Sismicité au Japon

La sismicité au Japon est particulièrement importante du fait des mouvements tectoniques qui se produisent à proximité. Les constructions doivent obéir à des règles strictes au niveau des séismes qu'elles peuvent subir sans dommages et des enseignements de réaction au tremblement de terre sont dispensés aux enfants.

Plaques et fosses

Plaques tectoniques

Le Japon est un archipel volcanique, situé sur la « ceinture de feu du Pacifique » à la rencontre de la plaque eurasienne à l'ouest avec ses sous-plaques de l'Amour, d'Okinawa et du Yangtsé (du nord au sud), de la plaque philippine au sud, de la plaque pacifique à l'est et de la plaque d'Okhotsk au nord[1].

Ces plaques sont à l'origine de différentes fosses :

  • la fosse des Kouriles et celle du Japon, à la rencontre de la plaque pacifique et de la plaque d'Okhotsk,
  • la fosse d'Izu-Ogasawara à la rencontre des plaques pacifique et philippine,
  • la fosse de Sagami (en) à la rencontre de la plaque philippine et de la plaque d'Okhotsk,
  • la fosse de Nankai et celle de Suruga (en), à la rencontre de la plaque philippine et de la plaque de l'Amour,
  • la fosse de Ryukyu à la rencontre de la plaque philippine et de la plaque d'Okinawa,
  • la fosse d'Okinawa à la rencontre de la plaque du Yangtsé et de la plaque d'Okinawa.

En conséquence plusieurs jonctions triples se trouvent sur le territoire japonais : principalement la jonction triple de Boso à la rencontre des plaques pacifique, philippine et d'Okhotsk, et celle au niveau du mont Fuji au nord de la péninsule d'Izu à la rencontre des plaques philippine, de l'Amour et d'Okhotsk.

Failles et arc japonais

  • Ligne tectonique médiane du Japon
  • Failles d'Itoigawa-Shizuoka à l'ouest et de Kashiwazaki–Chiba et de Shibata-Koide à l'est
  • Dépression fossa magna

On observe ainsi plusieurs failles, notamment :

On peut diviser l'arc japonais en quatre zones principales selon ces failles :

  • À l’ouest de la faille d'Itoigawa-Shizuoka, on trouve une zone interne dénuée de formes structurales nettes dues à des plissements, et une zone externe où à l’inverse elles apparaissent. Dans son ensemble, l’essentiel de son relief actuel résulte de tout un quadrillage de failles et de gauchissements. Le relief de cette zone est en partie déterminé par les failles qui orientent bassins, crêtes, etc. Le volcanisme récent influe peu sur ce relief.
  • La dépression fossa magna (フォッサマグナ, fossa maguna) entre les failles d'Itoigawa-Shizuoka et de Kashiwazaki–Chiba/Shibata-Koide est une dislocation qui marque la zone de contact des arcs sud-ouest et nord-est. Deux des plus vastes plaines du pays, celles du Kantō et de Niigata se situent au pied de cette grande dislocation, respectivement au sud et au nord. Sur la côte orientale se dressent de nombreux volcans, dont le mont Fuji et le mont Asama.
  • Au nord-est, on distingue deux lignes tectoniques courant depuis le nord du Kantō. Elles se rencontrent en formant un angle ouvert dans la plaine de Sendai.
  • Enfin, Hokkaidō est une zone formée principalement de sédiments tertiaires et de deux axes montagneux, l’un amorçant Sakhaline, et l’autre axe surtout volcanique amorce les Kouriles. Leur intersection est recouverte d’une énorme calotte volcanique nommé Daisetsu-zan.

Séismes

Nombre de tremblements de terre destructeurs par décennies, dans plusieurs parties du Japon du VIe siècle (année 590) à 1399, sur la base d'un tableau fait par Usami (2003), repris par Katsuhiko Ishibashi[2]. Étant donné l'ancienneté des sources utilisées, il est probable qu'une légère sous-estimation des tremblements de terre éloignés des grandes villes entache ce graphique.
Nombre de tremblements de terre destructeurs par décennies, dans plusieurs parties du Japon du VIe siècle (année 1400) à 1999, sur la base d'un tableau fait par Usami (2003) et repris par K. Ishibashi[2]. L'augmentation du nombre de tremblements de terre destructeurs a fait dire et écrire (en 1994) à K. Ishibashi que la Japon vit une « Ère de convulsion souterraine »[3].

Des milliers de secousses telluriques d’intensité variable (de 4 à 7,3 sur l’échelle de Richter) sont ressenties dans le Japon tout entier chaque année, la plupart ne provoquant pas ou peu de dégâts aux constructions humaines. Par ailleurs, les puissants et ravageurs tremblements du plancher sous-marin génèrent des raz-de-marée appelés tsunamis. 1/5e des séismes d'une magnitude égale ou supérieure à 6 recensés dans le monde surviennent au Japon[4]. Entre 1900 et 2004, sur 796 tsunamis observés dans l'océan Pacifique, 17 % d'entre eux ont eu lieu près du Japon. En 2008, 245 foyers, soit 1 261 personnes ont été touchées par des tremblements de terre, 22 en sont décédées ou ont disparu[5]. De 2003 à 2013, 18,5 % des séismes de magnitude 6 ou plus dans le monde ont eu lieu au Japon (326 sur 1 758)[6].

Les récents séismes les plus meurtriers ayant touché le pays sont[7] :

Notes et références

  1. La plaque d'Okhotsk est parfois associée à la plaque eurasienne ; elle était auparavant considérée comme partie de la plaque nord-américaine.
  2. (en) Katsuhiko Ishibashi, « Status of historical seismology in Japan », Annals of Geophysics, vol. 47, no 2/3, avril-juin 2004, 30 pages, consulté le 19 mars 2011 [PDF] [présentation en ligne]
  3. (ja) Katsuhiko Ishibashi, Daichi dōran no jidai (大地動乱の時代, lit. « Une ère d'agitation du sol »), Iwanami shinsho, Tokyo 1994, p. 234
  4. « Le Japon frappé par un puissant séisme », Le Monde, (consulté le )
  5. (en)(ja) JAPAN STATISTICAL YEARBOOK - Chapter 26 Environment, Disasters and Accidents : Natural Disasters, Bureau des statistiques, Ministère japonais des Affaires intérieures et des Communications [xls]
  6. « Près de 20 % des grands séismes se produisent au Japon », sur Nippon.com, (consulté le ).
  7. (en) Peter Aldhous, Interactive graphic: Japan's deadly seismic history, New Scientist, le 12 mars 2011

Annexes

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