Société vaudoise d'histoire et d'archéologie
La Société vaudoise d’histoire et d’archéologie a été fondée à Lausanne, le , sur l’initiative de Paul Maillefer, Albert Naef, Albert de Montet, Frédéric-Théodore Dubois, Lucien Vincent, Eugène Mottaz, Henri Martin, Emmanuel Dupraz et François Doge. Seule société d’histoire à vocation cantonale, elle est une interlocutrice écoutée des autorités.
Société vaudoise d'histoire et d'archéologie | |||
Informations générales | |||
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Autre nom | Archives cantonales vaudoises | ||
Type | Siège de la société | ||
Création | 3 décembre 1902 | ||
Forme juridique | Société à but non lucratif | ||
Informations géographiques | |||
Pays | Suisse | ||
Ville | Chavannes-près-Renens | ||
Adresse | Rue de la Mouline 32 | ||
Coordonnées | 46° 31′ 32″ nord, 6° 34′ 41″ est | ||
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Géolocalisation sur la carte : canton de Vaud
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Historique
1898 marque le centenaire de l’Indépendance du Pays de Vaud. En 1903, les Vaudois célèbrent en grande pompe le premier centenaire de l’existence du canton de Vaud ainsi que le premier siècle de l'adhésion cantonale à la Confédération suisse. Dans ce contexte patriote, et marqué par un goût prononcé pour l'histoire, Paul Maillefer (1862-1929), professeur à l'Université de Lausanne, crée le la Société vaudoise d’histoire et d’archéologie (ci-après SVHA), en complément à la Société d'histoire de la Suisse romande, jugée trop élitaire. Maillefer avait déjà lancé en 1893 la Revue historique vaudoise, dont la SVHA devient l’organe éditeur. Six mois après sa naissance, la SVHA compte déjà 443 membres.
Dès ses débuts, la SVHA organise des conférences, des assemblées, ainsi que des sorties d’été. Elle participe dès 1907 à la parution du Dictionnaire historique, géographique et statistique du canton de Vaud, ouvrage dirigé par Eugène Mottaz, rédacteur de la RHV et membre fondateur de la société. La SVHA connaît une crise durant la Première Guerre mondiale, le nombre de ses membres chutant à 331; la parution de la RHV est menacée. Mais la situation s’améliore avec l’arrivée de la Seconde Guerre mondiale. Les effectifs remontent à 439 membres. Si en , elle atteste encore 800 membres, après avoir dépassé plus le millier des membres, les décennies précédentes, en , elle regroupe 669 sociétaires. Ce chiffre est en baisse depuis.
La SVHA compte depuis quatre membres d'honneur : Lucienne Hubler, Ruth Liniger, Gilbert Coutaz et François Jequier.
En 1953, à l’occasion du 150e anniversaire de l’existence du canton de Vaud, la SVHA publie Cent cinquante ans d’histoire vaudoise. Elle entretient d’étroites relations avec des sociétés sœurs telles que le Cercle vaudois d'archéologie et le Cercle vaudois de généalogie, dont elle publie les rapports d'activité. Elle s’efforce d’organiser des rencontres avec les conservateurs de musée vaudois, d’attirer les historiens (chevronnés et amateurs) dans ses rangs, ainsi que les étudiants en histoire. Par les prix qu’elle délivre, elle tente de soutenir et de valoriser les travaux en histoire. Lors du bicentenaire de son existence, elle officialise son site Internet, qu’elle renouvelle en 2012 et en 2020[1].
