Tête de pont

Au sens originel, la tête de pont relève de la terminologie du génie civil. Ce terme y désigne les structures, pouvant notamment comporter un bossage et un appareil d'appui, sur lesquelles s'appuient les extrémités du tablier d'un pont. Par analogie, la « tête de pont » est en jargon militaire la partie la plus avancée d'un dispositif de conquête, cette acception ayant été notamment reprise par celui de la mercatique.

Plan des fortifications de Huningue, commandées par Louis XIV et fabriquées par Vauban (1679–1681) avec pont et tête de pont sur le Rhin. L'édifice a été démoli à la suite du Traité de Paris de (1815).

Acceptions

Jargon militaire

En termes de géostratégie, une tête de pont est un périmètre conquis à l'intérieur duquel un dispositif militaire peut librement manœuvrer pour poursuivre la conquête territoriale, en servant de point d'appui logistique ou de zone de repli stratégique. En marine de guerre, il s'agissait lors d'un abordage de la partie du pont d'un navire tenue par les assaillants.

Ainsi, Huningue, Kehl, Cassel ont constitué des têtes de pont de l'Armée française durant la période de guerre de la Coalition contre la France pendant la Révolution française[1],[2]. Lors de la campagne du Var en 1800, la tête de pont du Var, située face à Saint-Laurent-du-Var sur un terrain marécageux, était reliée par un pont construit en 1792[3]. Enfin, les plages du débarquement allié en Normandie et le port de Cherbourg ont servi de têtes de pont pour la libération de l'Europe sous domination nazie.

Technolecte commercial

Une entreprise qui souhaite s'établir dans un nouveau marché va souvent établir une petite unité de prospection près ou dans ce marché cible. Cette unité servira tant à promouvoir l'entreprise qu'à faciliter les échanges avec la clientèle. Elle est donc un tremplin qui servira à « conquérir » ce marché.

Terminologie hydraulique

La tête de pont est un ouvrage hydraulique permettant de faire passer un écoulement d'eau entre l'extérieur et l'intérieur d'une zone déterminée. Cet équipement est utilisé en assainissement pluvial, en assainissement routier et dans les réseaux de drainage. Il a pour objectif de protéger la zone concernée des affouillements (érosions hydrauliques).

Cet ouvrage peut également être appelé :

  • Tête d’aqueduc
  • Tête d’ouvrage
  • Tête de bassin

Sécurité Informatique

Le terme tête de pont est utilisé en sécurité informatique pour désigner le collaborateur d'une entreprise victime d'hameçonnage par lequel passe un pirate informatique pour commettre une cyberattaque ciblée.

Chimie organique

Dans les composés bicycliques, les têtes de pont désignent les atomes communs aux deux cycles[4].

Notes et références

  1. « Simon François Gay de Vernon Traité élémentaire d'art militaire et de fortification
  2. « Traité élémentaire d'art militaire et de fortification : à l'usage des élèves de l'École polytechnique, et des élèves des écoles militaires » (1805, 2 vol. in-4°), libr. Allais, Paris
  3. BATAILLE DE SAINT LAURENT MENTIONNEE SUR L'ARC DE TRIOMPHE
  4. « Introduction à la Nomenclature: Alcanes Bicycliques. II », sur ressources.univ-lemans.fr (consulté le )
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