Sooronbay Jeenbekov
Sooronbay Jeenbekov (kirghize : Сооронбай Жээнбеков), né le à Biy Mirza dans la RSS kirghize, est un homme d'État kirghize. Il est Premier ministre de 2016 à 2017 et président de la République de 2017 à 2020.
Pour les articles homonymes, voir Jeenbekov.
Sooronbay Jeenbekov Сооронбай Жээнбеков | |
Sooronbay Jeenbekov en 2020. | |
Fonctions | |
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Président de la République kirghize | |
– (2 ans, 10 mois et 21 jours) |
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Élection | 15 octobre 2017 |
Premier ministre | Sapar Isakov Muhammetkaly Abulgazev Koubatbek Boronov Almazbek Baatyrbekov (intérim) Sadyr Japarov |
Prédécesseur | Almazbek Atambaev |
Successeur | Sadyr Japarov[N 1] |
Premier ministre du Kirghizistan | |
– (1 an, 4 mois et 9 jours) |
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Président | Almazbek Atambaev |
Gouvernement | Jeenbekov I et II |
Prédécesseur | Temir Sarïev |
Successeur | Muhammetkaly Abulgazev (intérim) Sapar Isakov |
Ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et du Processus industriel | |
– (7 mois et 27 jours) |
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Président | Kourmanbek Bakiev |
Premier ministre | Almazbek Atambaev |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Biy Mirza, RSS du Kirghizistan (URSS) |
Nationalité | kirghize |
Parti politique | SDPK |
Père | Sharip Jeenbekov |
Fratrie | Asylbek Jeenbekov Jusupbek Sharipov Kantörö Toktomamatov |
Religion | Islam[1] |
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Premiers ministres du Kirghizistan Présidents de la République du Kirghizistan |
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Biographie
Jeunesse et formation
Sooronbay Jeenbekov est né à Biy-Myrza, dans la région d'Och, le . Son père, Charif, est un exploitant de ferme collective alors que sa mère est femme au foyer. Jeenbekov est le troisième de neuf enfants. Il étudie à l'Académie kirghize de l’agriculture, où il obtient un diplôme en génie zoologique. En 2003, après avoir repris des études, il décroche un diplôme en comptabilité de l'Université nationale agraire du Kirghizistan[2].
Parcours politique
Il est élu député en 1996[3]. Il le reste jusqu'en 2007, quand il est nommé ministre de l'Agriculture[3]. En 2010, il devient gouverneur d'Och[3].
Premier ministre
Il est Premier ministre d' à , fonction dans laquelle il apparaît effacé auprès d'Almazbek Atambaev. Il démissionne pour participer à l'élection présidentielle de 2017[4].
Élection présidentielle de 2017
L'élection présidentielle se déroule le . De par sa nature libre, dénué de candidat connu à l'avance assuré de l'emporter, et de la possibilité réelle d'un recours à un second tour, ce scrutin est considéré comme sans précédent parmi les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale. Sooronbay Jeenbekov l'emporte au premier tour avec près de 54,75 % des suffrages.
Peu charismatique et inconnu avant son accession à la tête du gouvernement, Jeenbekov remporte le scrutin grâce au soutien de l'administration sortante et des médias[5].
Président de la République
Il prête serment et entre en fonction le pour un mandat de six ans.
Chute du gouvernement Isakov
Le , le gouvernement du Premier ministre Sapar Isakov, au pouvoir depuis , est renversé par le Parlement. Ce renvoi complète une série de changements politiques remplaçant des alliés d'Atambaev par des politiciens loyaux à Jeenbekov[6]. Il s'agissait alors du premier vote de la sorte de l'histoire du pays[7]. Au total, son mandat dure environ huit mois[8]. Muhammetkaly Abulgazev succède rapidement à Isakov[7], lui qui avait servi comme premier vice-Premier ministre dans le gouvernement de Sooronbay Jeenbekov et donc considéré comme plus proche du nouveau président[9]. Isakov clame par la suite que son renvoie et subséquente arrestation sont politique et lui au renvoi de Raïymbek Matraimov lors du dernier jour du mandat d'Almazbek Atambaev[10].
Conflit avec Almazbek Atambaev
Peu après son départ du pouvoir, Atambaev tente de continuer d'exercer le pouvoir dans l'ombre depuis sa résidence personnelle. Il critique ainsi de plus en plus violemment son successeur, dont il devient le rival[11]. Atambaev voit en son immunité levée pour des accusations de corruption.
Le , les forces spéciales arrêtent Atambaev[12],[13] après un second assaut[14]. Dénonçant des « accusations sans fondement », il promet de saisir la justice internationale[15]. Le , le chef du service national de sécurité affirme lors d'une conférence de presse qu'il préparait un coup d'État.
Manifestations de 2020 et démission
Les résultats des élections législatives kirghizes d'octobre 2020, entachés d'irrégularités, voient la victoire de trois partis soutenant le président Sooronbay Jeenbekov, qui obtiennent 107 sièges sur 120, dans un contexte d'accusations de fraude électorale et d'achat massif de voix. Ces résultats débouchent sur des manifestations dans les principales villes du pays au cours desquelles les manifestants prennent le Parlement, les bâtiments de l'administration présidentielle et le siège du gouvernement[16], puis libèrent plusieurs opposants dont Almazbek Atambaev[17], l'ancien Premier ministre Sapar Isakov[18] ou encore Sadyr Japarov.
