Sicinii
Les Sicinii, parfois Siccii, sont les membres de la gens romaine plébéienne Sicinia (ou Siccia), restée célèbre pour avoir lutté contre les patriciens pour faire reconnaître les droits de la plèbe entre le VIe et le IVe siècle av. J.-C. La forme masculine du nomen a donné le mot italien Sicignano, nom d'une ville de la province de Salerne (Sicignano degli Alburni) et surnom utilisé dans le sud du pays, surtout en Campanie.
Sicinii
Gens Sicinia
Gens Sicinia
Autre(s) nom(s) |
Siccii Gens Siccia |
---|
Sous la République | ♦Sabinus |
---|
Légende :
♦Patricien, ♦Plébéien, ♦Consulaire, ♦Sénatorial, ♦Équestre
Consulat | 1 fois |
---|---|
Tribunat plébéien | 9 fois |
Principaux membres
- Lucius Sicinius
- Lucius Sicinius Bellutus (ou Vellutus), tribun de la plèbe en 493, édile plébéien en 492[1] et de nouveau tribun en 491 av. J.-C.[1] Il est un des meneurs en 494 av. J.-C. lors de la première sécession de la plèbe qui se retire sur le mont Sacré. Les plébéiens prononcent un serment par lequel ils se dotent de magistrats, les tribuns de la plèbe, afin de lutter contre l'arbitraire des magistrats patriciens. Bellutus est un des cinq premiers tribuns élus. Lors de son deuxième tribunat, avec son collègue Marcus Decius, ils s'opposent à Coriolan et le font arrêter par les édiles plébéiens[2],[a 1]. Il aurait inspiré un des personnages de la pièce de théâtre Coriolan de Shakespeare.
- Spurius Sicinius (ou Icilius), tribun de la plèbe en 492 av. J.-C., assure le passage d'une loi interdisant d'interrompre un tribun pendant qu'il s'exprime à la tribune (Lex Icilia)[1],[3].
- Titus Sicinius Sabinus, consul en 487 av. J.-C., seul membre des Sicinii à avoir atteint le consulat[4].
- Cnaeus Sicinius (ou Siccius), tribun de la plèbe élu en 470 av. J.-C., lors de la première élection des tribuns par les comices tributes (Lex Publilia Voleronis). Il attaque en justice, avec son collègue Marcus Duilius, Appius Claudius, à qui il reproche son opposition à l'application d'une loi agraire[5].
- Lucius Sicinius (ou Siccius[6]) Dentatus, leader plébéien populaire au sein de l'armée, « couvert de gloire ayant combattu dans cent-vingt batailles et reçu quarante-cinq blessures » et surnommé l'« Achille romain ». Il est élu tribun de la plèbe en 454 av. J.-C., assure l'application de la Lex Icilia et fait condamner deux consuls à payer une amende. Lieutenant durant la campagne contre les Sabins menées par les décemvirs en 449 av. J.-C., il est assassiné par ces derniers qui déguisent leur crime en une embuscade sabine[a 2]. Son meurtre soulève les soldats contre les décemvirs. Associé au meurtre de Verginia à Rome, il a pour conséquence la deuxième sécession de la plèbe et la chute des décemvirs[7].
- Caius Sicinius, tribun de la plèbe en 449 av. J.-C., descendant de Lucius Sicinius Vellutus[a 3]. Cette année-là, le collège des tribuns rétablit le consulat après la deuxième sécession de la plèbe et la chute des décemvirs[8].
- Titus Sicinius, élu tribun de la plèbe trois années d'affilée entre 395 et 393 av. J.-C. Il propose de déplacer une partie de la population de Rome pour repeupler Véies mais son action est bloquée par le veto de ses collègues Quintus Pomponius et Aulus Verginius. Ces derniers sont poursuivis en justice pour cette raison en 393 av. J.-C.[9]
- Lucius Sicinius, élu tribun de la plèbe en 387 av. J.-C., propose la distribution des territoires conquis dans la plaine pontine parmi le peuple, ce qui provoque des troubles politiques et civils[10],[a 4].
- Cnaeus Sicinius, édile en 185, préteur en 183 av. J.-C..
- Caius Sicinius, envoyé ambassadeur avec deux collègues dans les Gaules en 170 av. J.-C..
- Caius Sicinius (mort en 131 av. J.-C.), questeur, petit-fils de Quintus Aulus Pompeius (consul en 141 av. J.-C.), cité par Cicéron dans ses lettres à Brutus (vers 76), comme l'un des orateurs romains.
- Cnaeus Sicinius ou Lucius Sicinius, tribun de la plèbe en 76 av. J.-C. : il est le premier à attaquer les réformes de Sylla affaiblissant le tribunat.
- Sicinius Pontianus, citoyen d'Oea, intente un procès à Apulée vers 158.
Notes et références
- Sources modernes :
- Broughton 1951, p. 17.
- Broughton 1951, p. 17-18.
- Steel et Van der Blom 2013, p. 102.
- Broughton 1951, p. 19-20.
- Broughton 1951, p. 31.
- Broughton 1951, p. 49.
- Broughton 1951, p. 48-49.
- Broughton 1951, p. 48.
- Broughton 1951, p. 89-92.
- Broughton 1951, p. 99.
- Sources antiques :
- Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, VII, 26-27
- Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, XI, 25, 2
- Tite-Live, Histoire romaine, III, 54, 12
- Tite-Live, Histoire romaine, VI, 1, 1
Bibliographie
- (en) T. Robert S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic : Volume I, 509 B.C. - 100 B.C., New York, The American Philological Association, coll. « Philological Monographs, number XV, volume I », , 578 p.
- Janine Cels-Saint-Hilaire, La République des tribus : Du droit de vote et de ses enjeux aux débuts de la République romaine (495-300 av. J.-C.), Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Tempus », , 381 p. (ISBN 2-85816-262-X, lire en ligne)
- (en) Catherine Steel et Henriette Van der Blom, Community and Communication : Oratory and Politics in Republican Rome, Oxford University Press, , 401 p.
- Portail de la Rome antique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.