Slackline
La slackline (de l'anglais « ligne lâche ») ou slack est une pratique sportive s'apparentant au funambulisme. Elle s'en distingue cependant clairement par l'utilisation d'une sangle élastique en polyester, ainsi que par l'absence d'accessoire de type balancier et par une absence de stabilisation de la sangle. La sangle utilisée, appelée « slack », est tendue entre deux ancrages (tels qu'arbres, poteaux, points d'ancrage d'escalade…) à l'aide d'un système facilitant sa mise en tension (cliquet, mouflage sur corde avec poulies ou mouflage autobloquant sur la sangle elle-même). Cette facilitation permet la pratique en milieu naturel ou urbain, voire en intérieur. Cette pratique a joué un rôle significatif dans l'essor de la slackline, encourageant le « slackeur »[3] à adapter la discipline selon ses préférences et l'environnement disponible (highline, waterline, rodeoline…).
Pour les articles homonymes, voir Slack.
Slackline | |
Autres appellations | slack équilibre sur sangle[1],[2] funambulisme sur sangle[1],[2] équilibrisme sur sangle[2] |
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Fédération internationale | International Slackline Association |
Un pratiquant de slackline sur une longline dans un parc près de Toulouse. | |
La nature élastique et dynamique de la slackline invite à y progresser en équilibre, mais aussi à y réaliser d'innombrables figures utilisant parfois le rebond, ce qui la rapproche d'un trampoline long et étroit. Ce sport est lié aux pratiques de l'escalade, des sports de glisse, du funambulisme au cirque, ou de certains agrès de gymnastique comme le trampoline ou la poutre. Il peut aussi être utilisé comme moyen de concentration.
Histoire
Bien que proches, les pratiques de la slackline et du funambulisme peuvent se distinguer par l'histoire de chacune de ces disciplines. Il faut bien sûr d'abord considérer les pratiques de la corde molle dans le cirque, ou encore du Jultagi coréen : ces deux disciplines peuvent être considérées comme les ancêtres de la slackline, leurs premières traces remontant à plusieurs siècles avant la naissance de la slackline.
La slackline aurait été inventée au Yosemite (Californie) au début des années 1980. Au Camp 4, camping des grimpeurs, une chaîne molle était fixée entre deux blocs, et les pratiquants d'escalade y travaillaient leur équilibre. Dès lors, tout est devenu valable pour travailler l’équilibre : chaîne, câble, corde, voire barrière - généralement des équipements déjà en place. La sangle, bien plus confortable pour les pieds nus, offre une meilleure sensation.
En 1983, le film La Vie au bout des doigts de Jean-Paul Janssen montre également Patrick Edlinger pratiquant du funambulisme sur une corde tendue entre deux arbres lors de son entraînement physique. Cette brève apparition montre que la naissance de la slackline ne peut être ni définie précisément ni attribuée à une seule personne.
La pratique ne semble avoir que faiblement essaimé au cours des années 1980 et 1990, essentiellement dans les pays anglo-saxons (Yosémite, Royaume-Uni) et les milieux proches de l'escalade. Ce n'est qu'au cours des années 2000 qu'un véritable essor peut avoir lieu, grâce notamment aux progrès techniques et au développement de fabricants et de distributeurs spécialisés dans les slacklines et le matériel associé (Slack.fr en 2006, Gibbon en 2007 par exemple). Le développement d'internet a également joué dans la popularisation de la slackline par la possibilité d'acheter le matériel en ligne, la publication de vidéos attisant la curiosité, et l'échange de conseils au sein de forums ou sur les réseaux sociaux.
C'est au début des années 2010 que la slackline devient véritablement connue du grand-public, avec des ventes dans des magasins non-spécialisés, et la multiplication de groupes de pratiquants dans le monde entier. Sa pratique semble particulièrement développée en France, en Allemagne, en Suisse, ainsi qu'aux États-Unis.
Pratiques
Cette liste répertorie les pratiques dissimulées derrière un vocabulaire couramment utilisé par les slackeurs.
Les différentes pratiques énumérées ci-dessous ne sont pas exclusives. Par exemple, les figures décrites en jumpline peuvent être réalisées en highline ou en longline, une waterline pouvant aussi être une longline, etc.
