Sylvain George
Sylvain George est un cinéaste, écrivain et metteur en scène français.
Ne doit pas être confondu avec Sylvain Georges.
Nationalité | France |
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Profession | Cinéaste, scénariste, producteur |
Biographie
Après des études de 3e cycle en philosophie, droit et sciences politiques, et cinéma (EHESS, Paris I, Paris III, Paris IX)[réf. nécessaire], avoir travaillé avec Miguel Abensour, Georges Banu, Evelyne Pinto, Nicole Brenez, etc. sur l'œuvre du philosophe allemand Walter Benjamin[réf. nécessaire], et connu différentes expériences professionnelles (travail dans la toxicomanie…), Sylvain George réalise des films dits « d'avant-garde » ou « expérimentaux », poétiques et politiques.
Les thématiques traitées dans les films de Sylvain George jusqu'à présent sont celles de l'immigration et des mouvements sociaux.[réf. nécessaire]
Le cinéaste est engagé, depuis ses débuts cinématographiques en 2006, dans un travail sur les politiques migratoires européennes ; deux de ses opus sont consacrés à la situation des migrants dans la ville de Calais en France (Qu'ils reposent en révolte (Des figures de guerres I) et Les Éclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom)).[réf. nécessaire]
En , Sylvain George est signataire d’une pétition en collaboration avec des personnalités issues du monde de la culture pour boycotter la saison culturelle croisée « France-Israël », qui selon le texte de la pétition sert de « vitrine » à l'État d'Israël au détriment du peuple palestinien[1].
Projections
Ses films sont projetés dans des lieux underground ou alternatifs, ainsi que dans les festivals nationaux et internationaux, tels que : Centre Pompidou, CentQuatre, Forum des images, Festival de Lussas, FIDMarseille, Filmmaker Film Festival / Cinémathèque de Milan, CPH:DOX, Torino Film Festival, BAFICI, DocLisboa (en), Festival International du Film de Valdivia (en), Cinémathèque de Copenhague, Viennale, Festival de Rotterdam, Bam, Anthology Film Archives, Ficunam, Punto de Vista (en), Festival de Venise, Ambulante, Encuentros del Otro Cine, Festival de Lima, UCLA Film and Television Archive (en), George Eastman House, etc.
Rétrospectives et focus
Des rétrospectives sont régulièrement consacrées à son travail en France et dans le monde entier ;
- 2008 : Cinémathèque française (France), réalisée par Nicole Brenez
- 2008 : Filmmaker Film Festival (Italie), réalisée par Federico Rossin
- 2008 : Festival des Cinéma différents (France), réalisée par Gabrielle Reiner
- 2009 : Périphérie / Jacques Rancière (France), réalisée par Corinne Bopp
- 2009 : Doc's Kingdom (Portugal), réalisée par Joao Manuel da Costa
- 2010 : Subversive Festival (en) (Croatie), réalisée par Ikola Devčić, Dora Baras, Srećko Horvat
- 2011 : Cinémathèque de Lubljana (Slovénie), réalisée par Jurij Meden
- 2011 : Festival Courtisane (Belgique), réalisée par Stoffel Debuysère et Maria Palacios Cruz
- 2011 : Festival Cinemigrante (Argentine), réalisée par Florencia Mazzadi
- 2012 : Séminaire Punto de vista (Espagne), réalisée par Josetxo Cerdan et Gonzalo de Pedro Amatria
- 2012 : Flaherty Seminar (États-Unis), réalisée par Josetxo Cerdan et Gonzalo de Pedro Amatria
- 2013 : Festival de Lima (Pérou), réalisée par Fernando Vilchez
- 2013 : Mediterranean Film Festival, Rome (Italie), réalisée par Ginella Vocca, Giulio Casadei, Giulia Briccardi
- 2013 : Festival du Film de Milan (Italie), réalisée par Paola Piacenza
- 2013 : Festival du Film Français/Cinémathèque nationale (Équateur), réalisée par Fanny Pagès
- 2014 : Cinémathèque Française/Oi Futuro (Brésil), réalisée par Joanna Espinosa
- 2014 : Fondation Calouste-Gulbenkian/CNRS : "Noirs éclats/Or cruel" (France), réalisée par Alexandra Galitzine-Loumpet et Alexis Nuselovici
- 2015 : Cinemigrante Bogota (Colombie), organisée par Florencia Mazzadi et Vanessa Vivas.
- 2015 : Fronteira-Festival Internacional Do film Documentario E Experimental (Brésil), organisée par Toni D'Angela et Rafael C. Parrode.
