Simiiformes

Simiformes  Singes, Simiens

Simiiformes
Singes de différentes familles
Classification selon HMW
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Primates
Sous-ordre Haplorrhini

Infra-ordre

Simiiformes
Haeckel, 1866

Micro-ordres de rang inférieur

Cet article concerne les informations zoologiques. Pour les aspects culturels et historiques liés aux singes en dehors des humains, voir Singes.

Les Simiformes (Simiiformes), plus communément appelés les singes, forment un infra-ordre de Primates. Ils admettent pour groupe frère les tarsiers (Tarsiformes), dont ils se différencient par l'occlusion arrière des orbites oculaires, et forment avec eux le sous-ordre des Haplorrhiniens. Les singes ont par ailleurs la face souvent glabre, et sont dotés d'un encéphale un peu plus développé que les tarsiers et des strepsirrhini, sous-ordre frères des Haplorrhini.

Les Simiiformes se divisent en deux grands groupes correspondant à leur répartition géographique : singes de l'Ancien Monde (Asie, Afrique) et du Nouveau Monde (Amériques). Les premiers comprennent la super-famille des hominoïdes, également connus sous le nom de « grands singes », à laquelle appartient l'espèce humaine.

Les plus anciens singes fossiles connus, datés d'environ 45 millions d’années, ont été trouvés en Asie orientale (Birmanie, Thaïlande, Chine). Les singes n'ont gagné l'Afrique qu'il y a environ 40 millions d'années[1].

Taxonomie

Le nom de ce taxon a été introduit en 1866 par Ernst Haeckel. Simiiformes est formé à partir d'une racine latine et peut se traduire par « à forme de singe ».

Le terme synonyme et concurrent Anthropoidea avait été proposé par St. George Jackson Mivart en 1864, à une époque où la comparaison des humains avec les singes africains n'était pas couramment admise. Il était bâti à partir de la racine grecque ancienne Anthropos, qui désigne l'être humain. Contrairement à ce que son suffixe -oidea laisserait penser, ce groupe est un infra-ordre et non une super-famille, comme habituellement. Aussi cette dénomination est parfois confondue avec celle d'une des super-familles qui le composent, celle des Hominoidea, du fait que le nom de cette super-famille est formé cette fois-ci à partir de la racine latine qui désigne l'Homme, et non pas la racine grecque. Bien qu'étant le plus ancien des deux termes et que les règles de taxonomie auraient dû en faire le taxon généralement utilisé, certains auteurs comme Hoffstetter (1982) ou McKenna et Bell (1997) l'ont jugé ambigu et lui ont préféré Simiiformes[2].

Les noms des deux sous-groupes, deux micro-ordres qui composent le groupe, à savoir les Platyrhiniens et les Catarhiniens, ont été bâtis sur l'apparence du nez de ces primates.

Anatomie

Un des caractères dérivés propres à l'infra-ordre des Simiiformes est l'arrière de l'orbite oculaire fermé.

Classification

Liste des familles actuelles de singes selon HMW (2013) :

Phylogénie

Au sein de l'ordre

Phylogénie des infra-ordres actuels de primates, d'après Perelman et al. (2011)[3] :

Primates 
 Haplorrhini 

Simiiformes (singes)



Tarsiiformes (tarsiers)



 Strepsirrhini 

Lorisiformes (loris, galagos…)




Chiromyiformes (l'aye-aye)



Lemuriformes (lémuriens)





Dans l'infra-ordre

Les plus anciens singes connus, les éosimiidés, sont datés d’au moins 45 millions d’années et ont été trouvés en Chine et en Asie du Sud-Est. Ils appartiennent à d'anciennes familles aujourd'hui éteintes[4]. On trouve des singes en Afrique à partir d'environ 40 millions d’années. Ils auraient peut-être utilisé des radeaux flottants, issus de l’embouchure d’un possible très grand fleuve d’Asie occidentale, pour accéder aux côtes arabo-africaines, alors séparées de l'Asie par des bras de mer[5]. Peu de temps après, durant l'Éocène supérieur, les singes auraient atteint les Amériques, peut-être en passant par l'Antarctique, alors libre de glaces et au climat tempéré[6]. Ces singes américains forment les Platyrrhiniens, ou singes du Nouveau Monde, tandis que les singes restés en Afrique forment les Catarrhiniens, ou singes de l'Ancien Monde.