Le terme de shortline (« short » pour « court » en anglais) est parfois utilisé pour définir la pratique la plus accessible et la plus connue du grand public : évoluer en équilibre sur une sangle de longueur limitée (jusqu'à 15 mètres environ), souvent près du sol (de 30 à 60 cm environ), ce qui est idéal pour les débutants. Elle se pratique généralement sur une sangle plate de cinq centimètres de large.
La pratique de figures en équilibre sur la slackline (demi-tour, tour complet, position assise, allongée, grand écart, surf...) donne parfois naissance au terme trickline. Bien que les figures dynamiques soient plus impressionnantes, les figures statiques demandent autant sinon plus de dextérité.
Le terme blindline (de blind qui signifie « aveugle » en anglais) désigne parfois la pratique de la slackline en aveugle. Ce n'est pas une discipline à part entière telle que la higline ou la waterline mais plutôt un défi qui peut être pratiqué sur tout type de ligne, et qui demande beaucoup de maîtrise, la vision étant importante dans la gestion de l'équilibre[4]. Il s'agit d'un bon entraînement à la waterline et à la highline, car ces disciplines nécessitent de se fier à des repères visuels mouvants, absents ou différents des repères visuels habituels que sont le sol ou l'horizon.
Jumpline
De jump qui signifie « saut » en anglais, cette variante de la trickline est spécialement réservée aux sauts acrobatiques. On utilise à ces fins des sangles de faible élasticité, ce qui a pour effet de renvoyer l'énergie du slackeur plutôt que de l'absorber, et permet de faire des sauts de grande amplitude. Les sangles de cinq centimètres (parfois quatre) de largeur sont préférées car moins traumatisantes, même si les sangles de 2,5 cm peuvent être utilisées.
La jumpline ou trickline étant une discipline en plein essor, les pratiques et le matériel évoluent. À l'origine, les sangles excédaient rarement vingt mètres et étaient le plus souvent tendues à l'aide de tendeurs à cliquet. La tendance, notamment lors des démonstrations et compétitions, est à l'allongement des sangles, dans l'optique de pouvoir sauter avec plus d'amplitude. Pour obtenir une tension suffisante sur des lignes qui peuvent atteindre une quarantaine de mètres, les tendeurs à cliquet ne suffisent plus, on a alors recours à des systèmes de poulies (voir partie Système de tension).
Longline
Cette pratique s'intéresse à la traversée de distances de plus en plus longues. Il n'y a pas de règle précise mais on peut parler de longline pour des lignes dont la longueur dépasse 30 à 50 m. La pratique étant en essor, il n'y a pas de longueur maximale admise. L'évolution du matériel alliée à l'évolution de la pratique permet aujourd'hui à certains slackeurs d'atteindre plusieurs centaines de mètres. Le record mondial est régulièrement battu, le plus récent étant celui de Nathan Paulin en highline le au Mont Saint Michel (2200 mètres).
Tenir en équilibre sur des longlines demande beaucoup de pratique ; les forces en jeu (la tension de la sangle) peuvent devenir très importantes, et l'instabilité ressentie est proportionnelle à la flèche. Cette flèche oblige à monter les longlines de plus en plus haut aux ancrages en fonction de leurs longueurs. Ainsi, certaines longlines peuvent être ancrées à plus de deux mètres de hauteur. Certaines lignes sont alors appelées midlines, à mi-chemin entre highline et slackline au sol, nécessitant parfois un assurage similaire à la highline.
La difficulté ressentie par les pratiquants est exponentiellement proportionnelle à la longueur de la ligne. Faire dix traversées d'une ligne de dix mètres sans poser le pied au sol semble bien plus simple qu'une traversée d'une ligne de cent mètres.
Highline
Cette pratique s'intéresse à la traversée de sangles tendues en hauteur (jusqu'à plusieurs centaines de mètres). On parle de highline à partir de l'instant où la traversée nécessite d'être assuré pour une pratique sécurisée. La pratique de la highline fait un lien direct avec celles de l'escalade et de l'alpinisme, par la recherche de lieux adaptés, situés la plupart du temps en montagne, souvent à proximité des lieux d'escalade.
La treeline (de tree qui signifie « arbre » en anglais) est une variante de la highline. Il s'agit de tendre une ligne en hauteur, mais entre deux arbres.
