Symptothermie

L'approche symptothermique peut être utilisée tout au long de la vie reproductive de la femme, incluant les périodes d’allaitement et de préménopause. Son apprentissage procure aux femmes une connaissance plus complète de leur propre corps, une confiance en elles et une grande autonomie dans la gestion de leur fertilité. Cette méthode peut être utilisée par des femmes seule, ou bien au sein du couple. L’utilisation des différentes méthodes symptothermiques demande d’observer et de noter quotidiennement, sur un graphique, les signes de fertilité féminine[1] :

• la température au réveil ;
• les caractéristiques de la glaire cervicale et, au besoin, celles du col de l’utérus.

La combinaison d'au moins deux de ces observations permet alors d'identifier trois phases du cycle[1] :

• infertilité préovulatoire relative ;
• fertilité faible et forte ;
• infertilité postovulatoire certaine.

La fenêtre de fertilité dure environ huit jours. Elle se calcule en tenant compte de la durée de vie des spermatozoïdes dans la glaire cervicale, soit environ cinq à six jours, et la durée de vie de l'ovule dans la trompe utérine, soit 12 à 24 heures, donc environ un jour. Elle s'ouvre, selon les approches symptothermiques, lorsque la femme repère l'arrivée de la glaire. Lors de la fenêtre de fertilité la glaire est blanche et très filamenteuse. La fermeture de la fenêtre de fertilité est déterminée grâce aux deux critères (glaire et température). Lors de la prise de température chaque matin cette dernière ne baisse et n'augmente pas tellement. Mais lors de la période la plus fertile du cycle la température augmente. La glaire change également et perd sa fluidité et son élasticité. Suivant les écoles, la fenêtre de fertilité se ferme lorsque les critères de glaire et de température indiquent que l'ovulation a bien eu lieu. Dans la symptothermie, il y a une prise en compte de la corrélation de la simultanéité des changements. A la différence de la Symptothermie, dans la méthode Sensiplan [2], le dernier changement est celui pris en compte. La femme ou le couple choisit d’avoir ou non des relations sexuelles pendant la période fertile, selon son désir d’éviter ou de favoriser une grossesse. Dans le cas ou les personnes veulent éviter une grossesse l'utilisation du préservatif est fortement recommandée lors de relations sexuelles pendant la fenêtre fertile. Une fois que la femme se trouve dans la fenêtre d'infertilité il n'est plus nécessaire d'utiliser de préservatif, sauf si les partenaires souhaitent se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles, dans ce cas le préservatif est nécessaire.

Dans la symptothermie, la méthode utilise la notion de « jour Döring-Rotzer ». Calculé sur 12 cycles, il marque le début de la fenêtre de fertilité. L'intérêt de ce jour est donc de mieux cerner la fenêtre de fertilité sans diminuer la sécurité optimale et d'éventuellement faire gagner quelques jours infertiles préovulatoires par rapport à la méthode standard. On garantit ainsi un double-contrôle à l'ouverture et à la fermeture de la fenêtre de fertilité et donc une meilleure sécurité contraceptive. Il existe des nuances dans la définition de ce jour de sécurité de début de cycle selon les approches symptothermiques.

L'efficacité est mesurée avec l'indice de Pearl. Dans la mesure où il existe plusieurs méthodes symptothermiques qui présentent des variations dans les règles d'application et d'interprétation, il est difficile de donner un indice de Pearl pour l'ensemble des méthodes symptothermiques. Il faut de plus faire attention au fait que la symptothermie est souvent associée aux méthodes d'observation de la fertilité en général qui excluent des méthodes naturelles moins fiables comme la méthode Ogino ou le retrait. Par exemple, dans la publication de 2013 de la Haute Autorité de Santé[3] l'indice Pearl mentionné pour les méthodes naturelles est de 0,4 pour la « symptothermie » en utilisation correcte et régulière, mais monte à 8 en utilisation courante (pour l'ensemble des méthodes naturelles).