- 2015 : Cinemigrante Barcelona (Espagne), organisée par Florencia Mazzadi et l'Institut Français.
- 2015 : VII Semana dos Realizadores (Brésil), organisée par Lis Kogan.
- 2016 : FIDOCS (Chili), organisée par Andréa Guzman.
- 2017 : FORUMDOC Belo Horizonte (Brésil), organisée par Junia Torres, Carla Italiano, Ewerton Belico.
- 2019 : EDOC (Equateur), organisée par Raquel Schefer, Alfredo Mora, Albino Fernandez.
- 2019 : Pupille Kino in der Uni (Allemagne. Francfort).
Programmation
- 2009 : Séminaire « Actualités politiques du documentaire ». En collaboration avec Patrick Leboutte. États généraux du film documentaire (Lussas).]
- 2013 : O liberty! (Experiment the form, experiment the justice): carte blanche to Sylvain George. Festival du film de Milan.
- 2014 : À chacun son Orient - Rétrospective Sothean Nhieim. Cinéma du réel. Centre Pompidou[2]
Littérature
Parallèlement au tournage de ses films, Sylvain George travaille sur des textes en prose qui reviennent sur des situations, rencontres, moments vécus lors des tournages de ses films. Ces textes sont publiés en 2016 par la maison d'édition NP Éditions, et en 2019 par De L'Incidence Éditeur.
- La Vita Bruta - Une adresse à Pier Paolo Pasolini
- AD Nauseam
- Poème Noir
- Time Bomb - Programme sur le cinéma qui vient
- Noir Inconnu - Wanderer
Théâtre, lecture, ciné-concert.
- 2009 : By any means necessary (fire word, fire music, fire picture). Performance d'Archie Shepp et ses musiciens sur L'Impossible - Pages arrachées, présentée au 104.
- 2011 : Dégagements. Performance d'Archie Shepp et ses musiciens sur le film Qu'ils reposent en révolte (Des figures de guerres I), dans le cadre du Festival « Un état du monde et du cinéma ». Forum des Images.
- 2011 : Winter‘s song. Performance de William Parker sur le film Qu'ils reposent en révolte (Des figures de guerres I) Le Kuntz. Dans le cadre du festival Courtisane à Gand.
- 2011 : Et nous brûlerons une à une les villes endormies, une forme scénique expérimentale mêlant des textes extraits du journal de bord de Sylvain George, des images inédites de ses tournages et de la musique, et présentée dans le In du Festival d’Avignon avec la comédienne Valérie Dréville et le musicien Diabolo[3]. Cette forme sera ensuite reprise au Lieu Unique à Nantes et à l'Espace 1789 à Saint-Ouen.
- 2013 : Les Vues de l’île. Performance d'Okkiung Lee, John Butcher, John Edward, sur le film Les Éclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom), Bozar de Bruxelles.
- 2013 : Alive, they cried ! Performance de John Butcher, sur le film Vers Madrid - The Burning Bright, festival du film de Milan.
- 2015 : Chantier : La Vita Bruta (Une adresse à Pier Paolo Pasolini), une forme scénique expérimentale, mise en espace par Sylvain George, à partir de textes en prose et poétique et d'images inédites de Sylvain George, et avec la comédienne Valérie Dréville et le musicien Mohamed Camara. Elle a été présentée en au Théâtre National de Strasbourg, et en à la MC93/Magic Cinéma de Bobigny dans le cadre d'un partenariat avec le Cinéma du Réel 2016.
- 2016 : Noir Inconnu, une lecture expérimentale, mise en espace par Sylvain George, à partir de son texte poétique La Vita Bruta - Une adresse à Pier Paolo Pasolini et d'images inédites tournées dans la ville de Calais sur la situation des personnes migrantes, et avec la comédienne Valérie Dréville et les musiciens Serge Teyssot-Gay et Mohamed Camara[4]. Elle a été présentée au Centre Pompidou en mars 2016 dans le cadre du Cinéma du réel 2016.
- 2016 : Soulèvements. Performance de Sylvain Luc sur le film Qu'ils reposent en révolte (Des figures de guerres I), dans le cadre de l’exposition Soulèvements organisée par Georges Didi-Huberman. Musée du Jeu de Paume.
- 2017 : Allumer la mèche, un ciné-concert avec la philosophe Marie-José Mondzain, le comédien Nicolas Bouchaud et le musicien de jazz Sylvain Luc (guitare), autour du film Paris est une fête - Un film en 18 vagues du cinéaste Sylvain George. Il a été réalisé au Musée de l'histoire de l'immigration dans le cadre d'une avant-première avant sa sortie nationale le .