Waterline
La pratique de la waterline (de l'anglais water qui signifie « eau ») s'effectue en tendant une slackline au-dessus d'un cours d'eau, de la mer, d'un lac, d'un bassin... Il faut alors veiller à ce que la profondeur de l'eau traversée soit suffisante en tout point et sans obstacle dangereux (rochers, racines, branches d'arbre). Cette pratique est très appréciée en été et permet de combiner baignade et slackline. Elle est aussi un bon entraînement à la highline car des contraintes supplémentaires apparaissent : les repères visuels sont en effet mouvants et il est impossible de prendre appui au sol pour les départs. Ainsi, il est préférable pour le pratiquant de s'être entraîné au départ assis, souvent appelé Chongo start (du nom de son inventeur) avant de commencer la waterline. Il existe d'autres manières d'effectuer le départ assis (sit start).
Spaceline
Une spaceline résulte de la connexion d'au-moins trois slacklines entre elles, allant jusqu'à former un réseau pouvant dépasser dix slacklines. Les efforts mis en jeu ne sont pas forcément plus importants que pour une slackline classique, pourvu que l'on tienne compte des phénomènes de triangulation[C'est-à-dire ?] qui peuvent augmenter considérablement les efforts aux ancrages. Il faut donc veiller à ce que les angles formés par les slacklines soient équivalents (aux alentours de 120° pour trois slacklines connectées entre elles). Les élingues de levage utilisées pour les ancrages sont souvent utilisées pour raccorder des slacklines entre-elles.
Une spaceline installée en hauteur (highline) ne pourra pas être traversée de façon continue par un pratiquant souhaitant être assuré. Le leash ne peut en effet coulisser que sur un seul brin de la spaceline.
Rodéoline
La pratique de la rodéoline, ou rodéo, est inspirée de la pratique du funambulisme sur corde molle. Il s'agit de marcher sur une slackline détendue, dont la flèche peut varier de un à plusieurs mètres, et dont la longueur ne dépasse généralement pas 20 m. L'élasticité de la sangle n'est alors plus mise à l'épreuve, et c'est la mollesse de la sangle qui détermine la difficulté à y tenir en équilibre. Aucun système de tension n'est alors requis.
Matériel
Le développement de la pratique de la slackline est intimement lié à l'évolution du matériel depuis le début des années 2000. De nombreux systèmes spécifiques à la pratique de la slackline ont donc été conçus et fabriqués, inspirés de l'escalade, du sanglage des marchandises, de la manutention… Des fabricants et revendeurs sont apparus, parmi les plus répandus en France : Gibbon (de), Slack.fr (fr), Line-Spirit (fr), Slack Inov'(fr) Slack-Mountain (fr), Landcruising (de), Equilibrium (cs), etc. Slack.fr, fabricant français historique, fermera ses portes le .
Sangles
Appelée aussi ligne, ou tout simplement slackline ou slack, la sangle est l'élément principal dans la pratique de la slackline. De nombreux types de sangle existent, faisant varier la masse linéique, l'élasticité, la résistance à la rupture… en fonction des dimensions, ainsi que de la matière et du type de tressage utilisés dans la fabrication de la sangle.
Deux largeurs de sangles sont fréquemment rencontrées : les sangles de 25 mm et celles de 50 mm. Les sangles de 50 mm sont généralement utilisées pour la pratique débutante et celle de la jumpline par souci de confort d'abord, mais aussi du fait des tensions importantes qu'elles peuvent nécessiter pour sauter. En outre, les jumplines sont souvent courtes et c'est alors que le cliquet comme système de tension semble le plus adapté (faible allongement de la sangle donc faible enroulement sur le cliquet), encourageant l'utilisation de sangles de 50 mm. Les sangles de 25 mm de large sont préférées pour leur élasticité et leur souplesse dans les autres pratiques telles que la longline / waterline / highline. L'élasticité est souvent prônée pour obtenir la sensation de surf et de balancement obtenue sur la ligne lors de la pratique.
La masse linéique des slacklines peut être très variable, allant de 30 g/m à 150 g/m environ. Une sangle légère sera jugée plus facile à slacker, surtout en longline. Une sangle lourde sera plus difficile à maîtriser sur les grandes longueurs, son poids jouant un rôle déstabilisant pour le pratiquant, car la ligne oscillera plus facilement. La grande majorité des sangles sont fabriquées en polyester. Les sangles les plus légères sont aujourd'hui réalisées en dyneema (UHMPE), matériau très léger et résistant, mais ne pouvant subir de chocs importants, ce qui exclut en théorie ces sangles de la pratique en highline.
