Société industrielle de combustible nucléaire
La Société industrielle de combustible nucléaire (SICN), est une entreprise française, filiale de Orano NPS, spécialisée à l'origine dans la fabrication de combustible nucléaire, puis reconvertie dans la fabrication de pièces et munitions en uranium métal.
Société industrielle de combustible nucléaire | |
Création | 13 janvier 1961 |
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Personnages clés | René Julia |
Forme juridique | société par actions simplifiée à associé unique |
Siège social | Annecy France |
Direction | Jean Christophe Patout depuis janvier 2020 |
Actionnaires | Orano |
Activité | Activités des sociétés holding |
Société mère | Orano NPS |
SIREN | 325 720 209 |
Chiffre d'affaires | 624 000 € en 2018 |
Résultat net | -662 000 € en 2018 (perte)[1] |
Histoire
Fabrication de combustible nucléaire
En 1955 démarre une usine de barres d'uranium gainées à Annecy. Ces barres doivent alimenter le réacteur nucléaire G1, puis G2 et G3 alors en construction sur le site nucléaire de Marcoule pour produire le plutonium nécessaire au développement de la première bombe atomique française. René Julia, polytechnicien travaillant pour la Société alsacienne de constructions mécaniques (SACM), est chargé de mettre en place cette activité de fabrication de combustible à Annecy[2].
En 1957 est créé un atelier de pastillage à Veurey-Voroize[3]. La Société Industrielle de Combustible Nucléaire n'a officiellement vu le jour que le , alors qu'EDF construisait les premiers réacteurs civils de la filière des réacteurs nucléaires UNGG à la centrale nucléaire de Chinon. Son siège est situé au nord de la ville d'Annecy[4], où le site industriel est connu sous le nom de Radar[5].
L'établissement SICN d'Annecy a produit du combustible nucléaire jusqu'à la fermeture des derniers réacteurs de la filière française uranium naturel graphite gaz (UNGG)[6].
L'établissement de Veurey-Voroize a envisagé de fabriquer les combustibles oxydes de la filière des réacteurs à neutrons rapides (surgénérateur de type Superphénix)[7].
En 1991 la SICN annonce une perte supérieure à 35 millions de francs pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 230 millions. En 1992, la SICN licencie 90 des 445 salariés qu'elle employait dans l'Isère sur ses sites d'Annecy et de Veurey-Voroize[8]. Les activités de fabrication de combustible sont définitivement arrêtées depuis le début des années 2000[9].
Les éléments combustibles de la SICN sont utilisés jusqu'en 1994, date de l'arrêt du dernier réacteur graphite-gaz français à la centrale nucléaire du Bugey. Ensuite, SICN se reconvertit sur les applications de l’uranium appauvri[10]
Reconversion
En 1990, la SICN usine l'uranium appauvri utilisé pour la guerre du Golfe[11].
En 1995, un nouveau bâtiment est en construction dans le cadre d'un contrat signé avec Giat Industries pour fabriquer en grande série des pénétrateurs à énergie cinétique à l’uranium appauvri pour les chars et les véhicules blindés. 60000 exemplaires seront fabriqués sur le site d'Annecy[12].
La SICN dispose d'équipements de mise en forme de l'uranium métal : laminage, filage, emboutissage, usinage. L’usine d’Annecy dispose même d’une fonderie. Ces technologies permettent à la SICN de fabriquer des pièces en uranium (naturel ou appauvri) pour l'industrie nucléaire ou de défense mais aussi pour l'aéronautique[13].
En 2001, la SICN emploie 180 salariés à Veurey (Isère), 160 à Annecy (Haute-Savoie) et 50 à Codolet près de Marcoule (Gard)[7]. Cette même année, le parti français les Verts a financé un mesurage de la pollution radioactive par le laboratoire d'analyses radioactives de la CRIIRAD qui a conduit à une mesure anormale de la radioactivité de l'usine dans des lichen[11].
Démantèlement
Au total, Areva a investi environ 60 millions d'euros sur 5 ans et employé 100 personnes sur les chantiers pour démanteler les deux sites de la SICN[14]. Au total, 15 milles tonnes de déchets ont été conditionnés et expédiés vers les sites de stockage[15].
Démantèlement d'Annecy
En 2002, l'usine SICN d'Annecy cesse définitivement son activité métallurgique de l'uranium[16].
