Stéphane Just

Stéphane Just, né le dans le 11e arrondissement de Paris et mort le à Suresnes, est un militant trotskyste français.

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Stéphane Just
Biographie
Naissance
Décès
(à 75 ans)
Suresnes
Nom de naissance
Stéphane Eugène Just[1]
Nationalité
Activité
Autres informations
Archives conservées par
La Contemporaine (F delta res 0777)[2]

Biographie

Fils d'un artisan tailleur par ailleurs responsable national du parti socialiste, avec lequel les relations furent toujours tendues, titulaire du seul certificat d'études, Stéphane Just entre dans la vie active dès l'âge de treize ans et mène une vie professionnelle assez précaire pendant laquelle il exercera des métiers très différents : ouvrier dans une visserie, apprenti tailleur, ouvrier agricole, etc. Il est très jeune en contact avec le mouvement ouvrier, et notamment les jeunesses socialistes, par l'intermédiaire de son père, sans adhérer à aucune organisation.

Réquisitionné en Allemagne au titre au Service du travail obligatoire de 1943 à 1945, il se lie à l'usine Daimler de Berlin avec des militants trotskystes français.

En 1945, il revient en France, travaille à nouveau dans la miroiterie qui l'avait embauché avant guerre, puis à partir de , à la RATP.

En 1947, Stéphane Just, adhère aux Jeunesses socialistes de la Seine, ainsi qu'au Parti communiste internationaliste, la section française de la IVe Internationale trotskyste. En , la direction des JS étant dissoute par la direction de la SFIO, il milite exclusivement au sein du PCI et entre au comité central de ce parti. Il se présente sans succès aux élections municipales parisienne de la fin de l'année.

Il est un des animateurs de la grève de la RATP, militant pour son extension aux chemins de fer, ce qui lui vaut d'être critiqué au sein de la CGT à laquelle il venait d'adhérer et d'être muté de l'atelier de réparation où il travaillait au magasin d'habillement.

Militant contre la scission de la CGT, il ne rejoint pas Force Ouvrière mais sera exclu en 1950 de la confédération dominée par les communistes, pour « activités fractionnistes » et « titisme ». Il se consacre alors au développement de la cellule métro du PCI, créant notamment des journaux et bulletins, et ne renouvellera une adhésion syndicale qu'en 1976, pour le syndicat Force ouvrière.

Lors de la crise de la IVe Internationale de 1951-1953, il fait partie des opposants à la direction internationale dirigée par M. Raptis (Pablo) et soutient la direction du parti français. Après l'exclusion de l'Internationale de la majorité du PCI, il entre au Bureau politique de l'organisation, désormais exsangue et vite réduite au « groupe Lambert ».

Pendant la Guerre d'Algérie, il participe à la campagne du PCI pour l'indépendance, soutenant notamment le Mouvement national algérien, et sera poursuivi avec d'autres dirigeants trotskistes pour « atteinte à la sûreté extérieure de l'État » ; il sera condamné à six mois de prison avec sursis en 1957, mais la condamnation sera amnistiée en 1959.

Après une parenthèse militante entre 1959 et 1963, pendant laquelle il abandonne ses responsabilités, il revient au bureau politique du PCI et participe à la création de l'Organisation communiste internationaliste en 1965. Just en devient le no 2[réf. nécessaire]. Dirigeant du mouvement à la RATP, il l'est dans l'organisation en France ainsi que dans le combat international « pour la reconstruction de la Quatrième Internationale ». Il est notamment, de 1966 à 1972, secrétaire du comité international mis en place par le PCI et la Socialist Labour League britannique.

Il rédige aussi de nombreux textes fondamentaux de l'organisation. À partir des années 1970, c'est lui qui dirige la revue théorique de l'OCI, La Vérité jusqu'à la suspension de sa parution, en 1980.

Il sera aussi plusieurs fois candidat de l'OCI lors des élections législatives : en 1967 en Seine Saint Denis, et de nouveau en 1973.

À partir de 1981, Just entre en conflit ouvert avec la direction lambertiste notamment au sujet de l'appel à voter dès le premier tour pour François Mitterrand à la présidentielle[3]. Il considère qu'elle s'adapte peu à peu au gouvernement « d'union de la gauche » en France, aux directions du mouvement ouvrier, principalement celle de la CGT-Force ouvrière. Le conflit était cependant latent depuis plusieurs années : si Just avait participé à l'exclusion de Michel Varga (Balazs Nagy) en 1972 et de Charles Berg (Stobnicer alias Jacques Kirsner) en 1979, il avait contesté la bureaucratisation de la direction et obtenu la création en 1976 d'une commission de contrôle financier qui n'eut semble-t-il guère les moyens de son action. De même, il avait exprimé son désaccord quant à la création de la "IVème Internationale (comité international" par l'éphémère fusion du CORQUI avec le courant Nahuel Moreno.

Lorsqu'en 1983-1984, la « ligne de la démocratie » et de la construction d'un « Parti des travailleurs » est élaborée, il y voit un renoncement au combat pour le Socialisme et pour le Parti Révolutionnaire. Stéphane Just s'oppose notamment à ce que la fraction enseignante du PCI qui anime depuis la fin des années 1960 le courant Front Unique Ouvrier au sein de la FEN quitte la fédération autonome majoritaire pour participer à la création des syndicats FO de l'enseignement minoritaires. Il engage donc le combat pour la réorientation du Parti, mais est exclu lors du congrès qui suit avec d'autres militants, le prétexte étant qu'il refuse d'accepter l'exclusion d'un militant accusé d'avoir déformé des propos d'une responsable du PCI. Ledit militant, Serge Goudard, militant du SNES, étant par ailleurs un des opposants à la création de syndicats FO dans l'enseignement.

Just édite alors avec les camarades qui l'ont suivi, regroupés au sein d'un "comité pour le redressement politique et organisationnel du PCI, pour la reconstruction de la IVe Internationale", le bulletin Combattre pour le Socialisme. En 1987, son groupe devient "Comité pour la construction du Parti ouvrier révolutionnaire"

En 1991, la participation de la direction du PCI au collectif contre la guerre du Golfe favorable à une « solution négociée » l'amène à conclure au caractère irredressable du PCI.

Stéphane Just concentre alors son action vers la construction d'une nouvelle internationale, ouvrière et révolutionnaire.

Diminué par la maladie à partir de 1996, il meurt l'année suivante.

Après sa mort, Combattre pour le socialisme connaîtra en 1997 une scission qui verra ses héritiers se diviser en plusieurs groupes avant de se rassembler dans le Groupe pour la construction du Parti ouvrier révolutionnaire qui édite toujours Combattre pour le Socialisme.

Articles connexes

Références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. « http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=FileId-630 » (consulté le )
  3. "La dernière génération d'octobre" par Benjamin Stora, Editions Stock 2003

Liens externes

article sur la situation de Stéphane Just pendant la guerre en réponse au journal [Le Monde]

Source

Archives

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