Stchioty
Aspect
Il se caractérise par ses tiges de dix boules ayant toute une valeur de 1, et où les boules no 5 et no 6 de chaque tige sont colorées de façon voyante, généralement en noir.
Les tiges sont généralement incurvées, ce qui permet aux boules de « tomber » naturellement d'un côté ou de l'autre sans garder entre elles d'espace vide.
Les tiges de quatre boules
L'une des tiges ne contient que quatre boules : elle servait à noter les quarts de rouble. Les deux suivantes servaient respectivement pour les dizaines et les unités de kopeks. Jusqu'en 1916, une tige de quatre boules était encore ajoutée à droite pour les quarts de kopek[1].
La tige de quatre boules peut également servir à marquer la place de la virgule dans un nombre.
Manipulation
On place le boulier face à soi, les boules regroupées à droite. On les active en les déplaçant vers la gauche.
Histoire
Le stchioty a été utilisé jusque sous l'Union soviétique, notamment dans les commerces. Son usage a été enseigné dans les écoles jusque dans les années 1990. Son usage a ensuite été largement abandonné, au profit des calculatrices mécaniques et électroniques.
Le boulier russe aurait été introduit en France en 1820 par le mathématicien Jean-Victor Poncelet, de retour de captivité en Russie, où il avait servi dans l'armée napoléonienne[2].
Autres pays
Le stchioty a également été utilisé dans d'autres pays : il est désigné dans certaines contrées iraniennes sous le nom de choreb et en Turquie sous le nom de coulba. L'une de ses tiges ne contient que trois boules, conformément à une ancienne unité de monnaie[3].
Notes et références
- Alain Schärlig, Compter avec des cailloux. Le calcul élémentaire sur l'abaque chez les anciens Grecs, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2001, p. 166. L'auteur propose une illustration de stchioty présentant, de gauche à droite : six tiges de dix boules pour les roubles, une de quatre boules pour les quarts de rouble, deux de dix pour les dizaines et les unités de kopeks, et une de quatre pour les quarts de kopek.
- Alain Schärlig, Compter avec des cailloux. Le calcul élémentaire sur l'abaque chez les anciens Grecs, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2001, p. 166. L'auteur renvoie à Karl Menninger, Zahlwort und Ziffer, eine Kulturgeschichte der Zahl, Göttingen, 1958.
- Alain Schärlig, Compter avec des cailloux. Le calcul élémentaire sur l'abaque chez les anciens Grecs, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2001, p. 166.