En 2008, le démantèlement de l'usine d'Annecy est lancé[17]. Pour démanteler les milliers de mètres carrés de ce site, Areva doit débourser environ 20 millions d'euros[18].
En , la commune d'Annecy modernise son réseau de chaleur et inaugure une nouvelle chaufferie bois sur le site inactif de SICN[19].
Démantèlement de Veurey-Voroize
De 2000 à 2005, à Veurey, ont lieu des opérations de cessation définitive d’exploitation[20]. L'usine de Veurey arrête sa production en 2002[21].
En 2006, deux installations nucléaires de base (INB) localisées sur son site de Veurey-Voroize sont mises à l'arrêt définitif [22] :
- usine de fabrication de combustibles nucléaires, INB autorisée en 1967
- atelier de pastillage, INB autorisée en 1977
Entre 2006 et 2011, Areva a entrepris le démantèlement nucléaire des équipements puis l'assainissement des bâtiments[23].
Entre 2008 et 2010 à Veurey, Areva assainit et démantèle une dizaine d’hectares, dont 15 000 m² de bâtiments[24].
Le , l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) met en demeure la SICN d’achever les travaux de démantèlement et d’assainissement du site de Veurey-Voroize[25].
Références
- « SOCIETE INDUSTRIELLE DE COMBUSTIBLE NUCLEAIRE (ANNECY) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 325720209 », sur societe.com (consulté le ).
- Les Deux bombes: Ou comment la guerre du Golfe a commencé le 18 novembre 1975, Pierre Péan - Fayard, 1991
- Valorisation des sites nucléaires - Des projets de grande envergure, Areva 2013
- « SOCIETE INDUSTRIELLE DE COMBUSTIBLE NUCLEAIRE (ANNECY) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 325720209 », sur societe.com (consulté le ).
- Uranium à risque à Annecy ? - Ligue savoisienne, 13/03/02
- SICN - Annecy restructure ses activités et prend un nouvel élan sous le nom de GEMMA, Communiqué de Presse d'Areva, 30 janvier 2002
- Audition de MM. Henri STAEGER, Président de la Société Industrielle de Combustibles Nucléaires (SICN) - Assemblée Nationale, 20 mars 2001
- La SICN perd son activité combustible nucléaire - Les Echos, 10 juillet 1992
- http://www.asn.fr/index.php/L-ASN-en-region/Division-de-Lyon/Installations-en-demantelement/Usine-de-fabrication-de-combustibles-nucleaires-SICN-Veurey-Voroize
- Inventaire de l’Andra de 1993, fiche RH04
- Société industrielle des combustibles nucléaires - Thierry billet, 20 décembre 2006
- Uranium appauvri. Le débat sur le syndrome du Golfe et des Balkans Les secrets du métal argenté - L'Humanité, 14 février 2001
- La production des armes à l'uranium appauvri, Observatoire des armes nucléaires françaises, cahier no 5, octobre 2000
- (en) « Orano / Home », sur orano.group (consulté le ).
- [PDF] Le démantèlement des sites nucléaires au sein d’AREVA - Présentation au HCTISN à Paris, par Eric Bürger, le 03 octobre 2013,
- L'usine SICN d'Annecy sort du nucléaire, Par L'Usine Nouvelle - Publié le 26 juin 2002
- SICN Radiographie d'un démantèlement - Eco des pays de Savoie du 30 mai 2008
- 20 millions d'euros pour dépolluer - Dauphiné Libéré du 16 mai 2008
- « Transition énergétique : Annecy se chauffe au bois », sur http://www.enerzine.com, (consulté le )
- Site SICN de Veurey-Voroize, HCTISN le 22/04/2013
- https://www.isere.fr/environnement/prevenir-et-gerer-les-risques/les-commissions-locales-d-information/sicn
- Décret de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement du 15.02.2006 (J.O. du 22.02.2006)
- Usine de fabrication de combustibles nucléaires - SICN Veurey Voroize (installation déclassée), site de l'autorité de sûreté nucléaire, 2013
- 'Démantèlement du site SICN - Reportage sur le site internet de Veurey-Voroize, 13 novembre 2008
- Décision n° 2012-DC-0263 de l’ASN du 13 mars 2012
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- Dossier SICN Annecy de la CRIIRAD,
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