Slumpflation
La slumpflation (ou déclinflation) est un phénomène macroéconomique durant lequel une augmentation du niveau des prix et/ou des salaires (inflation) cohabite avec une réduction prolongée du niveau de production.
Concept
Origine
Slumpflation et déclinflation sont des mot-valises[1]. Ils sont formés par la concaténation de « slump » (une chute ou une phase déclinante, en anglais) et d’« inflation ». Le terme semble avoir été utilisé pour la première fois par Milton Friedman dans une conférence donnée en 1976[2]. Il est ensuite défini par John R. Short en 1984 comme « une phase de déclin de l'activité économique, [accompagnée d'une] augmentation du chômage et d'une inflation élevée »[3].
Explication
La slumpflation est un phénomène macroéconomique rare où la chute de la production, au lieu de s'accompagner d'une déflation, ou, à tout le moins, d'une désinflation, s'accompagne en réalité d'une inflation, c'est-à-dire d'une croissance rapides des prix, entretenue parfois par celle des salaires[4],[5].
Ce phénomène peut avoir plusieurs sources. La première est celle de la fin d'un cycle économique : la croissance s'affaisse avant de tomber dans une récession, au même moment où des gains de productivité sont transformés en hausses de salaires[6].
Différence avec la stagflation
Contrairement à la stagflation, où l'inflation coexiste avec une stagnation économique, la déclinflation est marquée par une chute du PIB. L'augmentation brutale du chômage est un symptôme de cette phase déclinante[7].
Historique
Les États-Unis et l'Europe de l'Ouest connaissent des épisodes de slumpflation à partir de 1974, date du Premier choc pétrolier[8]. Certains ont toutefois considéré que le déclin économique n'avait pas été assez marqué pour constituer une slumpflation[9].
Ces mêmes pays connaissent une nouvelle slumpflation en 1991/1992. Le caractère inflationniste de la récession disparaît toutefois rapidement[10].
Notes et références
- (en) Sidney Weintraub et Sidney Weintraub University of Pennsylvania, Capitalism's Inflation and Unemployment Crisis: Beyond Monetarism and Keynesianism, Addison-Wesley, (ISBN 978-0-201-08502-0, lire en ligne)
- (en) Mark Blaug, Economic Theory in Retrospect, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-57701-4, lire en ligne)
- (en) John R. Short, The Urban Arena: Capital, State and Community in Contemporary Britain, Macmillan International Higher Education, (ISBN 978-1-349-17508-6, lire en ligne)
- Catherine Fenet, Dominique Plihon, Monique Servanin et Nicolas Thibault, Economie, Sociologie, Histoire du monde contemporain. Economie approfondie. ECE 2, Dunod, (ISBN 978-2-10-071522-0, lire en ligne)
- Hamid Babibagahi, Paul Davidson, Henry Wallich et E. Roy Weintraub, Keynes, Keynesians, and Monetarists, (ISBN 978-1-5128-1927-4 et 1-5128-1927-1, OCLC 979597296, lire en ligne)
- (en) Ingrid H. Rima, Labor Markets in a Global Economy: A Macroeconomic Perspective: A Macroeconomic Perspective, Routledge, (ISBN 978-1-317-46660-4, lire en ligne)
- (en) Ken Hoyle, Money and Banking: Made Simple, Elsevier, (ISBN 978-1-4831-0584-0, lire en ligne)
- La Pensée, Fondation Gabriel Péri, (lire en ligne)
- (en) W. Weidlich et G. Haag, Concepts and Models of a Quantitative Sociology: The Dynamics of Interacting Populations, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-3-642-81789-2, lire en ligne)
- (en) David Milton Jones et Instructor Ivy Tech Fort Wayne Indiana David M. Jones, The Politics of Money: The Fed Under Alan Greenspan, New York Institute of Finance, (ISBN 978-0-13-601634-2, lire en ligne)