Sociologie de l'environnement
La sociologie de l'environnement ou sociologie environnementale est un courant de la sociologie voué à l'étude des relations réciproques entre les sociétés et leurs milieux, apparu dans les années 1970.
Champ d'étude
La sociologie de l'environnement étudie les relations réciproques qu'entretiennent les sociétés et leurs milieux : d'une part l'influence des sociétés sur leur environnement, d'autre part, l'influence de l'environnement sur les sociétés[1],[2].
Historique
La sociologie environnementale émerge comme courant de la sociologie dans les années 1970, après la publication très médiatique du rapport Meadows en 1972, qui contribue à mettre en évidence le fort degré de dépendance des sociétés humaines à leur environnement et donc à l'environnement. Les sociologues américains Riley Dunlap et William Catton sont considérés comme les fondateurs de cette discipline. Dès 1973, ils estiment que le choc pétrolier de 1973 met en lumière le manque de prise en compte par la sociologie de l'influence que peuvent avoir les limites et contraintes environnementales sur les sociétés humaines[1].
Une sociologie de l'environnement se heurte cependant au paradigme durkheimien de l'autonomie du fait social, qui veut que la sociologie n'analyse que des faits sociaux, et cela uniquement à partir d'autres faits sociaux[1] ; dans ce cadre épistémologique, alors celui de la sociologie, l'environnement (physique) ne peut donc être étudié[2],[3].
En 1978, Dunlap et Catton publient plusieurs articles dans lesquels ils défendent un changement de paradigme pour la sociologie : à ce qu'ils nomment le « paradigme de l'exemptionnalisme humain » (Human Exemptionalism Paradigm ou HEP), anthropocentrique et qui veut que les sociétés humaines soient devenues indépendantes de leur milieu par le truchement de l'innovation et de la technologie, ils entendent substituer un « nouveau paradigme écologique » (New Ecological Paradigm ou NEP) qui tiendrait compte de l'influence des contraintes environnementales sur les phénomènes sociaux[1],[4].
Notes et références
- Bourg, Papaux et Szuba 2015, p. 943.
- « Sociologie de l'environnement », sur humanitesenvironnementales.fr, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et Muséum national d'histoire naturelle (consulté le ).
- Lewis et Barbier 2012, p. 18-19.
- Mehta et Ouellet 1995, p. 70.
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Dominique Bourg (dir.), Alain Papaux (dir.) et Mathilde Szuba, Dictionnaire de la pensée écologique, Paris, Presses universitaires de France, , 1088 p. (ISBN 978-2-13-058696-8), p. 943-946
- Nathalie Lewis (dir.), Rémi Barbier (dir.) et al., Manuel de sociologie de l’environnement, Québec, Presses de l'Université Laval, , 506 p. (ISBN 978-2-7637-9554-6)
- (en) Michael D. Mehta et Eric Ouellet, Environmental Sociology : Theory and Practice, Captus Press, , 412 p. (ISBN 1-895712-80-7, lire en ligne)
- Bernard Kalaora, « Le sociologue et l’environnement », Natures sciences sociétés, vol. 1, no 4, , p. 309-315 (lire en ligne).
Articles connexes
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