film couleur Kodachrome. Elle étudiait alors à l'école du camp de réfugiés. McCurry, qui avait rarement l'occasion de photographier une Afghane, a saisi l'occasion et capturé son image alors qu'elle avait approximativement 13 ans.

Le photographe, qui n'avait pas noté son nom, retrouve sa trace en Afghanistan en 2002[1].

Controverse autour du portrait

En , McCurry admet que plusieurs de ses photographies ont été retouchées ou mises en scène, pour le National Geographic notamment[2],[3],[4],[5],[6]. Le portrait de la jeune Afghane ne fait pas exception, la photo de la couverture du National Geographic Magazine ayant été retouchée au niveau des yeux comme l'a démontré un photographe indépendant indien, Kshitij Nagart[2]. Si l'on fait fi des différences évidentes de la gestion de la couleur en raison de différents processus de numérisation / d'impression, on remarque néanmoins que certaines zones autour des yeux ont été retouchées: la chair autour de l'orbite de l’œil est moins creuse que la photo originale. Les yeux sont surtout plus propres : la saleté et la boue ont été effacées sur la couverture du National Geographic Magazine[2]. Dans les publications postérieures de Steve McCurry, la saleté sera de nouveau présente et le fond plus vert que nature.

Biographie

Exil

Sharbat Gula est devenue orpheline à la suite de l'invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques, ce qui l'obligea à s'enfuir au Pakistan en 1984. Son village a été attaqué par des hélicoptères soviétiques au début des années 1980. L'attaque soviétique a tué ses parents et l'a forcée, avec ses frères et sœurs ainsi que sa grand-mère, à franchir les montagnes pour rejoindre le camp de réfugiés Nasir Bagh au Pakistan.

Elle s'est mariée avec Rahmat Gul à l'âge de 14 ans[7]. Sharbat Gula a eu quatre filles : Robina, Zahida, Alia, et une autre morte durant sa petite enfance. Elle a exprimé l'espoir que ses filles puissent être instruites et recevoir l'éducation qu'elle n'a pas eu la chance d'avoir.

En 2015, elle resurgit dans l'actualité lorsque sa carte d'identité pakistanaise se révèle illégale. Elle se fait appeler à cette époque Sharbat Bibi, du nom de son mari[7].

Retour dans son pays natal

Après son arrestation en par les autorités pakistanaises et 15 jours d'emprisonnement, un représentant du consulat afghan à Peshawar annonce avoir payé l'amende de cent dix mille roupies (950 euros) de sa condamnation pour fraude et confirme son retour en Afghanistan. Après son expulsion du Pakistan, où elle avait fui la guerre plus de 30 ans auparavant, elle a été accueillie le dans son pays par le président Ashraf Ghani en personne qui a organisé une cérémonie en son honneur[8],[9].

Elle avait confié à l'AFP « avoir le cœur brisé de devoir retourner dans son pays d'origine, où les talibans sont à l'offensive face à un gouvernement affaibli. L'Afghanistan n'est que mon lieu de naissance, mais le Pakistan était ma patrie et je l'ai toujours considéré comme mon propre pays », avait-elle confié à l'AFP depuis son lit d'hôpital à Peshawar, où elle était traitée pour une hépatite C. « J'avais décidé de vivre et de mourir au Pakistan mais ils m'ont fait la pire des choses. Ce n'est pas ma faute si je suis née là-bas (en Afghanistan). Je suis déprimée. Je n'ai pas d'autre choix que de partir », avait-elle ajouté[9].

Sharbat Gula est actuellement en Italie, où elle a été évacuée en tant que réfugiée après la reprise de l'Afghanistan par les talibans, en 2021[10].

Notes et références

  1. Olivier Liffran, « La jeune Afghane aux yeux verts refait parler d’elle », (consulté le ).
  2. « Eyes of the Afghan Girl: A Critical Take on the 'Steve McCurry Scandal' », sur PetaPixel, (consulté le )
  3. (it) « Quando steve McCurry etc etc - paolo viglione fotografo di matrimonio a cuneo e dronero », sur paolo viglione fotografo di matrimonio a cuneo e dronero, (consulté le )
  4. « Botched Steve McCurry Print Leads to Photoshop Scandal », sur PetaPixel, (consulté le )
  5. Emmanuelle Jardonnet, « Le photojournaliste Steve McCurry tombe dans un panneau cubain », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  6. Peter van Agtmael, « Why Facts Aren't Always Truths in Photography », sur TIME.com (consulté le )
  7. Sylvie Braibant, « Sharbat Gula, Mona Lisa afghane et icône déchue au Pakistan - 30 ans d'histoire », (consulté le ).
  8. L'Afghane aux yeux verts du National Geographic expulsée du Pakistan. L'Express (consulté le 4 novembre 2016)
  9. L'Afghane aux yeux verts accueillie avec les honneurs au pays. 7sur7.be (Consulté, le 10 novembre 2016)
  10. Kahina Sekkai, « Sharbat Gula, «l'Afghane aux yeux verts», est réfugiée en Italie », sur Paris Match, (consulté le )

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