Sven Follin

Sven Follin (né à Tunis le , mort à Paris le ) est un psychiatre français, né de parents suédois.

Sven Follin
Biographie
Naissance
Tunis
Décès (à 86 ans)
Paris
Sépulture Columbarium du Père-Lachaise
Nationalité Française
Thématique
Profession Psychiatre

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Biographie

Né en 1911 à Tunis, au sein d'une famille suédoise, il effectue ses études secondaires à Nice. Il se prend d'intérêt pour les œuvres d'Henri Bergson, d'André Gide, d'Alain, de Paul Valéry, de Luigi Pirandello, de Marcel Proust, et pour le surréalisme. Il continue ses études à Paris par une licence de philosophie, puis s'intéresse à la psychologie et à la psychiatrie au contact de Georges Dumas et de Pierre Janet au Collège de France[1].

Ayant choisi cette voie de la psychiatrie, il s’engage dans une carrière hospitalière. Pendant l’occupation allemande, il constate l’abandon dans lequel sont laissées les personnes enfermées en asile, qui y meurent en masse. La période de la libération est l’occasion d’un questionnement sur le sort des personnes internées. Son parcours se poursuit comme médecin-chef en province. Avec Serge Lebovici, Lucien Bonnafé, Jean et Évelyne Kestemberg, Louis Le Guillant, Jules Monnerot et Salem Shentoub, il signe en , dans la revue La Nouvelle Critique, un article intitulé « Autocritique, la psychanalyse, idéologie réactionnaire » Cet article fait suite à celui de Guy Leclerc publié le dans le journal L’Humanité, intitulé « La psychanalyse, idéologie de basse police et d’espionnage ». Ce manifeste s’inscrit, pour certains historiens, dans une campagne jdanovienne contre la psychanalyse [2], et aurait été imposé en partie par la direction du Parti communiste français (dont il était membre), même si l’article souligne les « bienfaits de la leçon freudienne » et limite la portée du reniement que semble annoncer le titre[3]. En 1951, il publie, dans la même revue, un autre article « Bilan de la psychanalyse » qui comporte de nombreuses réflexions sur les différents domaines dans lesquels les méthodes psychanalytiques sont utilisées[4]. En 1954, il succède à Guilhem Teulié, puis à Paul Sivadon, à l’hôpital de Ville-Évrard.

Sven Follin s'éloigne du parti communiste en 1956 lors de l'insurrection de Budapest. De 1961 à 1981, il exerce au centre hospitalier Sainte-Anne à Paris. Comme praticien, il privilégie la pratique de la psychothérapie et la qualité des relations humaines, à l'usage des camisoles ou des neuroleptiques, et préfère la dialectique à la certitude des diagnostics. Il se refuse à classer de façon définitive les psychoses en psychoses « processuelles », les psychoses « réactionnelles » et « développements de la personnalité »[5].

Se consacrant à l'enseignement, il écrit notamment, en , l'ouvrage Vivre en délirant aux éditions Nervure, et il fait partie des auteurs de l'ouvrage collectif Le problème de la psychogénèse des névroses et des psychoses avec Jacques Lacan, Henri Ey, Lucien Bonnafé et Julien Rouart. Il « a été un grand maître en psychiatrie clinique, ne serait-ce que pour avoir été l'un des premiers à avoir supprimé l'internement à vie des grands aliénés »[1].

Ses cendres ont été déposées au columbarium du cimetière du Père-Lachaise (case n°40289).

Références

  1. LM 1997, Le Monde.
  2. Rebeyrat 2008, Revue Travailler.
  3. Matonti 2005, p. 248-288.
  4. De Mijolla 2012.
  5. Polack 2006, p. 93-124.

Voir aussi

Bibliographie

  • Rédaction LM, « Sven Follin », Le Monde, (lire en ligne).
  • Frédérique Matonti, « 7. Les bricoleurs : le défi des sciences humaines et sociales », dans Intellectuels communistes, Découverte, coll. « Espace de l'histoire », , 416 p. (lire en ligne), p. 248-288.
  • Jean-Claude Polack, « 7. Clinique et critique : la question diagnostique », dans Épreuves de la folie, ERES , «Des Travaux et des Jours, , 288 p. (lire en ligne), p. 93-124.
  • Jean-François Rebeyrat, « À propos du Drame humain du travail. Quelle histoire pour la psychopathologie du travail ? », Travailler, no 19, , p. 59-80 (DOI 10.3917/trav.019.0059, lire en ligne).
  • Alain De Mijolla, La France et Freud, t. 1. 1946-1953: Une pénible renaissance, Presses Universitaires de France, , 464 p. (lire en ligne).
  • Jean Garrabé, « Hélène Chaigneau (1919-2010) », Perspectives Psy, vol. 49, , p. 273-276 (lire en ligne).
  • Emmanuelle Rozier, « Institutions totales et collectif : penser le cadre des relations soignantes », dans La clinique de La Borde ou les relations qui soignent, ERES, coll. « Études, recherches, actions en santé mentale en Europe », , 288 p. (lire en ligne), p. 199-236.

Liens externes

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