- 2017 : Noir Inconnu #2, une lecture expérimentale, réalisée par Sylvain George, à partir de son texte poétique Noir Inconnu - Vivre plus loin, brûler comme il faut et d'images inédites tournées dans la ville de Calais sur la situation des personnes migrantes entre 2007 et 2017, et avec la comédienne Valérie Dréville et le musicien Simon Drappier. Elle a été présentée au Musée de l'histoire de l'immigration en .
Filmographie
Courts-métrages
- No Border (Aspettavo Che Scendesse La Sera) Super Huit. Noir & Blanc. 23 min. Noir Production 2005-2008.
- N'entre pas sans violence dans la nuit, Vidéo. Noir & Blanc. 20 min. Noir Production 2005-2008.
- Europe année 06 (Fragments Ceuta)- Contre-feux n°3, Téléphone portable. Noir & blanc. 12 min. Noir Production 2006.
- Un homme idéal (Fragments K.)- Contre-feux n°4, Téléphone portable. Noir & blanc/Couleur. 21 min. Noir Production 2006-2007.
- Série des Contrefeux. 7 films ciné-tracts et fables didactiques. Vidéo, téléphone portable. Noir & blanc/couleurs, 77 min, Noir Production 2006-2008.
- Ils nous tueront tous, vidéo, noir et blanc, 10 min, Noir Production 2009
- Les nuées (My black mama's face), vidéo, noir et blanc, 7 min, Noir Production 2012
- Nocturne blanc-chasseur, vidéo, noir et blanc, 23 min, Noir Production 2015.
- Joli Mai, vidéo, noir et blanc et couleur, 10 min, Noir Production 2017.
- Un peu de feu que vole, vidéo, noir et blanc, 11 min, Noir Production 2017.
- Youssef, la rage, le vent, avant l'existence, vidéo, noir et blanc, 6 min, Noir Production 2017.
Longs métrages
- L'Impossible - Pages arrachées, Super 8, 16mm, vidéo. Noir & blanc/couleurs, 90 min, 2009
- Qu'ils reposent en révolte (Des figures de guerres I), vidéo. Noir & blanc, 153 min, 2010
- Les Éclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom), vidéo. Noir & blanc/couleurs, 84 min, 2011
- Vers Madrid - The Burning Bright, vidéo, 16mm. Noir & blanc/couleurs, 106 min, 2011-2014
- Paris est une fête - Un film en 18 vagues, vidéo, Noir & blanc/couleurs, 95 min, 2017
Distinctions
Qu'ils reposent en révolte (Des figures de guerres I)
- Prix FIPRESCI de la critique internationale BAFICI en 2011[5]
- Prix du meilleur film en compétition internationale au BAFICI en 2011
- Mention d’honneur au Pesaro Film Festival en 2011
- Prix du meilleur film en compétition internationale au Filmmaker Film Festival en 2010
- Prix du jury au Festival de Valdivia en 2010
Les Éclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom)
- Prix du meilleur film en compétition internationale au Torino Film Festival en 2011
Vers Madrid - The Burning Bright
- Prix du public « Wild dreamer » au Subversive Film Festival 2013
- Mention du jury au MedFilmFestival 2013
Paris est une fête - Un film en 18 vagues
- Mention du jury Lima Independiente International Film Festival 2017
- Prix de la jeunesse au Filmmaker Film Festival 2017
N'entre pas sans violence dans la nuit
- Prix du meilleur court-métrage au Festival d’Aubagne en 2009
Publications
- « Le peuple qui vient, gestus du cinéma prophétique », dans Nicole Brenez et Bidhan Jacobs, Le cinéma critique : De l'argentique au numérique, voies et formes de l'objection visuelle, Éditions Presses de la Sorbonne nouvelle, coll. « HISTO.ART »,
- « Notes fugitives / Gestes cannibales », Trafic, Paris, Éditions P.O.L., no 86, , p. 83-99
- Avec Chloé Belloc, « Les anges anthropophages. Esquisse pour une cinématographie démocratique (A propos de Vers Madrid-the burning bright de Sylvain George) », La Furia Umana Paper #6
- « Bleu cruel, Sauvage immanence (une lettre à Marc Hurtado) », La Furia Umana Paper #7
- « La vita bruta - Une adresse à Pier Paolo Pasolini », La Furia Umana Paper #8
- « Andrea Tonacci, le cinéma du désordre et de l'infini », La Furia Umana #30[6]
- « Adieu/Salut au langage : Godard ou le cinéma comme expérimentation du néant.», La Furia Umana #33