Les études académiques qui ont permis d'établir un indice de Pearl de la méthode symptothermique Sensiplan s'appuient largement sur les données statistiques de plus de 17 000 cycles fournies par le groupe de travail PFN (Planning Familial Naturel) allemand (Arbeitsgruppe NFP) de l'ordre de Malte Allemagne[4], en collaboration avec les universités de Düsseldorf et Heidelberg[5]. Ces statistiques s'appuient sur des femmes qui ont suivi une formation sur trois cycles et avec une abstinence pendant la phase fertile de leur cycle. Dans ces conditions idéales et d'après les règles actuellement reprises par la méthode Sensiplan, l'indice de Pearl est de 0,43. Les défaillances liées à la méthode elle-même se sont toutes produites dans la première phase du cycle (ce qui a alors conduit à une adaptation en conséquence de la méthode Sensiplan^{[réf. nécessaire]}). La même étude mesure son taux d'échec annuel en usage typique (erreur dans l'application des règles, rapport sexuel non protégé pendant la phase fertile) à 1,62 % (1,8 % en cas de contraceptif barrière en période fertile)[5]. Par comparaison, l'indice de Pearl de la pilule est de 0,3 et son taux d'échec annuel en usage typique a été mesurée à 2,4 % en France[6] par l'étude Cocon[7]. Cette comparaison doit être fortement nuancée par le fait que les mesures n'ont pas été réalisées sur des populations nécessairement comparables (par exemple, une autre étude a mesuré le taux d'échec annuel en usage typique de la pilule à 9 % aux États-Unis[6]), et le fait que des taux d'échec bien supérieurs (7,7 % en France[7], 25 % aux États-Unis[6]) ont été mesurés par d'autres études pour la contraception par les méthodes d'estimation de la fertilité (indifférenciées), dont l'approche symptothermique fait partie. Ces pourcentages ne rendent également pas compte des marges d'erreur statistiques.

Les avantages de cette méthode sont son efficacité et ses aspects écologique et économique[1].

Elle est fondée sur la coopération du couple. Elle est moins efficace sans l’acceptation et l’engagement continu des deux partenaires[1].

Elle permet également aux femmes de mieux connaître leur corps et se reconnecter à soi-même.

L’utilisation de la méthode symptothermique permet une meilleure connaissance du cycle féminin, de son ovulation, prédire les menstruations. Avec cette méthode d'observation de la fertilité, il est possible de détecter les causes possibles d’infertilité, de découvrir les irrégularités du cycle, de détecter les premiers symptômes de la préménopause^{[réf. nécessaire]}.

L'approche symptothermique demande un temps d'apprentissage. La période d’apprentissage requiert en moyenne trois à six cycles pour apprendre à identifier correctement la période fertile, appelée « fenêtre de fertilité »^{[réf. nécessaire]}.

Le CLER Amour et Famille est une association française chrétienne qui propose une méthode naturelle de régulation des naissances fondée sur l'auto-observation appelée MAO[8].

Seréna Québec est un OBNL (organisme à but non lucratif) situé à Montréal et présent dans plusieurs régions du Québec, qui offre l'enseignement gratuit de la méthode symptothermique, de même qu'un suivi assuré par un médecin-conseil.

L'association francophone Planning Familial Naturel[9], localisée à Bruxelles, enseigne la méthode internationale Sensiplan développée par les universités allemandes depuis les années 1980. Ses formateurs certifiés sont en Belgique, en France et en Suisse et suivent une méthode pédagogique interactive définie par le groupe de travail du PFN allemand (Arbeitsgruppe NFP). Le manuel de la méthode Naturel et fiable[10], traduit de l'allemand, permet un apprentissage de la méthode en autodidacte. Toutefois l'association recommande de suivre une formation pendant trois cycles avec un formateur certifié.

La Fondation Symptotherm est à l'origine de la symptothermie en perfectionnant Sensiplan et Rötzer pour obtenir une interprétation sans faille de tous les cycles, même les plus atypiques. La symptothermie a été popularisée par le travail de communication de la Fondation Symptotherm avec la rédaction d'un manuel gratuit nommé d'abord le "Symptotherm Basic" en 2006 puis en 2014 "la symptothermie complète." Ce manuel est en accès libre et gratuit en PDF sur le site . Il est sous Licence Creative Common "CC-BY" depuis 2017, le droit d'auteur avec obligation de nomination s'appliquant pour toute citation. L'école Sympto permet d'apprendre la méthode via un didacticiel "sympto" et un réseau de conseillères certifiées et formées à la Symptothermie