Sheila Tinney
Sheila Christina Tinney (née Power, le et morte le ) est une mathématicienne, physicienne mathématique et universitaire irlandaise. Elle est l'une des quatre premières femmes élues membres de l'Académie royale d'Irlande en 1949.
Pour les articles homonymes, voir Tinney.
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(à 92 ans) Dublin |
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Biographie
Sheila Christina Power naît à Galway, fille de Michael Power, directeur du département de mathématiques de University College Galway de 1912–1955, et de Christina Cunniffe. Elle fait ses études dans un établissement dominicain, à Galway et à Dublin, et obtient son diplôme de fin d'enseignement secondaire en mathématiques au Leaving Certificate Examination. Elle fait une année d'études supérieures à l'University College Galway, puis s'inscrit à l'University College Dublin où elle obtient son diplôme de sciences en 1938, avec une mention très bien en mathématiques, major de sa promotion. Elle poursuit avec une maîtrise réalisée à l'University College Dublin en 1939. Elle obtient une bourse de l'université nationale d'Irlande, qui lui permet de financer un séjour de recherche à l'université d'Édimbourg. Elle soutient sa thèse de doctorat en 1941, sur la stabilité des réseaux cristallins sous la direction du physicien Max Born[1],[2].
Elle est nommée maître de conférences à l'University College Dublin, et est l'une des trois premières boursières nommées au tout nouvel Institut d'études avancées de Dublin (Dublin Institute for Advanced Studies, DIAS), en . Elle y travaille avec Paul Dirac, Arthur Eddington et Erwin Schrödinger[1]. Elle donne les premiers cours de mathématiques de mécanique quantique à l'University College Dublin.
Son domaine de recherche est la physique quantique. Elle écrit des articles avec Schrödinger, Hideki Yukawa et Walter Heitler. De à , elle prend un congé d'étude de l'UCD et est chercheuse invitée à l'Institute for Advanced Study de Princeton où elle a travaillé dans un environnement comprenant Freeman Dyson, Hermann Weyl, Harish-Chandra et Albert Einstein[3].
En 1952, elle épouse Seán Tinney, un ingénieur qu'elle avait connu comme étudiant, et le couple a trois enfants, dont le pianiste classique Hugh Tinney (en)[4]. Elle prend une retraite anticipée en 1979.
Préjugés et reconnaissance
Dès 1900, la campagne pour l'accès des femmes à des fonctions universitaires connaît un certain succès. Ainsi, le Trinity College de Dublin admet les premières femmes enseignantes en 1904. L'Académie royale d'Irlande quant à elle attend 1949 pour admettre des femmes membres. Cette année-là, elle accueille quatre femmes, et Sheila Tinney est l'une d'entre elles[5],[6].
Même à l'University College de Dublin, Tinney s'est confrontée aux préjugés contre les femmes. Une professeure émérite se souvient de la sympathie qu'elle a reçue lorsque, au début de sa carrière, elle a été spoliée d'une promotion en faveur d'un collègue masculin plus jeune et manifestement moins diplômé. Pendant son séjour à UCD, elle a acquis la réputation d'aider les jeunes collègues féminines qui tentaient de développer leur carrière[1].
Hommages et postérité
La distribution de la médaille spéciale pour les 25 lauréats mondiaux des Undergraduate Awards (en) en 2016 à Dublin, a rendu hommage à Sheila Tinney, « pionnière et brillante universitaire, qui a obtenu un succès étonnant grâce à sa confiance en soi et sa détermination »[7].
En 2016, l'Académie royale d'Irlande rend hommage à Sheila Tinney et aux pionnières admises en 1949, dans le cadre de l'exposition Women on Walls[8],[9]. En , une plaque est dévoilée à l'UCD en son honneur[10].
Publications
- W. Heitler et S. Power, « On the Origin of the Soft Component of Cosmic Radiation », Physical Review, vol. 72, no 4, , p. 266–272 (ISSN 0031-899X, DOI 10.1103/PhysRev.72.266, Bibcode 1947PhRv...72..266H)
- Sheila C. Power, « Note on the Influence of Damping on the Compton Scattering », Proceedings of the Royal Irish Academy. Section A: Mathematical and Physical Sciences, vol. 50, , p. 139–142 (ISSN 0035-8975, JSTOR 20520638)
- S. Power, « The Intensity Distribution of Proper Vibrations », Proceedings of the Royal Irish Academy. Section A: Mathematical and Physical Sciences, vol. 49, , p. 91–100 (ISSN 0035-8975, JSTOR 20488453)
- S. C. Power, « On the stability of crystal lattices VII. Long-wave and short-wave stability for the face-centred cubic lattice », Mathematical Proceedings of the Cambridge Philosophical Society, vol. 38, no 1, , p. 61–66 (ISSN 0305-0041, DOI 10.1017/S0305004100022222)
- H. W. Peng et S. C. Power, « On the stability of crystal lattices VIII. Stability of rhombohedral Bravais lattices », Mathematical Proceedings of the Cambridge Philosophical Society, vol. 38, no 1, , p. 67–81 (ISSN 0305-0041, DOI 10.1017/S0305004100022234)
Références
- « Pioneer in field of mathematical physics », irishtimes.com, (consulté le )
- (en) « Sheila Tinney », sur le site du Mathematics Genealogy Project
- « Sheila Christina Power », Institute for Advanced Study
- (en) « Freeman Dyson and the Dublin Institute for Advanced Studies », sur Antimatter, (consulté le ) : « The connection is that Hugh's late mother, Professor Sheila Tinney, was an accomplished mathematician who spent time at Princeton IAS »
- O'Halloran, « 'Better Without the ladies': The Royal Irsih Academy and the admission of women members », History Ireland, vol. 19, no 6, , p. 42–45 (ISSN 0791-8224, JSTOR 41331817, lire en ligne)
- (en) Shúilleabháin, « How to draw more women into Stem », The Irish Times, (consulté le )
- « The Undergraduate Awards 2016 Medal » [archive du ], The UA Blog,
- (en) Leach, « Putting Ireland's groundbreaking Women on Walls at the RIA », Raidió Teilifís Éireann,
- (en) « Women on Walls », Royal Irish Academy, (consulté le )
- (en) « Conference celebrates Dr Sheila Tinney: first Irish woman awarded PhD in Mathematics », University College Dublin (consulté le )
Liens externes
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