Suite dans le style ancien (Magnard)

La Suite d'orchestre dans le style ancien opus 2 est une suite pour orchestre d'Albéric Magnard, composée en 1888 et remaniée en 1889[1].

Suite dans le style ancien
op. 2

Première page du conducteur dans une édition récente,
Le Concert, 2013.

Genre Suite pour orchestre
Nb. de mouvements 5
Musique Albéric Magnard
Dates de composition 1888 (rév. 1889)
Création
Casino de Royan,
Royan France
Interprètes Léon Jehin (dir.)

Présentation

Inaugurant le catalogue symphonique du compositeur, la Suite dans le style ancien est dédiée à Madame Olympe Broyer-Magnard[2],[note 1].

La partition, écrite entre juillet et , est révisée en à la suite de conseils d'orchestration de Vincent d'Indy[3]. L’œuvre est créée le au Casino de Royan[4], l'orchestre étant placé sous la direction de Léon Jehin[note 2].

Structure

La suite, d'une durée moyenne d'exécution de quatorze minutes environ[6], comprend cinq mouvements[7] :

  1. Française – Allegro giocoso (environ = 72) à
  2. Sarabande – Mesto (environ = 60) à
  3. Gavotte – Allegro (environ = 100) à deux temps (noté )
  4. Menuet – Tranquillo (environ = 120) à
  5. Gigue – Energico (environ = 138) à

Analyse

L’ensemble des mouvements, à l'image de la suite de danses pré-classique, conserve l'unité tonale de sol mineur[8].

L’œuvre s'ouvre sur une « page alerte et décidée »[9], une Française, là où traditionnellement figure plutôt une allemande, d'où l'interprétation par plusieurs commentateurs d'une réaction patriotique à l'annexion de l'Alsace-Lorraine[10],[9].

Suivent une sarabande, mélancolique, avec un solo de cor anglais à la mélodie en coupe irrégulière, et une gavotte, avec un trio faisant la part belle aux instruments à vent, dans une écriture en imitations[9].

Puis vient le mouvement le plus développé, un menuet, dont le thème est exposé à la clarinette, « bien construit, sur une idée mélodique simple et douce présentée dans une parure orchestrale d'une discrétion voulue »[11].

Enfin, une gigue, qui se présente comme une fugue à quatre entrée, avec un thème « enjoué et tourbillonnant »[9], travaillé avant que ne superpose le thème de la gavotte et un arrêt en point d'orgue ; « timbales à découvert et percussions relancent alors le thème de la Gigue, mais surprise : c'est une coda pianissimo sur le thème de la Sarabande qui conclut sur la pointe des pieds[9] ».

Orchestration

Instrumentation de la Suite d'orchestre dans le style ancien op. 2
Cordes
premiers violons,
seconds violons,
altos,
violoncelles,
contrebasses
Bois
2 flûtes,
2 hautbois (dont 1 jouant cor anglais),
2 clarinettes en si bémol,
2 bassons
Cuivres
2 cors en fa,
1 trompette en fa
Percussions
timbales,
triangle, grosse caisse, cymbale

Discographie

Bibliographie

Notes et références

Notes

  1. Belle-mère du compositeur, seconde épouse de son père Francis Magnard.
  2. La pièce servit d'introduction à une conférence de Francisque Sarcey sur « Béranger et ses chansons »[5].

Références

  1. Simon-Pierre Perret, « Albéric Magnard », sur www.musimem.com (consulté le )
  2. « Suite dans le style ancien », sur Albéric Magnard (consulté le )
  3. Carraud 1921, p. 32.
  4. Carraud 1921, p. 321.
  5. Carraud 1921, p. 39.
  6. (en-US) Adrian Corleonis, « Suite dans le style ancien for… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  7. « Suite d’orchestre dans le style ancien, Op.2 (Magnard, Albéric) », sur IMSLP (consulté le )
  8. Harry Halbreich, livret du CD Timpani, p. 6.
  9. Harry Halbreich, livret du CD Timpani, p. 7.
  10. Pierre Carrive, « MAGNARD, A.: Orchestral Works - Ouverture / Chant funèbre / Hymne à la justice / Hymne à Vénus (Freiburg Philharmonic, Bollon) », sur www.naxos.com (consulté le )
  11. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )

Liens externes

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