- « De l’éréthisme cinématographique : Robert Kramer ou le cinéma comme écart absolu. Une carte postale.», La Furia Umana #35
- La Vita Bruta - Une adresse à Pier Paolo Pasolini, Paris, NP Éditions,
- AD Nauseam, Paris, NP Éditions,
- Poème Noir, Paris, NP Éditions,
- Time Bomb - Programme sur le cinéma qui vient, Paris, NP Éditions,
- Qu’ils reposent en révolte (carnet de route), Recueil Alexandries, coll. « Reflets », [7]
- Photos, autour du film "Qu’ils reposent en révolte" (2011), Recueil Alexandries, coll. « Expos », [8]
Bibliographie
- Jacques Rancière, « Éclats de lumière », Trafic, Paris, Éditions P.O.L, no 86, , p. 70-73[9]
- Gabriel Bortzmeyer, « Ne vois-tu pas que je brûle » », Trafic, Paris, Éditions P.O.L, no 86, , p. 74-82[9]
- Gabriel Bortzmeyer, « L’état d’incandescence (sur le cinéma de Sylvain George) », Vacarme.org, [10]
- Jay Kuhner, « Welcome to Calais: Sylvain George and the Aesthetics of Resistance », Cinema-Scope no 47[11]
- Carine Fouteau et Joseph Confavreux, « Savoir où l'on place l'intolérable dans nos vies, entretien avec Jacques Rancière », Médiapart, [12]
- Ludovic Lamant, « Première sensation de Lussas, l'« anticorps » Sylvain George, à l'écoute des migrants », Médiapart, [13]
- Chemins pour Madrid. Autour de Vers Madrid-the burning bright de Sylvain George, livret de 82 pages réalisé par la revue Débordements, avec des textes de François Albera, Gabriel Bortzmeyer, Florian Grosser, Jacques Lemière, Marie Martin, Marie-José Mondzain, Judith Revault d’Allonnes et Sylvain George[14]
- Pietro Deandrea, New slaveries in contemporary british literature and visual arts - The ghost and the camp, Manchester, Manchester University Press, 2015.
- Francesco Zucconi, « Mediazione radicale, coscienza impersonale: Qu’ils reposent en révolte di Sylvain George », Fata Morgana, n°31, 2017, pp. 245-252[15].
- Eric Hazan, « Une traversée de Paris », Paris, Éditions du Seuil, 2016.
- Arianna Lodeserto, « La rivolta era un'ottima disciplina », Filmidee n°21, Cannes Special 1, [16].
- Jérôme Valluy, « Qu'ils reposent en révolte... un film sur la barbarie démocratique », Blog Mediapart, [17]
Notes et références
- « Contre la saison France-Israël », sur mediapart.fr, (consulté le ).
- « À chacun son Orient », sur centrepompidou.fr (consulté le ).
- « Et nous brûlerons une à une les villes endormies... », sur festival-avignon.com (consulté le ).
- « Lecture expérimentale - Noir inconnu », sur cinemadureel.org (consulté le ).
- (en) « Festival Reports - Buenos Aires - 2011 », sur www.fipresci.org.
- « Andrea Tonacci, le cinéma du désordre et de l'infini », sur http://www.lafuriaumana.it.
- « Qu’ils reposent en révolte (carnet de route) », sur reseau-terra.eu (consulté le ).
- « Photos, autour du film "Qu’ils reposent en révolte" (2011) », sur reseau-terra.eu (consulté le ).
- « Trafic 86 - Collectif », sur www.pol-editeur.com.
- « L'état d'incandescence », sur www.vacarme.org, .
- (en) « Welcome to Calais: Sylvain George and the Aesthetics of Resistance », sur www.cinema-scope.com.
- « Savoir où l'on place l'intolérable dans nos vies », sur www.mediapart.fr.
- « Première sensation de Lussas, l'« anticorps » Sylvain George, à l'écoute des migrants », sur www.mediapart.fr.
- « Chemins pour Madrid. Autour de Vers Madrid - The burning bright, de Sylvain George », sur debordements.fr (consulté le ).
- (it) « Fata Morgana, n°31 », sur fatamorgana.unical.it.
- (it) « LA RIVOLTA ERA UN'OTTIMA DISCIPLINA | FilmIdee », FilmIdee, (lire en ligne, consulté le ).
- « Qu'ils reposent en révolte... un film sur la barbarie démocratique », sur Blog Mediapart (consulté le ).
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- (fr) La Vignette, France Culture, novembre 2011
- (fr) A propos de Qu'ils reposent en révolte - La Grande Table, France Culture, janvier 2012
- (fr) L'Image violente. Entretien avec Sylvain George par Adrien Genoudet.
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