Deux types de sangles semblent se démarquer : les sangles plates appréciées pour leur élasticité moyenne et leur résistance à l'abrasion, et les sangles tubulaires appréciées pour leur élasticité importante (qui les rend difficiles à utiliser en longline) et leur confort.
Pour éviter de réduire la résistance à la rupture de la sangle, il est déconseillé de la bloquer par un système de nœuds. Différents mécanismes de blocage de sangle ont été conçus pour la pratique de la slackline. Le linelock est un maillon métallique qui, associé à un nœud simple de la sangle la bloque pour pouvoir la fixer au système de tension. Le banana, qui tire son nom de sa forme incurvée, bloque la sangle dans un sens mais pas dans l'autre, ce qui permet à l'utilisateur d'ajuster la longueur de la sangle slackable (voir schéma ci-contre). Enfin, le line-grip est un système mécanique plus complexe composé de mâchoires et destiné à bloquer la sangle lors de la tension, avant d'être relayé par un mécanisme de blocage autre tel qu'un banana. Le linegrip a également l'avantage d'éviter l'oscillation de la sangle sous le poids du système de tension car il permet le retrait du mouflage après la tension.
Systèmes de tension
La tension soumise à une slackline peut devenir très importante en fonction de la pratique exercée, et c'est ainsi que les systèmes de tension se sont adaptés aux pratiques de plus en plus extrêmes (en longline et jumpline notamment). Ainsi, une longline de 100 m avec une flèche de 2 m pour un slackeur d'une masse de 70 kg au milieu de la sangle, est tendue de sorte que la force de traction à chaque ancrage s'élève à environ 8 600 N, soit 875 kgf. Cependant, ce calcul considère une situation complètement statique, et ne prend en compte ni les mouvements du slackeur, ni même des sauts ou une chute en highline. La masse et les frottements du système sont également négligés.
Une vigilance doit être également apportée sur la fatigue du matériel, notamment sur les installations réservées à la jumpline, car cette pratique très dynamique soumet au matériel des pics de tension répétés qui conclut à un vieillissement prématuré de l'installation.
Le système de cliquet, adapté initialement au sanglage des marchandises, est surtout adapté aux jumplines de 50 mm. Certaines adaptations ont été réalisées (utilisant des entretoises en plastique) par des fabricants tels que Slack.fr permettant l'utilisation du cliquet avec des sangles de 25 mm, mais le système de cliquet reste restreint par sa faible capacité à "avaler" de la longueur de sangle lors de la tension. Il reste néanmoins un système adapté à la pratique débutante car peu onéreux et facilement transportable.
Le mouflage autobloquant sur sangle (appelé aussi primitiv) est un système de tension nécessitant très peu de matériel (deux mousquetons et un bloqueur), adapté à des longueurs de ligne allant jusqu'à 40 mètres maximum : l'importance des frottements dans le montage implique un rendement moindre limitant les possibilités de fortes tensions et accélérant l'usure de la sangle.
Le mouflage de corde (ou palan) permet quant à lui des tensions importantes et une flexibilité dans le montage (tension et relâche facilitées). Il consiste en un système de poulies et de cordes démultipliant l'effort de traction. Bien plus puissant qu'un système primitiv, il peut aussi être utilisé pour les jumplines nécessitant de fortes tensions.
Les systèmes les plus répandus sont à double, triples ou quadruple poulies, utilisant une corde semi-statique et un bloqueur de corde (par exemple un grigri, un descendeur utilisé en escalade, ou un nœud auto-bloquant de type prusik) pour maintenir le système sous tension. Le tout est parfois associé à un mécanisme de renvoi démultipliant encore la force de traction.
Afin de gagner en rendement, il est possible de remplacer le frein par une poulie bloquante dont le rendement peut atteindre 94 % : composées d'une poulie et d'un bloqueur denté. Cela présente cependant l’inconvénient de fragiliser les cordes, d'être moins pratiques à la relâche et doit souvent être complétées d'un lasso.
D'autres mouflages optimisés utilisent un nœud autobloquant permettant une relâche fluide tout en conservant un très haut rendement.
