Système anti-balistique A-135
Le système anti-balistique A-135 (OTAN : ABM-3 Gorgon) est un complexe militaire russe déployé autour de Moscou pour contrer les missiles ennemis ciblant la ville ou ses environs. Il est devenu opérationnel en 1995. Il succède à l’ancien A-35 et est conforme au Traité de 1972 sur les missiles anti-balistiques.
51T6 (ABM-4 Gorgon) | |
Dessin d'un missile SH-08 / ABM-3A GAZELLE 53T6 lancé en arrière-plan avec le radar multiéléments Don-2 | |
Présentation | |
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Type de missile | Missile antibalistique |
Constructeur | Bureau d'étude Novator |
Développement | 1978-1988 |
Statut | En service depuis 1995 |
Déploiement | 68 |
Caractéristiques | |
Masse au lancement | 33 000 kg - 45 000 kg |
Longueur | 19,8 m |
Diamètre | 2,57 m |
Vitesse | Mach 7 |
Portée | 350-900 km |
Plateforme de lancement | Silo, lanceur |
Pays utilisateurs | |
Russie | |
Le système A-135 a atteint le statut «alerte» (opérationnel) le . Il est toujours opérationnel bien que son composant 51T6 (code OTAN : SH-11) ait été désactivé en .
Il existe une version de test opérationnelle du système sur le site d'essai de Sary Shagan, au Kazakhstan.
Le système est exploité par la 9e division de défense antimissile, qui fait partie du commandement de défense aérienne des Forces spatiales de la fédération de Russie[1],[2]. Le Centre principal d'alerte d'attaque par missile coordonne la défense antimissile russe.
A-135
Le A-135 comprend le radar de gestion de combat Don-2N et deux types de missiles ABM. Il tire ses données du système d’alerte rapide de la Russie, qui sont envoyées au centre de commandement, qui transmet ensuite les données de suivi au radar Don-2N[3].
Le système est composé :
- Du radar Don-2N (code OTAN : «Pill Box») est un radar à commande de phase avec une couverture à 360 ° [4],[5]. Des essais ont été effectués sur le prototype Don-2NP à Sary Shagan en 2007 pour améliorer son logiciel[5],[6].
- De 68 lanceurs de missiles d'interception à courte portée de type 53T6 (code OTAN : SH-08 'Gazelle') sur cinq sites de lancement équipés chacun de 12 ou 16 missiles. Conçus par NPO Novator et similaires au missile américain Sprint, ils sont testées environ une fois par an sur le site de test de Sary Shagan[7].
Lieu[8] | Coordonnées [3] | Nombre [3],[8] | Détails |
---|---|---|---|
Sofrino |
56° 10′ 51,97″ N, 37° 47′ 16,81″ E |
12 | Co-localisé avec le radar Don-2N |
Lytkarino |
55° 34′ 39,04″ N, 37° 46′ 17,67″ E |
16 | |
Korolev |
55° 52′ 41,09″ N, 37° 53′ 36,5″ E |
12 | |
Skhodnya |
55° 54′ 04,11″ N, 37° 18′ 28,3″ E |
16 | |
Vnukovo |
55° 37′ 32,45″ N, 37° 23′ 22,41″ E |
12 |
- Actuellement désactivés, 16 lanceurs de missiles d'interception à courte portée de type 51T6 (code OTAN : SH-11 'Gorgon') sur deux sites de lancement avec huit missiles chacun[3].
Location[8] | Coordinates [3] | Number [3],[8] | Details |
---|---|---|---|
Sergiyev Posad-15 |
56° 14′ 33,01″ N, 38° 34′ 27,29″ E |
8 | Site aussi utilisé pour le système A-35 |
Naro-Fominsk-10 |
55° 21′ 01,16″ N, 36° 28′ 59,6″ E |
8 | Site aussi utilisé pour le système A-35 |
Une note de service des archives de Vitali Leonidovich Kataev, écrite vers 1985, prévoyait que le système serait achevé en 1987 pour assurer une protection contre une frappe de 1 à 2 ICBM modernes et de 35 missiles à moyenne portée de type Pershing 2[9].
Système d'alerte rapide russe
Le système d'alerte rapide élargi comprend[8]:
- Deux radars d'avertissement bistatiques à réseau phasé de type Daryal (code OTAN : 'Pechora'), déployés sur les stations radars de Pechora et de Qabala (fermés en 2012, en Azerbaïdjan).
- Radar Dnepr (NATO: Hen House) à Mishelevka (Irkoutsk), Olenegorsk, Balkhash, Sary Shagan, Kazakhstan.
- Radar Voronezh
- Satellites US-KMO, US-K et EKS
- Services de commandement, de contrôle, de communication et de renseignement.
Successeur
Le système successeur, baptisé «Samolet-M» (et plus récemment A-235), utilisera une nouvelle variante conventionnelle du missile 53T6 à déployer dans les anciens silos 51T6[10],[11],[12]. Le nouveau PRS-1M est une variante modernisée du PRS-1 (53T6) et peut utiliser des ogives nucléaires ou conventionnelles. Il peut atteindre des cibles à des distances de 350 km et des altitudes de 50 km[13].
Références
- « Air space defence troops », BE, Warfare (consulté le )
- Alexander Stukalin, « Russian Air and Space Defense Troops: Gaping Holes », Centre for Analysis of Strategies and Technologies, no 2, (lire en ligne)
- Sean O'Connor, « Russian/Soviet Anti-Ballistic Missile Systems », Air Power Australia, (consulté le )
- « Don-2NP Pill Box », Global Security
- « Russia is modernizing the Don-2N radar », Russian Strategic Nuclear Forces,
- Oleg Bukharin, Timur Kadyshev, Eugene Miasnikov, Pavel Podvig, Igor Sutyagin, Maxim Tarashenko et Boris Zhelezov, Russian Strategic Nuclear Forces, Cambridge, MA, MIT Press, (ISBN 0-262-16202-4)
- « Test of a missile defense interceptor », Russian Strategic Nuclear Forces,
- Pavel Podvig, « Early Warning », Russian Strategic Nuclear Forces, (consulté le )
- Pavel Podvig, « Very modest expectations: Performance of Moscow missile defense », Russian Strategic Nuclear Forces, (lire en ligne)
- Jana Honkova, « Current Developments in Russia’s Ballistic Missile Defense », George C. Marshall Institute, (consulté le )
- « A-235 Samolet-M » (version du 1 juin 2013 sur l'Internet Archive), George C. Marshall Institute, n.d.
- Russia Revamps Missile Defenses Around Moscow MOSCOW, September 17, 2012 (RIA Novosti)
- @DFRLab, « #PutinAtWar: New Russian Anti-Ballistic Missile »,
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