Simone Rozès
Simone Rozès, née le à Paris, est une ancienne magistrate française, première présidente de la Cour de cassation de 1984 à 1988. Elle est la première femme à avoir exercé cette fonction, la plus élevée dans la magistrature française.
Pour la commune française, voir Rozès.
Première présidente de la Cour de cassation | |
---|---|
- | |
Présidente Société de législation comparée | |
- | |
Naissance | |
---|---|
Nom de naissance |
Simone Ludwig |
Nationalité | |
Formation | |
Activité | |
Conjoint |
Gabriel Rozès (d) |
Distinctions |
---|
Biographie
Née Simone Ludwig, mariée à Gabriel Rozès, elle est licenciée en droit en 1945 avant d'obtenir un diplôme d'études supérieures (DES) en droit public et en économie politique et un diplôme de l’École libre des sciences politiques. Entre 1946 et 1949, elle exerce la profession d'avocat à Paris[1].
D'abord affectée à la Cour d'appel de Bourges en tant que juge suppléante 1949, puis en tant qu'attachée titulaire 1950, depuis 1950 elle est magistrate détachée au Ministère de la Justice. De 1958 à 1962 Madame Rozès est chef de bureau du cabinet du Garde des Sceaux, ministre de Justice[1].
Juge au Tribunal de grande instance de Paris depuis 1962, Simone Rozès en devient vice-présidente en 1969[1]. En 1973 elle est rappelée au Ministère de la Justice, pour assumer la direction de l’Éducation surveillée[2].
En 1976, Simone Rozès est nommée présidente du tribunal de grande instance de Paris. Elle quitte ces fonctions en , à la suite de son élection comme avocate générale près de la Cour de justice des Communautés européennes, actuelle Cour de justice de l'Union européenne[1].
Le , elle est nommée membre de la "commission du bilan". Cette commission, créée par le Premier ministre Pierre Mauroy, a pour mission de dresser un tableau complet de l'économie française et de préciser les conséquences de la politique antérieurement conduite. Pourtant, le , Simone Rozès démissionne de cette instance, à la suite des déclarations du ministre de l'Intérieur Gaston Defferre[3].
Nommée première présidente de la Cour de cassation en 1984[4], elle est admise à faire valoir ses droits à la retraite le . Elle en est depuis première présidente honoraire[5].
De 1984 à 1987, Simone Rozès est présidente de la Société de législation comparée[6].
En 1993, elle est nommée membre de la commission d'évaluation de la situation sociale, économique et financière de la France mise en place par le Premier ministre Édouard Balladur et présidée par Jean Raynaud[7].
En 1994, elle a présidé la commission nommée par le Premier ministre Édouard Balladur sur la lutte contre la corruption[8].
En 1996, Simone Rozès est nommée par le garde de sceaux Jacques Toubon membre de Haut Comité consultatif pour la réforme du procès d'assises présidé par Jean-François Deniau[9].
Simone Rozès a été également membre de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale auprès du Conseil économique et social des Nations unies[réf. nécessaire] et présidente de la Société Internationale de Défense sociale. Elle en est actuellement présidente honoraire[10].
Dans l'ouvrage Les Frères invisibles, les auteurs Ghislaine Ottenheimer et Renaud Lecadre indiquent que Simone Rozès n'a jamais fait mystère de son engagement dans la franc-maçonnerie féminine[11].
Principales décorations
- Grand-croix de la Légion d'honneur, le [12]
- Officière de l'ordre national du Mérite
- Officière de l'ordre des Palmes académiques
- Médaille d'honneur de l'administration pénitentiaire, bronze
- Médaille d'honneur de la protection judiciaire de la jeunesse, bronze
- Croix de commandeur de l'ordre du Mérite
- Docteur honoris causa de l'université d'Édimbourg
Engagement associatif
Simone Rozès est présidente honoraire de l'association Henri Rollet. Créée en 1914 et reconnue d'utilité publique en 1920, cette association accueille et accompagne des jeunes sous protection administrative ou judiciaire au sein de services dans ses établissements situés dans le département des Hauts-de-Seine[13].
Publications
- L'administration de la justice, La Documentation française, 1991
- Le juge et l'avocat, avec Paul Lombard, Robert Laffont, 1992
Notes
- « Anciens membres », sur http://curia.europa.eu (consulté le ).
- « La magistrature française au féminin », sur http://www.reds.msh-paris.fr (consulté le ).
- « Mme Simone Rozès quitte la "commission du bilan" », Le Monde, 8 août 1981.
- Décret du 1er février 1984, JORF no 30 du 4 février 1984, p. 519.
- « Conférence « Grand témoin » de Madame Simone Rozès », sur http://www.eng.justice.fr (consulté le ).
- « Les Présidents de la SLC depuis 1869 », sur http://www.legiscompare.fr (consulté le ).
- « Treize membres », Le Monde, 14 avril 1994.
- « Balladur répond à Seguin », sur https://www.lesechos.fr (consulté le )
- « La réforme des procédures de jugement en matière criminelle » [PDF], sur http://www.ladocumentationfrancaise.fr (consulté le ), p. 8.
- « SDIS Membre », sur http://www.defensesociale.org/ (consulté le ).
- Éditions Albin Michel, 2001, spécialement p. 74.
- Décret du 14 avril 2006 portant élévation aux dignités de Grand'Croix
- « Organisation de l’association Henri Rollet », sur http://www.associationhenrirollet (consulté le ).
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Entretien avec Simone Rozès, Libération, 10 avril 2007
- Le Monde (06.06.2012)
- Portail du droit français