Président | Mandat |
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Paul Maillefer | 1902-1905 |
Eugène Mottaz | 1905-1907 |
John Landry | 1907-1909 |
Paul Maillefer | 1909-1911 |
Eugène Mottaz | 1911-1913 |
John Landry | 1913-1915 |
Paul Maillefer | 1915-1917 |
Charles Gilliard | 1917-1919 |
Eugène Mottaz | 1919-1921 |
Maurice Barbey | 1921-1923 |
Charles Gilliard | 1923-1925 |
Louis Bosset | 1925-1927 |
Maurice Barbey | 1927-1929 |
Charles Gilliard | 1929-1931 |
Marius Perrin | 1931-1933 |
Maxime Reymond | 1933-1935 |
Maurice Barbey | 1935-1937 |
Albert Burmeister | 1937-1939 |
Aloys Cherpillod | 1939-1941 |
Louis Junod | 1941-1943 |
Edgard Pelichet | 1943-1945 |
Marius Perrin | 1945-1947 |
Jean Charles Biaudet | 1947-1949 |
Edgard Pelichet | 1949-1951 |
Georges-André Chevallaz | 1951-1953 |
Louis Junod | 1953-1955 |
Paul Bonard | 1955-1957 |
Jean Charles Biaudet | 1957-1959 |
Ernest Giddey | 1959-1961 |
Olivier Dessemontet | 1961-1963 |
Ernest Giddey | 1963-1965 |
Jean-Jacques Bouquet | 1965-1967 |
André Rapin | 1967-1969 |
Paul-Louis Pelet | 1969-1971 |
Jean-Pierre Chuard | 1971-1973 |
Laurette Wettstein | 1973-1975 |
Jean-Pierre Chuard | 1975-1977 |
Paul-Louis Pelet | 1977-1979 |
Michel Depoisier | 1979-1981 |
Lucienne Hubler | 1981-1983 |
Robert Pictet | 1983-1985 |
Jean-Pierre Chuard | 1985-1987 |
Lucienne Hubler | 1987-1989 |
Gilbert Kaenel | 1989-1991 |
Robert Pictet | 1991-1993 |
Alain Dubois | 1993-1995 |
Elisabeth Salvi Cepl | 1995-1997 |
André Lasserre | 1997-1999 |
Gilbert Marion | 2000-2001 |
Gilbert Coutaz | 2002-2003 |
Liliane Desponds | 2004-2005 |
Michel Fuchs | 2006-2007 |
Philippe Kaenel | 2008-2009 |
Danièle Tosato-Rigo | 2010-2011 |
Lise Favre | 2012-2014 |
Monique Fontannaz | 2015-2016 |
France Terrier | 2017-2018 |
Sylviane Klein | dès 2019 |
Mission et structure
Les statuts proposés lors de l’assemblée constitutive, le , fixent, comme objectif premier de la SVHA, « de développer au sein du peuple vaudois le goût de l’Histoire ». La société se veut progressiste: les femmes sont admises, la cotisation annuelle est fixée à deux francs, afin que tous puissent adhérer.
La société encourage la recherche historique et généalogique, elle cherche à sauver de l’oubli ou de la destruction les monuments historiques intéressant le canton de Vaud.
Son fonctionnement est assuré par un président et un comité qui est renouvelé tous les deux ans.
Revue historique vaudoise
Les initiateurs de la Revue historique vaudoise (ci-après RHV), Paul Maillefer (1862-1929) et Eugène Mottaz (1862-1951), écrivaient ceci en 1893:
« La RHV est destinée à combler une lacune dans notre littérature nationale. La Société d’histoire de la Suisse romande publie chaque année un fort volume de mémoires et documents qui font le bonheur des spécialistes et qui, dans les bibliothèques, prennent rang à côté des mémoires les plus estimés des sociétés savantes. Mais, bien que plusieurs des articles qu’ils contiennent puissent être lus et appréciés par la majorité du public, cette collection n’est pas très répandue en dehors du monde savant. Œuvre d’érudition, elle s’adresse avant tout aux érudits ; c’est là son but ; c’est en s’y conformant qu’elle a rendu, qu’elle rendra encore d’immenses services à l’histoire suisse et à l’histoire des cantons romands. Mais, à côté de cette publication spéciale, n’y aurait-il pas place pour un organe plus modeste, s’adressant à un plus grand nombre de lecteurs, pour une revue qui, tout en ne sacrifiant rien à la vérité scientifique, aurait un caractère plus populaire, un but de vulgarisation plus marqué (...) Notre ambition, en livrant au public la RHV, n’est point de recueillir des louanges et des lauriers. Nous cherchons simplement à être utiles à nos concitoyens. Si nous y réussissons, ce sera pour nous une récompense suffisante. L’étude du passé n’est point une œuvre stérile. Le passé explique le présent, il prépare, il contient l’avenir.[2] ».
Publication spécialisée à vocation populaire, la RHV, première du genre dans le canton de Vaud, a connu plusieurs mutations dans sa présentation externe. À son origine, elle paraît sous forme d’un cahier mensuel de 32 pages, sous une couverture vert pâle. En , elle publie pour la première fois une illustration. En 1927, elle change de caractères typographiques et de disposition générale. De douze par an, elle a passé à six, puis à quatre et à deux. Pour la première fois en 1970, elle se présente sous forme de volume annuel. En 1992, elle publie sa première couverture en couleurs. Dès 2002, elle systématise le dossier thématique par numéro. 2003 est marqué par une refonte complète de ligne éditoriale.
La RHV publie le rapport d'activité, les comptes et les prix de la société. Depuis 1990, le rapport d'activité du Cercle vaudois de généalogie[3], dont le siège est aux Archives cantonales vaudoises et qui compte un représentant dans le comité de la SVHA, paraît également dans la RHV.
