T1600
Le T1600 était un mini-ordinateur industriel construit par la société Télémécanique, introduit en 1972.
Il succédait au T2000, machine robuste et réactive — mais éloignée des standards (mot de 19 bits) —, et difficilement améliorable du fait d'une conception trop centralisée, et d'un code d'instructions saturé.
Le T1600, machine à mots de 16 bits destinée à l'informatique industrielle, et à l'automatisation d'expériences scientifiques, était, à la différence du T2000, microprogrammé. Il était doté d'une mémoire à tores de ferrite de 32 Ko (extensible à 64 Ko), et de trois disques durs de 500 Ko, et occupait un volume de 3 m3. Une de ces machines a été utilisée pour le développement du langage Prolog. Le langage de programmation LSE fut également porté sur le T1600 en , de même que les langages Basic, Lisp, Fortran, APL et le PL1600 (variante du PL/I pour T1600).
En 1971, l'Éducation nationale décide d'un premier plan d'informatisation des lycées (opération dite « Expérience des 58 lycées »), portant dans une première phase sur 10 sites, pour atteindre ensuite le total des 58 établissements prévus de l'enseignement secondaire. Pour cette opération novatrice, le Télémécanique T1600 est l'une des deux machines choisies avec le Mitra 15 de la CII, pour une répartition à peu près équivalente dans les lycées : 31 mini-ordinateurs T1600 et 27 Mitra 15. Chacune des dotations comprend initialement un ensemble informatique en temps partagé, avec : le mini-ordinateur retenu, un disque dur fixe interne, un lecteur de disquettes 8 pouces, neuf terminaux (huit terminaux claviers écrans Sintra TTE et un Teletype ASR-33), ainsi que le langage LSE implémenté. L'enseignement de la programmation en LSE est alors dispensé sous forme d'activité extra-scolaire, par des enseignants bénévoles, de 1972 jusqu'au début des années 1980.
Lors des années 1975-1980, dans l'enseignement supérieur, le T1600 fut installé au sein de centres de recherches, instituts et centres universitaires de calcul. Il contribua à l'enseignement de divers langages de programmation ainsi qu'à des projets et réalisations diverses dans les domaines de la voix, de la musique, du graphisme et de la médecine.
Le T1600, vendu à quelques milliers d'exemplaires, fut aussi à la base de la chaîne de commande numérique Num 600.
Les concurrents du Télémécanique T1600, en dehors du CII Mitra 15 français, étaient les mini-ordinateurs PDP-8 et PDP-11 de la société américaine Digital Equipment Corporation.
Le successeur du T1600 fut le Solar 16, décliné en plusieurs modèles.
Liens externes
- La période Télémécanique ou le développement industriel et commercial (1967-1976)
- Images du T1600
- Une page sur le T1600
- Collection du musée ACONIT : Les mini-ordinateurs français Télémécanique et CII des années 1970
- Mission PATSTEC Languedoc-Roussillon : versement d'un ordinateur Télémécanique T1600 en 2013 ayant équipé le lycée Joffre à Montpellier, dans les années 1975 ; article 200 kg de masse mais peu de mémoire ; puis démarche de classement de cet ordinateur par les Monuments Historiques en 2014
- Alain Caulmerauer : La naissance de Prolog, p. 9 (Université d'Aix-Marseille, janvier 1992)
- Jérôme Chailloux : Introduction à la programmation PL1600 (une variante de PL/I pour le T1600)
- Jacques Hebenstreit et Yves Noyelle : Un langage symbolique destiné à l'enseignement : LSE Le bulletin de l'EPI n° 6 ()
- Yves Noyelle : La saga du LSE Le bulletin de l'EPI no 54 p. 225 (1988)
- Jacques Baudé : Le système LSE
- Jacques Baudé : L'expérience des « 58 lycées »
- La liste des 58 lycées équipés de mini-ordinateurs Télémécanique T1600 ou CII Mitra 15 entre 1972 et 1975
- Daniel Caous : Témoignage d'un ancien élève sur l'ambiance d'un club informatique « 58 lycées » des années 1975, à Rennes
- Daniel Caous et Jacques Baudé : Les mini-ordinateurs « Éducation nationale » de la décennie 1970
- Georges-Louis Baron : La constitution de l'informatique comme discipline scolaire
- Le T1600 au Commissariat à l'Énergie Atomique, pour des travaux concernant la boucle de refroidissement du réacteur surgénérateur Phénix (CEA, années 1980)
- Le T1600 du Centre d'Informatique et de Méthodologie en Architecture, avec base de deux logiciels MODUL et COMBI écrits en langage LSE, en prélude pour la conception d'Imagix3D, logiciel d'animation graphique (CIMA, 1982)
- Le T1600 de la SNIAS pour la mise au point, avec le CHU de Bordeaux, de SysCoMoRAM : Système à Commande Modulaire pour Recherche et l’Aide Médicale, p. 83 et 84 (Lettre 3AF, 1975)
- Les T1600 du CNET à Lannion et du CCETT à Rennes pour la gestion des services du Videotex français dans les années 1975 (Commission of the European Communities, Proceeding of the Videotex in Europe - Conference Luxembourg, 19-20 July 1979, p. 28 à 32)
- Irène Taravel : La SNCF dans son contexte informatique, mémoire de stage de DESS d'informatique documentaire, (Université de Lyon-1), 1981, p. 28, 29, 34
- Hervé Huitric et Monique Nahas : Le T1600 de l'Université de Paris VIII - Vincennes, avec base de langage Lisp pour la conception du système COLORIX, premier dispositif graphique d'affichage de pixels sur un écran de télévision (Université de Vincennes, 1975)
- Jean-Claude Risset : le T1600 pour la création musicale pour des instruments électroniques, projet Aventure de lignes, coopération IRCAM et Université de Marseille Luminy (IRCAM, 1981)
- Le T1600 du Laboratoire LACTAMME (UMR CNRS 7641) de l'École Polytechnique pour la création d'images graphiques vidéo, 1974
- Robert Espesser : Le T1600 pour les travaux travaux interdisciplinaires du Laboratoire Parole et Langage, Université d'Aix-Marseille en 1982 Un système de détection du voisement et du F0 (fréquence fondamentale) (Revue TIPA, 2018)
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