Fort du mont Alban

Le fort du mont Alban est une fortification militaire. Bâti entre 1557 et 1560 sur la colline éponyme entre Nice et la rade de Villefranche, il est en France l’un des rares témoignages d’architecture militaire du milieu du XVIe siècle en bon état de conservation[2].

Fort du mont Alban

Le fort
Type Fort
Architecte Domenico Ponsello
Début construction 1557
Fin construction 1560
Propriétaire initial États de Savoie
Destination initiale Fortification militaire
Propriétaire actuel Ville de Nice
Protection  Classé MH (1909, 1913, 1923)
Coordonnées 43° 42′ 04,67″ nord, 7° 18′ 00,63″ est[1]
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-Maritimes
Commune Nice
Géolocalisation sur la carte : Nice
Géolocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Géolocalisation sur la carte : France

Histoire

En 1543, le siège de Nice occasionne de nombreuses destructions dans le système défensif de la ville. Sur un projet de Gian Maria Olgiati, ingénieur général militaire de Charles Quint, le duc de Savoie Emmanuel Philibert décide de fortifier la frontière maritime des États de Savoie par la construction d'un nouveau fort, entre les forteresses de Villefranche (citadelle Saint-Elme) et de Nice (château de Nice). Sa réalisation est confiée à l’architecte-ingénieur Domenico Ponsello[3] sous la direction du capitaine général des galères ducales André Provana de Leyni. La première pierre est posée le [3]. Ponsello édifie un fort bastionné selon un tracé dit en étoile pour répondre aux nouvelles techniques de l’artillerie en usage au XVIe siècle. André Provana de Leyni le nomme « mont Alban » (sans doute en référence à la couleur blanche de la roche calcaire du site)[3].

Lors de la guerre de la ligue d’Augsbourg, le comté de Nice est le théâtre d’affrontements et le fort se rend sans combattre le aux troupes du maréchal de Catinat. Il reste occupé jusqu’en 1696. Le traité d’Utrecht le rend à la Savoie en 1715. Durant la guerre de la succession d’Autriche, il connaît une nouvelle offensive menée par l’armée gallispane (franco-espagnole). Le fort est évacué le . Après plusieurs tentatives, il est récupéré par les Piémontais en . Dans l’offensive révolutionnaire de 1792, il est de nouveau occupé par les Français. En 1800, lors de la deuxième campagne d’Italie, grâce au télégraphe optique, la garnison républicaine encerclée peut transmettre, depuis le fort, des messages à son commandement situé sur l’autre rive du Var. Le , il tire son dernier boulet[4].

Au mois d’, le fort est de nouveau encerclé, mais cette fois par un gigantesque incendie qui ravage toutes les collines niçoises[5]. Durant la Seconde Guerre mondiale, il abrite un poste de transmission militaire italien, puis allemand. Le , il essuie, sans être touché, des tirs d’obus de l’artillerie de la marine de guerre alliée. Les constructions en superstructure endommagées durant ce dernier conflit sont démolies en 1948. Un relais de télévision y est installé en , et le un nouvel émetteur permet de capter une troisième chaîne de télévision publique. En 1976, la zone forestière du fort est aménagée avec des tables et des bancs en mélèze[6]. Le , de nouveaux émetteurs sont inaugurés pour permettre la diffusion de la télévision numérique terrestre. Désaffecté par l‘autorité militaire, il devient la propriété du ministère de la Culture qui, dans le cadre de la décentralisation, le rétrocède à la ville de Nice, candidate à son transfert, en , pour un euro symbolique.

Ouvert pour la première fois au public en 2010 à l’occasion des journées du patrimoine, il est, depuis 2011, visitable tous les étés. En 2013 il accueille pour la première fois un diorama exclusif qui reconstitue l'équipement et la vie des soldats qui ont pu l'occuper à différentes époques.

En 2019 il est utilisé pour le tournage de la saison 2 de la série Riviera, où le personnage de Georgina Clios y organise une exposition d’œuvres d’art.

Description

Situé sur un point stratégique, à 220 mètres d’altitude, il offre un magnifique panorama, à l'ouest sur la baie des Anges jusqu’au massif de l'Esterel et à l’est sur la rade de Villefranche jusqu’à la Riviera italienne. Il se présente selon un plan rectangulaire, de 40 sur 46 mètres de côté, avec des remparts percés d’embrasures, et prolongés par des bastions d’angle en forme d’as de pique très saillants, flanqués de guérites en pierre. Il peut accueillir une garnison d’une cinquantaine de soldats.



Le fort du mont Alban est classé monument historique, par arrêtés des pour l'enceinte du fort, pour les murs d'enceinte et pour le périmètre de 250 mètres[7].

Notes et références

  1. Coordonnées trouvées sur Google Maps.
  2. Ralph Schor (sous la direction de), Dictionnaire historique et biographique du comté de Nice, Nice, Serre, 2002, (ISBN 978-2864103660), p. 248
  3. Collectif, Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes, Flohic, 2000, (ISBN 978-2842340711), p. 603
  4. Jean Michel Bessi, Lou Sourgentin, 2007, p. 18 et 19.
  5. Le Petit Niçois du 20 août 1927.
  6. Nice-Matin du 11 mai 1976.
  7. « Fort du Mont-Alban », notice no PA00080795, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Annexes

Bibliographie

  • Dominique Foussard, Georges Barbier, Baroque niçois et monégasque, p. 21-25, Picard éditeur, Paris, 1988 (ISBN 2-7084-0369-9)
  • Henri Geist, en collaboration avec Roland Dufrenne, La grande enceinte extérieure du fort du Mont Alban (Nice - 06), Archéam, no 14, 2007 Lire en ligne

Articles connexes

Liens externes


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