La revue a également publié entre 1972 et 2016 le rapport annuel du Cercle vaudois d'archéologie, qui s’est constitué à la fin de l’année 1962 et s'est dissous le . Le lien de la SVHA avec l’archéologie et la conservation des monuments subsiste de toute manière, avec la publication régulière dans la RHV du rapport de la Commission cantonale des Monuments historiques, puis celui de l’Archéologue cantonal, poursuivi de 1979 à 2013 sous forme de Chronique archéologique[4],[5].
Depuis le , Renouvaud, le portail de la Bibliothèque cantonale et universitaire - Lausanne[6] relaie tous les titres parus dans la Revue historique vaudoise, des origines à cinq ans avant le dernier numéro publié.
Période | Nom |
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1893-1896 | Paul Maillefer |
1897-1920 | Paul Maillefer et Eugène Mottaz |
1921-1948 | Eugène Mottaz |
1949-1967 | Louis Junod |
1968-1985 | Laurette Wettstein |
1986-1987 | Chantal Schindler |
1988-1989 | Dominique Verrey |
1990-1996 | Jacqueline Ulm |
1997-1999/2000 | Félix Sturner |
2000-2003 | Laurent Droz |
2004-2005 | Elisabeth Kastl |
2004-2005 | Elisabeth Bastide-Kastl |
2006-2007 | Olivier Pavillon |
2008-2011 | Nicole Staremberg Goy |
dès 2012 | David Auberson |
Prix
Le Prix Jean Thorens d’histoire honore Jean Thorens, ancien membre de la SVHA. Institué en 1978 pour stimuler le désir de mieux connaître et de mieux comprendre le passé vaudois, il encourage un travail (recherche, collection de documents ou d’objets, film, publication, etc.) touchant à l’histoire vaudoise, effectué en dehors de l’Université et des instituts de recherche historique. Le prix est distribué tous les trois ans. Il a été attribué pour la première en 1978.
Le Prix Jacqueline Exchaquet, rappelle la bibliothécaire des Archives cantonales vaudoises entre 1950 et 1973, et auteure de la Table générale des matières des soixante premières années de la RHV, 1893-1952, publiée en 1955. Il a été institué en 2010 pour récompenser un travail de maturité dans le domaine de l’archéologie, de l’histoire ou de l’histoire de l’art en relation significative avec le canton de Vaud. Le prix, proposé tous les deux ans, a été attribué pour la première fois en 2011.
Sources
- Fonds : Société vaudoise d’histoire et d’archéologie (1893-2015) [14,75 mètres linéaires]. Cote : CH-000053-1 PP 91. Archives cantonales vaudoises (présentation en ligne).
- Fonds : Société vaudoise d'histoire et d'archéologie - legs Robert Nicolet (1801-1991) [6,10 ml]. Cote : PP 388. Archives cantonales vaudoises (présentation en ligne).
- Fonds : Cercle vaudois d’archéologie (1962-2017) [0,88 ml]. Cote : PP 1082. Archives cantonales vaudoises (présentation en ligne).
Bibliographie
- Jean-Pierre Chuard, « Les septante-cinq ans de la Société vaudoise d’histoire et d’archéologie », in : RHV, 1978, pp. 169-176.
- Gilbert Coutaz, « Les débuts de la société d’histoire de la Suisse romande (1837-1855): contribution à l’historiographie du Canton de Vaud », in : Annales valaisannes, 1996, pp. 25-39.
- Gilbert Coutaz. « Il y a cinquante ans, deux personnalités de la recherche historique disparaissaient: Eugène Mottaz et Maxime Reymond », in : RHV, 2001, pp. 189-204.
- Patrick de Leonardis, «Les origines de la Société vaudoise d'histoire et d'archéologie: Le centenaire vaudois de 1903 ou l'Histoire en()jeu», in : Équinoxe, 10, automne 1993, pp. 45-62.
- Patrick de Leonardis, «Paul Maillefer, fondateur de la Revue historique vaudoise et politicien controversé, une approche bio-historiographique» in : RHV, 1993, pp. 11-58.
- Patrick de Leonardis, «Entre intérêt privé et utilité publique: la création de la Revue historique vaudoise», in : Les Annuelles, 4/1993, pp. 71-83.
Notes et références
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- RHV, 1893, pp. 1 et 6).
- « Cercle vaudois de généalogie », sur ancetres.ch.
- Anne Bielman, « Le Cercle vaudois d’archéologie préhistorique et historique : un quart de siècle », in : RHV, , p. 208-218.
- Denis Weidmann, « Un Cercle pour soutenir l’archéologie vaudoise », in : bulletin Archéologie Suisse 35, , p. 44-45.
- « Renouvaud », sur renouvaud.hosted.exlibrisgroup.com.
Voir aussi
Lien externe
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