Ancrages
Les ancrages les plus souvent utilisés sont les arbres dans les parcs (jumpline, trickline, rodéo, treeline), le mobilier urbain, les ancrages d'escalade en falaise (spit ou goujons-plaquettes), ou toute autre géométrie le permettant (rochers), associés à des élingues de levage et des manilles ou des mousquetons de levage.
Le phénomène de mécanique statique de triangulation est à prendre en compte lors de l'installation des ancrages car il peut engendrer une augmentation importante des forces de traction dans les élingues. Cette augmentation est liée à l'angle formé par les brins de l'élingue utilisés pour l'accroche de la slackline ou du système de tension. Ces forces peuvent atteindre deux fois la tension soumise à la slackline pour un angle de 75,5°, et donc devenir critique en fonction des élingues utilisées (voir schéma et démonstration). Notons que la représentation schématique ci-contre suggère que ce phénomène n'existe que pour un ancrage sur deux points, mais le même phénomène existe pour un ancrage autour d'un arbre : seul l'angle formé par les brins de l'élingue détermine le rapport entre la tension dans la slackline et les forces en jeu dans l'élingue.
Matériel spécifique à la highline
En cas de chute depuis une slackline tendue en hauteur, le slackeur est retenu par un système d'assurage multiple, constitué d'un baudrier d'escalade, une corde de sécurité appelée leash, un ou deux anneaux d'assurage, et une ligne de vie appelée backup. Il est souvent jugé préférable de doubler les dispositifs de sécurité en mettant deux anneaux autour de la sangle et du back-up, ainsi qu'en doublant le leash.
Ainsi, le matériel utilisé pour équiper des highlines s'inspire du matériel utilisé dans la pratique de l'escalade : goujons et plaquettes ou spit pour les ancrages, baudrier et cordes semi-statiques ou dynamiques pour l'assurage, bloqueurs, poulies, etc. Certains éléments matériels utilisés en highline et nécessitant une haute résistance mécanique sont issus quant à eux du matériel de levage : élingues, manilles…
Précautions et restrictions
Précautions environnementales et sociales
L'ancrage d'une slackline sur un arbre peut en altérer sa santé par l'arrachement de son écorce ou de petites branches, ou par l'écrasement de l'aubier, notamment lors des périodes des montées de sève au printemps (de mars à mai)[5]. Augmenter la largeur des élingues établissant l'ancrage et placer des protections en mousse entre l'élingue et l'écorce participe à sauvegarder la santé des arbres. La force de traction importante d'une longline ou d'une jumpline peut aussi engendrer l'arrachement total de l'arbre si celui-ci est trop jeune ou malade. Il convient donc de choisir des arbres dont le diamètre est suffisant pour supporter plusieurs centaines de kgf, et d'y fixer la slackline le plus bas possible afin de réduire le moment de force induit à son pied.
La pratique de la slackline dans un lieu public peut aussi gêner les autres utilisateurs du lieu. Il convient donc aux slackliners d'éviter de tendre leurs sangles au travers de chemins ou à proximité directe de jeux ou d'installations sportives. La visibilité de la slackline peut être augmentée en y accrochant des fanions ou des rubans de tissu de couleur vive.
Législation
La pratique de la slackline, notamment dans les parcs et espaces verts, peut engendrer des nuisances pour l'environnement et pour les autres utilisateurs, amenant parfois les autorités à en restreindre la pratique.
France
Aucune législation nationale n'existe en France concernant la pratique de la slackline (). Cependant, la gestion des espaces verts incombant aux municipalités, certaines réglementations fixées par arrêté municipal interdisent d'utiliser les arbres comme support à l'escalade ou toute autre pratique sportive, incluant la slackline.[réf. nécessaire]
Suisse
La ville de Lausanne a mis en place une charte du slackliner vantant les mérites de la pratique, mais ne l'autorisant dans les parcs de la ville que sous certaines conditions (protection des arbres, exigences matérielles et de montage, respect des autres activités...)[5].
Canada
La ville de Calgary (province d'Alberta) a interdit par arrêté l'accrochage de quelque objet que ce soit à un arbre dans le domaine public, ce qui interdit par conséquent la pratique de la slackline. En , une vidéo de promotion du tourisme à Calgary avait pourtant montré un pratiquant de slackline dans un parc public de la ville, les producteurs eux-mêmes ignorant les restrictions sur la discipline[6].
