Solaire flottant
Le procédé du solaire flottant ou du photovoltaïque flottant consiste en la mise en place de panneaux photovoltaïques sur un plan d'eau, le plus souvent artificiel. Il permet notamment d'accroître les surfaces disponibles pour l'installation de telles centrales, mais aussi de rentabiliser des espaces peu intéressants pour la biodiversité, comme d'anciennes gravières,
Avantages
Le premier avantage de ce type d'installation est le coût : le solaire flottant est légèrement moins coûteux à installer que le solaire terrestre, notamment du fait de l'absence de foncier. La rentabilité est donc plus importante. Le second avantage est technique : la proximité du plan d'eau permet un refroidissement plus rapide des panneaux, dont le rendement est ainsi augmenté et les pannes moins fréquentes. Par contre, les panneaux ne peuvent pas être aussi inclinés que ceux posés à terre, à cause de la prise au vent qu'ils risqueraient d'offrir ; le solaire flottant est donc plus efficace sous les basses latitudes. Le troisième avantage est l'absence d'ombre portée, et l'accroissement de l'ensoleillement par la réverbération qu'offre le plan d'eau[1].
Certains craignent que les installations photovoltaïques flottantes nuisent à la biodiversité en empêchant la photosynthèse du phytoplancton ainsi que le passage des oiseaux migrateurs. Toutefois, en pratique les parcs sont essentiellement développés sur des plans d'eau dont la valeur environnemental est très faible : gravières, lacs industriels. D'autre part, la couverture de la surface par les équipements photovoltaïques n'est jamais supérieure à 70 %, et généralement inférieure à 60%[1].
En revanche, si des industriels notamment belges ont des projets de développement de l'éolien flottant en pleine mer, le comportement des équipements face notamment à la houle et à la salinité de l'eau rend la pertinence de ces développements incertaine[1].
Historique
Le développement des installations solaires photovoltaïques flottantes date des années 2010. Avant 2014, ces installations étaient rarissimes et très modestes, n'ayant qu'une puissance de quelques kilowatts. En 2011, la PME lilloise Ciel et Terre installe un prototype à Piolenc, d'une puissance de 15 kWc. À partir de 2015, les pays d'Extrême-Orient développent massivement des projets de ce type. C'est d'abord au Japon que sont installées la majorité des centrales flottantes ; en 2018, l'archipel compte 80% du nombre de projets[2].
Rapidement toutefois, c'est en Chine que les installations les plus puissantes sont mises en place. Une centrale d'une puissance de 40 MWc, dont les 160 000 panneaux couvrent une surface de 800 000 m2 sur un lac artificiel issu de l'exploitation charbonnière est inaugurée en 2017, une de 150 MWc en 2018. L'Inde, l'Australie et la Corée du Sud développent au même moment des projets encore plus ambitieux, respectivement de 330, de 348 et de 2100 MWc[2],[1].
Le potentiel mondial d'installations sur des plans d'eau douce représenterait environ 400 GWc, d’après la Banque mondiale[1].
Notes et références
- Amandine, « Le solaire flottant : le futur des énergies renouvelables ? », Lendopolis, (consulté le ).
- Bernard Deboyser, « Le photovoltaïque flottant », Révolution énergétique, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- [Patil, Wagh & Shinde 2017] (en) Sujay S., Patil (Desai), M. M. Wagh et N. N Shinde, « A review on floating solar photovoltaic power plants », International Journal of Scientific & Engineering Research, vol. 8, no 6, , p. 789-794 (ISSN 2229-5518, lire en ligne, consulté le )
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