Les manifestants réclament la démission du chef de l'État et la tenue de nouvelles élections. Le , affirmant que la situation est « sous contrôle », Jeenbekov annonce avoir demandé à la commission électorale d'examiner les plaintes pour irrégularités, voire d'annuler le scrutin, ce qu'elle fait le jour même[19].
Dans la soirée, le Premier ministre sortant Koubatbek Boronov démissionne[20]. Sadyr Japarov est ensuite élu formellement Premier ministre par intérim par le Parlement[21]. Sa nomination est cependant contestée par le Conseil de coordination, proche d'Atambaev[22].
Le , alors que le président demeure introuvable[23], une partie des députés lancent une procédure de destitution[24]. Après avoir exclu de démissionner[25], il en accepte le principe à condition qu'un nouveau gouvernement soit approuvé[26]. Le , après l'approbation du gouvernement de Sadyr Japarov, il annonce qu'il ne quittera son poste qu'après la tenue des nouvelles élections législatives[27]. Sous la pression du Premier ministre, il démissionne finalement le lendemain[28],[29]. Dans la soirée du , arguant que le président du Parlement a décliné le poste, Japarov annonce assurer l'intérim à la tête de l'État[30].
Après la présidence
Au lendemain de sa démission, il se rend au Parlement en compagnie de son successeur par intérim pour proposer des législatives en décembre[31].
Le , il assiste à l'investiture de son successeur Sadyr Japarov[32].
Notes et références
Notes
- Par intérim du 15 octobre au puis président en titre à partir du .
Références
- (ru) Darya PODOLSKAYA, « Spokeswoman for ex-president tells why Jeenbekov left Kyrgyzstan », sur 24.kg, www.24.kg, (consulté le ).
- (en) « Profile: Kyrgyz President-elect Sooronbai Sharipovich Jeenbekov - China.org.cn », sur www.china.org.cn, (consulté le ).
- « xinhuanet.com », sur www.xinhuanet.com (consulté le ).
- « Kirghizstan : le Premier ministre démissionne en vue de la présidentielle », sur www.lorientlejour.com, (consulté le ).
- La-Croix.com, « Sooronbaï Jeenbekov, le président apparatchik », sur La Croix, lacroix.journal, (consulté le ).
- (en) « Kyrgyzstan cabinet falls in surprise no-confidence vote », sur Reuters, (consulté le ).
- (en) « Kyrgyzstan gets new PM after ouster of Isakov government », sur Xinhua, (consulté le ).
- (en) « Kyrgyz former PM hospitalized », sur Trend News Agency, (consulté le ).
- (en) Frédérick Maranda-Bouchard, « Central Asia in Transition: Early Fight for the Jeenbekovs », sur Canadian Centre for Strategic Studies, (consulté le ).
- (en) « Power specialists’ case. Sapar Isakov about revenge for dismissal of Matraimov », sur 24.kg, (consulté le ).
- « Bataille de présidents au Kirghizistan », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- « Kirghizistan : les forces spéciales attaquent la résidence de l’ancien président », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- « L'ex-président kirghiz arrêté lors d'un raid près de Bichkek », sur France 24, (consulté le ).
- « L’ex-président du Kirghizistan arrêté après un nouvel assaut des forces spéciales », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- « L'ex-président kirghiz Atambaïev placé en détention avant son procès », sur L'Obs, (consulté le ).
- « Kirghizistan: des manifestants envahissent le siège du gouvernement (média) », sur RFI, RFI, (consulté le ).
- (en) « Ex-Kyrgyz president Atambayev released from detention center », sur TASS (consulté le ).
- (en) « Opposition in Kyrgyzstan claims power after storming government buildings », sur Gulf-Times, gulftimes, (consulté le ).
- « Kirghizistan : les résultats des législatives annulés après des affrontements », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
- (en) Reuters Staff, « Kyrgyz PM Boronov resigns, new speaker named: report », sur U.S., Reuters, (consulté le ).
- (ro) « Sadyr Japarov nominated for Prime Minister », sur akipress.com (consulté le ).
- « Kirghizstan: la crise politique se poursuit, le président sous pression », sur LExpress.fr, lexpress, (consulté le ).
- (en) « Kyrgyz leader missing as power vacuum persists », sur France 24, FRANCE24.English, (consulté le ).
- Andrew Osborn, Olga Dzyubenko, « Russia says Kyrgyzstan is in chaos and needs stabilising », sur FR, Reuters, (consulté le ).
- « Asie centrale – Le président kirghize prêt à démissionner », sur Tribune de Genève (consulté le ).
- « Kirghizistan: le président se déclare «prêt à démissionner» », sur Le Figaro.fr, lefigaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
- (en) « President Jeenbekov to resign after parliamentary elections - press secretary », sur akipress.com (consulté le ).
- (ru) Darya PODOLSKAYA, « President of Kyrgyzstan resigns », sur 24.kg, www.24.kg, (consulté le ).
- « Le président du Kirghizistan démissionne, dans un contexte chaotique », sur rts.ch,
- « Le Premier ministre du Kirghizistan revendique avoir pris les fonctions présidentielles », sur Libération.fr, Libération (consulté le ).
- « Kirghizistan : vers des législatives en décembre ? », sur Libération.fr, Libération (consulté le ).
- (en) « Once-jailed populist Japarov sworn in as Kyrgyz president », sur France 24, FRANCE24.English, (consulté le ).
Liens externes
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