Santé et dangerosité
La pratique de la slackline amateur est sans danger lorsque les précautions de sécurité sont respectées. Les pratiques de la longline, de la jumpline ou de la highline, plus extrêmes, peuvent cependant comporter des risques, notamment de brûlures dues aux frottements avec la ligne ou de traumatismes dus à de mauvaises chutes.
Quelques accidents ont été relatés, souvent liés à des ruptures mécaniques de pièces mal installées ou non-verrouillées (mousquetons ouverts, rupture de banana à la fatigue), suivies de défauts d'installation (back-up absent ou défaillant).
La pratique de la slackline peut être bénéfique pour la santé. Elle est depuis peu utilisée dans le domaine de la kinésithérapie pour le travail de la proprioception et de l'équilibre du patient, ainsi que pour le renforcement musculaire. Le dynamisme à la fois vertical et horizontal de la slackline oblige le pratiquant à réaliser un effort cognitif important pour l'analyse et la gestion de l'équilibre du corps[7],[8].
Records
Highline
Tableau des records femme en highline:
Longueur | Hauteur | Type de ligne | Date | Athlète | Lieu |
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2000 m[9] | 200 m | - | Mia Noblet | Asbestos ( Canada) | |
1900 m[10] | 450 m | Y2K (mainline et backup) - backup fractionné | Mia Noblet | Asbestos ( Canada) | |
222 m | 400 m | - | 24 aout 2016 | Mia Noblet | Hunlen Falls ( Canada) |
96,5 m | 1200 m | - | - | Faith Dickey | Ostrov ( Tchéquie) |
Tableau des records homme en highline:
Longueur | Hauteur | Type de ligne | Date | Athlète | Lieu |
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2200 m | 114m | 24 mai 2022 | Nathan Paulin | Mont-Saint Michel( France) | |
2000 m[9] | 200 m | - | Lukas Irmler | Asbestos ( Canada) | |
1900 m[10] | 450 m | Y2K (mainline et backup) - backup fractionné | Anthony Hotte
Guillaume Fontaine Samuel Volery Friedi Kühne Anthony Boulay |
Asbestos ( Canada) | |
1662 m[11] | 340 m | Moonwalk (mainline et backup) - 1er backup fractionné | Pablo Signoret | Cirque de Navacelles, entre Gard et Hérault ( France) | |
800 m[12] | 300 m | Polyester et Nylon | 18 et | Raphael Nul Glatn
Samuel Volery Alexander Schulz |
Saint-Jeannet ( France) |
1020 m[13] | 600 m | Moonwalk (backup corde dyneema 6 mm Lanex) | Nathan Paulin
Danny Menšík |
Aiglun, Alpes-Maritimes ( France) | |
493 m | 110 m | Spider Silk MKII (backup Moonwalk) | Théo Sanson | Moab, Utah ( États-Unis) | |
477 m[14] | - | - | Samuel Volery | Moléson ( Suisse) |
Notes et références
- Commission d’enrichissement de la langue française, « équilibre sur sangle », FranceTerme, Ministère de la Culture.
- « équilibrisme sur sangle », Le Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
- Deux appellations sont communément admises pour désigner le pratiquant de slackline : slacklineur et slackeur (qui semble cependant être plus utilisé)
- « L'équilibre chez l'être humain », sur equilibre.adslfred.fr
- « La charte du slackliner », sur lausanne.ch
- (en) « Calgary tourism video features illegal slacklining », sur metronews.ca,
- (en) « Slacklining and physiotherapy », sur medi-line.com
- (en) « Benefits of slacklining », sur slackline4u.com
- « Un record du monde battu à Asbestos lors du Slackfest », sur Radio-Canada, (consulté le )
- « Leftcoast », sur www.facebook.com (consulté le )
- « Ils marchent 1,6 kilomètres au-dessus du vide », sur Le Dauphiné, (consulté le ).
- « Découvrez le record du monde battu par ces funambules dans le ciel de la Côte d'Azur », sur Nice matin, (consulté le ).
- Rémy Fière, « Record du monde : Nathan Paulin et le Tchèque Danny Meník ont marché 1020 mètres au-dessus du vide », sur L'Équipe, (consulté le ).
- (en) Pablo Signoret, « Highline-Extrême ! », sur Chocoslack, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr) (en) Highlinedatabase - Base de données référençant un certain nombre de spots highline
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