Syndrome de Lemierre
Le Syndrome de Lemierre ou septicémie post-anginale ou encore nécrobacillose est une maladie rare mais grave causée principalement par la bactérie Fusobacterium necrophorum, qui est la deuxième cause d'angines bactériennes, après les streptocoques hémolytiques du groupe A[1].
Causes | Fusobacterium necrophorum (en) |
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Transmission | Transmission par contact (d) |
Symptômes | Abcès, hyperleucocytose, frissonnement (en), exanthème, fièvre et sepsis |
Médicament | Benzylpénicilline, métronidazole et clindamycine |
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Spécialité | Infectiologie et médecine vétérinaire |
CIM-10 | J03.8 + B82.8 + B96.8 |
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DiseasesDB | 31108 |
MeSH | D057831 |
Mise en garde médicale
Son nom fait référence au bactériologiste français André Lemierre ; antérieurement, on l'appelait « la maladie oubliée » en raison de sa rareté, mais elle pourrait être plus commune qu'on le pensait[2]
Épidémiologie
C'est une maladie devenue rare, puis dont l'incidence a recommencé à augmenter, ou qui n'est peut-être pas aussi rare qu'on le pensait[2], d'autant qu'il peut en exister des présentations atypiques[3].
L'augmentation observée depuis quelques années pourrait être liée à l'antibiorésistance et/ou à des changements dans les schémas de prescription d'antibiotiques[2].
Selon une revue d'étude (basée sur 84 études répondant aux critères d'inclusion) :
- Le rapport homme/femme était de 1: 1,2 [2] ;
- les âges variaient de 2 mois à 78 ans selon le études (médiane, 22 ans)[2] ;
- les lieux principaux d'infection étaient les amygdales, le pharynx et la poitrine[2] ;
- Le tableau clinique le plus fréquent est un mal de gorge, suivi d'une masse au cou et d'une douleur au cou[2] ;
- Fusobacterium necrophorum est le microbe le plus fréquemment associé[2] ;
- les traitements anticoagulants et chirurgicaux étaient les plus utilisés[2] ;
- La morbidité était « significative » et la majorité des patients subissent une longue hospitalisation. Taux de mortalité : 5% [2].
Selon Riordan (2007), dans 10 % des cas, ce syndrome est associé à une mononucléose infectieuse[4], et il est possible qu'une première infection par un autre germe facilite la colonisation par le Fusobacterium necrophorum[5] ou puisse l'aggraver[6].
Le mode de contamination est inconnu.
Diagnostic
Le Syndrome de Lemierre associe fièvre, douleur cervicale et des symptômes pulmonaires.
Il est aussi caractérisé par[7] :
- une infection oropharyngée récente ;
- des preuves cliniques ou radiologiques de thrombose (thrombophlébite septique plus précisément) de la veine jugulaire interne entrainant des emboles septiques multiples ;
- l'isolement d'agents pathogènes anaérobies, principalement Fusobacterium necrophorum.
Des complications ophtalmologiques sont parfois présentes[8]
Traitement
La réussite de la prise en charge repose sur la conscience de la maladie, un indice de suspicion élevé et une approche multidisciplinaire du patient[2], généralement placé sous antibiotiques et sous anticoagulant.
Voir aussi
Article connexe
- Fusobactérie
- Fusobacterium necrophorum
- Noma (maladie), une stomatite nécrosante pouvant également être provoquée par Fusobacterium necrophorum
Lien externe
- Syndrome de Lemierre sur Orpha.net
Bibliographie
(en) Marie-Eva Laurencet, Sarah Rosset--Zufferey et Jacques Schrenzel, « Atypical presentation of Lemierre’s syndrome: case report and literature review », BMC Infectious Diseases, vol. 19, no 1, , p. 868 (ISSN 1471-2334, PMID 31638919, PMCID PMC6805316, DOI 10.1186/s12879-019-4538-6, lire en ligne, consulté le )
Notes et références
- (en) Amess J.A., O’Neill W., Giollariabhaigh C.N., Dytrych J.K. « A six-month audit of the isolation of Fusobacterium necrophorum from patients with sore throat in a district general hospital » Br J Biomed Sci. 2007 ; 64 : 63-65
- (en) Peter D. Karkos, Sheetal Asrani, Christos D. Karkos et Samuel C. Leong, « Lemierre's syndrome: A systematic review: Systematic Review of Lemierre's Syndrome », The Laryngoscope, vol. 119, no 8, , p. 1552–1559 (DOI 10.1002/lary.20542, lire en ligne, consulté le )
- (en) Marie-Eva Laurencet, Sarah Rosset--Zufferey et Jacques Schrenzel, « Atypical presentation of Lemierre’s syndrome: case report and literature review », BMC Infectious Diseases, vol. 19, no 1, , p. 868 (ISSN 1471-2334, PMID 31638919, PMCID PMC6805316, DOI 10.1186/s12879-019-4538-6, lire en ligne, consulté le )
- Riordan T, Human infection with Fusobacterium necrophorum (Necrobacillosis), with a focus on Lemierre’s syndrome, Clin Microbiol Rev, 2007;20:622-659
- Smith GR, Wallace LM, Noakes DE, Experimental observations on the pathogenesis of necrobacillosis, Epidemiol Infect, 1990;104:73-78
- Jensen A, Hagelskjaer Kristensen L, Prag J, Detection of Fusobacterium necrophorum subsp. funduliforme in tonsillitis in young adults by real-time PCR, Clin Microbiol Infect, 2007;13:695-701
- Kuppalli K, Livorsi D, Talati NJ, Osborn M, Lemierre’s syndrome due to Fusobacterium necrophorum, Lancet Infect Dis, 2012;12:808-815
- (en) Suhas P Dasari et Pinky Jha, « A Systematic Review of Lemierre’s Syndrome With a Focus on Ophthalmologic Complications », Cureus, (ISSN 2168-8184, PMID 32742884, PMCID PMC7384458, DOI 10.7759/cureus.9326, lire en ligne, consulté le )
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