Syndrome du choc acoustique

Le syndrome du choc acoustique fait suite à de nombreuses pathologies auditives observées avec la croissance des centres d’appels téléphoniques[1],[2].

Le syndrome du choc acoustique a été mis en évidence dans les centres d'appel téléphonique.

Beaucoup d'opérateurs téléphoniques rapportent divers symptômes auditifs liés à leur métier. Par exemple, les incidents acoustiques d'une ligne téléphonique peuvent se composer : d'effets Larsen, des sonneries, des signaux sonore, des sifflements envoyés par les personnes appelées… Ces effets sont d'autant plus amplifiés que, du fait de l'environnement de travail particulier des centres d’appel téléphonique (grand bureau collectif sans cloisons, avec le bruit ambiant d'un grand nombre voix faisant leurs appels téléphoniques), les opérateurs ont tendance à augmenter le volume de leur casque. Il ne faut pas confondre ce syndrome avec un traumatisme sonore qui exige une exposition à des sons plus forts et sur une plus longue durée.

Définition

L’International Telecommunications Union European Transmission Standards Institute (ITUETSI) définit ainsi le choc acoustique comme : « Toute perturbation temporaire ou permanente du fonctionnement de l’oreille ou du système nerveux auditif pouvant être causé à l’utilisateur par une élévation brutale et inattendue de la pression acoustique du système de télécommunication ». Le bruit responsable, dénommé « incident acoustique » (IA), peut être un sifflement, un larsen ou une sonnerie de fax[3],[2].

Épidémiologie

Actuellement, il n'existe que très peu de données sur ce syndrome. Une étude conduite en Australie sur 16 000 employés de centres d’appels téléphoniques a recensé 103 cas entre 1994-1996[4]. Parmi eux, 89 % était des femmes et 11 % des hommes. Sachant que dans les centrales d'appel 74 % des employés sont des femmes[5].

En France, le phénomène semble être apparu à partir de 2008 où depuis il touche de nombreux centres d'appel. Près de 600 cas ont été recensés en trois ans[6].

Ce syndrome pourrait toucher d'autres métiers ou d'autres sources mais ils ne sont pas encore documentés. Par exemple, dans le Hearing journal d', on peut lire le récit présentant une mère de 49 ans ayant été surprise par un baiser inattendu et énergique dans son conduit auditif externe par sa fille de quatre ans. Elle a développé toute une série de symptômes évocateurs du syndrome du choc acoustique avec une hyperacousie associée[7].

Les symptômes comprennent : otalgie, audition altérée, la plénitude sonore, déséquilibre, acouphènes, hyperacousie, aversion ou même peur des bruits forts, et l'anxiété et/ou dépression[1],[4].

Types et fréquences des symptômes observés dans le choc acoustique (n = 103)[4]
Symptômes

Fréquence

Otalgie (douleurs au niveau de l'oreille)

95 %

Acouphènes

50 %

Trouble de l'équilibre

48 %

Hyperacousie

32 %

Céphalée

30 %

Sensation de plénitude auditive

18 %

Perte auditive

18 %

Généralement les symptômes se déclenchent après un incident acoustique mais sont de courte durée ; pour certains, ils peuvent devenir chroniques et invalidants. Dans ces cas, il s'agit souvent d'acouphènes chroniques ou d'hyperacousie chronique ( les bruits normaux de la vie causent des douleurs ou des acouphènes).

C'est une erreur que de croire que le choc acoustique est du à un son trop violent. En réalité, il est dû à l'accumulation de temps passé au téléphone. Il se déclare lors d'un bruit plus agressif qui n'est en réalité que la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Il se prépare très progressivement au fil des journées passées au téléphone (pendant des mois ou des années). C'est pour cette raison qu'il touche les employés de centres d'appels téléphoniques.

