Télescope de 40 pieds
Le télescope de 40 pieds[1] de William Herschel (40-foot telescope, Great Forty-Foot telescope) est un télescope construit entre 1785 et 1789 à l'observatoire astronomique Observatory House de Slough, en Angleterre. Comportant un miroir primaire de 1,2 mètre de diamètre avec une longueur focale de 12 mètres, soit 39,4 pieds (d'où le « 40 pieds »), il est le plus grand télescope du monde pendant 50 ans. Il est dépassé en taille en 1845 par le Léviathan de Parsonstown[2].
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Coordonnées |
51° 30′ 30″ N, 0° 35′ 43″ O |
Télescope de 40 pieds |
Télescope herschellien (diamètre 1,2 m et focale 12 m), installé en monture azimutale. |
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Le télescope de 40 pieds aurait permis la découverte d'Encelade et de Mimas, les sixième et septième satellites naturels de Saturne.
Le télescope a été démonté en 1840. Le miroir d'origine et une pièce du tube de 10 pieds (3,048 m) de long, ont été préservés jusqu'à nos jours. L'image du télescope de 40 pieds demeure l'une des plus grandes icônes de l'astronomie[3]
Construction
Le télescope est construit entre 1785 et 1789 sous la direction de William Herschel, assisté de Caroline Herschel. Ses composantes ont été réalisées à Clay Hall (en), près de Windsor (Royaume-Uni). Placé sur une monture azimutale, le tube de 40 pieds est fait en fer[5].
Les coûts de 4 000 £ sont défrayés par George III du Royaume-Uni[5]. Lors de la construction, ce dernier aurait visité les lieux avec l'archevêque de Canterbury et lui aurait dit : « Venez mon cher évêque, je vais vous montrer le chemin du Ciel[trad 1],[3]. »
Deux miroirs concaves de 48 pouces (121,92 cm) sont construits pour le télescope, chacun avec une longueur focale f/10[3]. Le premier est fait dans une fonderie de Londres le [6] à partir de speculum (en) (un mélange de cuivre et d'étain) traité à l'arsenic pour en améliorer le fini[7],[8]. D'un poids/masse de 1 023 livres (464,02499451 kg), il est trop mince de 0,9 pouce (2,29 cm) au centre et est critiqué par Herschel[6]. Le second miroir, deux fois plus épais que le premier, est construit quelques années plus tard et remplacera le premier. Les deux miroirs demeureront les plus grands du monde jusqu'en 1845[7],[8].
Herschel élimine le miroir plan en diagonale standard du télescope de Newton et incline plutôt son miroir primaire afin d'observer l'image directement dans une « cage d'observation » située en avant du télescope. Cette conception sera connue plus tard sous le nom de télescope herschellien (en)[9].
Observations
Une partie des fonds initiaux comprend une rente de £50 par année pour Caroline Herschel afin qu'elle soit l'assistante de William, ce qui en fait la première femme d'Angleterre à être rémunérée pour faire de l'astronomie[5].
Le télescope est situé sur le site de l'Observatory House, résidence de Herschel à Slough, de 1789 à 1840[5]. La première observation est faite le , alors que Herschell pointe l'instrument vers la nébuleuse d'Orion[6],[8].
Les principales découvertes faites par le télescope sont les sixième et septième lunes de Saturne, Encelade et Mimas, bien que cela soit incertain puisque Herschel utilisait également d'autres télescopes à l'époque[5].
Le télescope est le plus grand du monde pendant 50 ans[5] et constitue une attraction touristique locale[10], visitée par des gens riches et célèbres lorsqu'ils rendent visite au roi au château de Windsor[7],[10].
En raison de problèmes avec les miroirs et de sa faible manœuvrabilité, le télescope de 40 pieds n'apporte pas d'améliorations significatives comparativement aux télescopes plus petits de l'époque[8]. La météorologie est rarement favorable et plusieurs objets célestes observés par Herschel sont visibles également dans ses autres télescopes plus petits[3].
La dernière observation se fait en 1815[5].
Démantèlement
Craignant l'effondrement de la structure en raison de sa décomposition et soucieux de la sécurité de ses jeunes enfants, le fils de William, John Herschel démantèle la structure du télescope à la fin de l'année 1839[5],[6] lors de son retour d'Afrique du Sud.
Le tube est placé horizontalement au sol, dans le jardin, soutenu par des blocs de pierre à chaque extrémité. Il est détruit par la chute d'un arbre en 1867[6]. D'autres pièces sont gardées dans le jardin jusqu'en 1955[2], puis sont déménagées. Elles font désormais partie de la collection Herschel du National Maritime Museum[5].
Notes et références
- (en) « Come, my Lord Bishop, I will show you the way to Heaven! »
- (en) Joseph Fr. Michaud et Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne; ou, Histoire, par ordre alphabétique : de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, vol. 67, Michaud frères, (lire en ligne), p. 131
- (en) Richard Berendzen, Richard Hart et Daniel Seeley, Man Discovers the Galaxies, Science History Publications, (ISBN 0-88202-023-4), p. 12–13
- (en) James Mullaney, The Herschel Objects and How to Observe Them, Goldaming, Springer Science & Business Media, , 167 p. (ISBN 978-0-387-68125-2, DOI 10.1007/978-0-387-68125-2_2, présentation en ligne), chap. 2 (« Herschel's Telescopes »), p. 10–15
- (en)« Original mirror for William Herschel's forty-foot telescope, 1785 » [archive du ], Science Museum (consulté le )
- (en)« 40-foot Herschelian (reflector) telescope tube remains (AST0947) », National Maritime Museum (consulté le )
- W. H. Steavenson, « Herschel's first 40-foot speculum », The Observatory, vol. 50, , p. 114–118 (Bibcode 1927Obs....50..114S)
- (en)« Original mirror for William Herschel's 40 foot telescope, 1785 », Science & Society Picture Library (consulté le )
- (en)« Original mirror for William Herschel's 40-foot telescope, 1785 » (version du 31 décembre 2008 sur l'Internet Archive), The Science Museum,
- (en)« Telescope », brunelleschi.imss.fi.it — Institute and Museum of the History of Science (consulté le )
- (en)« Herschel's Grand Forty feet Reflecting Telescopes (ZBA4492) », National Maritime Museum (consulté le )
Voir aussi
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