Phylogénie des familles de singes, d'après Perelman et al. (2011)[7] et Springer et al. (2012)[8] :

 Simiiformes 
 Catarrhini 
 Cercopithecoidea 

 Cercopithecidae (Babouin, Macaque, Colobe…)


 Hominoidea 

 Hylobatidae (Gibbon)



 Hominidae (Orang-outan, Gorille, Chimpanzé et Homme)




 Platyrrhini 

 Cebidae (Sapajou, Singes-écureuil, Ouistiti, Tamarin…)




 Pitheciidae (Saki, Ouakari, Titi…)



 Atelidae (Atèle, Singe-hurleur…)






Menaces et conservation

La plupart des populations de simiiformes non-humains sont en forte régression ou ont déjà disparu d'une grande partie de leur aire de répartition naturelle. Les causes de cette régression sont notamment :

  • la déforestation et la destruction de leurs habitats ;
  • la fragmentation des forêts par les routes forestières et les pistes notamment, qui rendent les zones-refuges de plus en plus accessibles ;
  • les coupes rases et/ou « sélectives »[9] ;
  • la chasse (viande de brousse) et le braconnage organisé notamment, mais aussi de subsistance dans les zones en difficulté ;
  • certains conflits (guerre, guerre civile, factions autonomistes), sources de flux de réfugiés et d'augmentation de la pression de braconnage.

Notes et références

  1. Conférence au Collège de France, entre autres à propos des singes les plus anciens (vers 06:44 mais surtout 08:30), de Michel Brunet,
  2. Mammal Species of the World
  3. (en) P. Perelman, W. E. Johnson, C. Roos, H. N. Seuánez, J. E. Horvath, M. A. M. Moreira, B. Kessing, J. Pontius, M. Roelke, Y. Rumpler, M. P. Schneider, A. Silva, S. J. O'Brien et J. Pecon-Slattery, « A molecular phylogeny of living primates », PLoS Genetics, vol. 7, no 3, , e1001342 (PMID 21436896, PMCID 3060065, DOI 10.1371/journal.pgen.1001342, lire en ligne)
  4. K.C. Beard et al., « Earliest complete dentition of an anthropoid primate from the late Middle Eocene of Shanxi Province », China Science, 272 (1996), pp. 82-85
  5. Michel Brunet, Jean-Jacques Jaeger, « De l’origine des anthropoïdes à l’émergence de la famille humaine », Comptes Rendus Palevol, vol. 16, no 2, mars–avril 2017, p. 189-195 (DOI 10.1016/j.crpv.2016.04.007).
  6. M. Bond et al., « Eocene eprimates of South America and the African origins of New World monkeys », Nature, 520 (2015), pp. 538-541
  7. (en) P. Perelman, W. E. Johnson et al., « A molecular phylogeny of living primates », PLoS Genetics, vol. 7, no 3, , e1001342 (PMID 21436896, PMCID 3060065, DOI 10.1371/journal.pgen.1001342, lire en ligne)
  8. (en) Mark S. Springer, Robert W. Meredith et al., « Macroevolutionary Dynamics and Historical Biogeography of Primate Diversification Inferred from a Species Supermatrix », PLoS ONE, vol. 7, no 11, , e49521 (ISSN 1932-6203, PMID 23166696, PMCID 3500307, DOI 10.1371/journal.pone.0049521, lire en ligne)
  9. (en) P.P. Skorupa (éd.), « Responses of rain forest primates to selective logging in Kibale Forest, Uganda. A summary report », dans K. Benirschke, Primates – the road to self-sustaining populations, New York, Springer Verlag,

Voir aussi

Articles connexes

Références taxonomiques

  • Portail des primates
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