Causes

Une dysfonction du muscle tenseur du tympan[8], le syndrome tonique du muscle tenseur du tympan a été suggéré dans les premières publications scientifiques rapportant le trouble[4]. Des chercheurs Français ont rapporté l'étude d'un patient atteint du choc acoustique, ils suggèrent que les symptômes peuvent résulter d'une boucle impliquant les muscles de l'oreille moyenne, des processus inflammatoires périphériques (activation et sensibilisation du nerf trijumeau, activation du système nerveux autonome) et des réactions du système nerveux central[9].

Reconnaissance

Ce syndrome est quasiment inconnu du corps médical en France[10] mais il est reconnu comme accident du travail[11]. Il a fait l'objet d'une présentation au 33e Congrès national de santé au travail en à Lille[2].

Traitements

Il n'existe pas encore de traitement officiellement validé[2].

  • Thérapie sonore : le port de générateur de bruit blanc pour traiter l'hyperacousie; thérapie appelée TRT (ou thérapie sonore) utilisée contre les acouphènes et l'hyperacousie.
  • Thérapie psychologique : les psychothérapies cognitivo-comportementales appelée TCC ou thérapie psychologique.

Contrairement à ce qui est dit par les spécialistes des acouphènes ou par certains audioprothésistes, les résultats de ces thérapies ne sont pas très convaincants et plutôt médiocres mais ce sont les seules thérapies que la médecine peut proposer.

Média

Il y eut une émission radio en Suisse (la 1re) consacrée à une émission corpus sur le choc acoustique (durée : 3 min 53 s)[12].

Origine des chocs acoustiques

Les chocs acoustiques sont générés du fait que les installations du site ne sont pas conformes dans les domaines courants faibles, courants forts, non respects des normes.

Le son électronique (son reproduit par une enceinte, un casque audio, etc.) est bien plus agressif pour l'oreille que le même son en naturel. Exemple : une voix humaine n'agresse pas l'oreille. La même voix avec le même volume sonore mais sortant d'une enceinte ou un casque audio, agresse bien plus l'oreille sans que cela soit perceptible. Ceci explique que de nombreuses personnes ont beaucoup de mal à s'adapter aux prothèses auditive qui produisent un son électronique et non naturel.

Ces chocs acoustiques sont probablement dus à une fragilité du système auditif car, dans les mêmes conditions de travail, s'ils frappent certains, d'autres ne sont aucunement inquiétés.

C'est une

Notes et références

  1. (en) McFerran DJ, Baguley DM, « Acoustic shock », J Laryngol Otol, vol. 121, no 4, , p. 301-5. (PMID 17306048, DOI 10.1017/S0022215107006111)
  2. M.-J. Estève-Fraysse, C.-E. Molinier, « Chocs acoustiques dans les centres d'appels téléphoniques », 33e Congrès national de santé au travail, (lire en ligne)
  3. (en) « Union internationale des télécommunications » (consulté le )
  4. (en) Westcott M, « Acoustic shock injury (ASI) », Acta Otolaryngol Suppl, no 556, , p. 54-8. (PMID 17114144)
  5. (en) « Acoustic Shock Injury: Real or Imaginary? », (consulté le )
  6. « Les téléconseillers victimes de chocs acoustiques », Le parisien, (lire en ligne)
  7. (en) « The Kiss of Deaf: A case study », Hearing Journal, no 8 vol 6, , p. 32-27 (lire en ligne)
  8. Damien Ponsot. L'Hyperacousie : état de la science, 6e colloque AFREPA, , Nantes, France. 2015. <hal-01202136>
  9. (en) Alain Londero, Nicolas Charpentier, Damien Ponsot, Philippe Fournier et Arnaud Norena, « A Case of Acoustic Shock with Post-trauma Trigeminal-Autonomic Activation », Frontiers in Neurology, vol. 8, (ISSN 1664-2295, DOI 10.3389/fneur.2017.00420, lire en ligne, consulté le )
  10. « le choc acoustique », sur http://www.afrepa.org, (consulté le )
  11. « En cas de choc acoustique: comment traiter ce problème dans les centres d’appels téléphoniques ? », sur http://www.inrs.fr, (consulté le )
  12. « Le choc acoustique, maladie des téléphonistes », sur http://www.rts.ch, (consulté le )

Voir aussi


Articles connexes

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