Tadmit
Tadmit est une commune de la wilaya de Djelfa en Algérie.
Tadmit | ||||
Noms | ||||
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Nom arabe algérien | تاعضميت | |||
Administration | ||||
Pays | Algérie | |||
Wilaya | Djelfa | |||
Daïra | Aïn El Ibel[1] | |||
Code ONS | 1736 | |||
Démographie | ||||
Population | 10 359 hab. (2008[2]) | |||
Densité | 13 hab./km2 | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 34° 17′ 12″ nord, 2° 59′ 19″ est | |||
Superficie | 788,58 km2 | |||
Localisation | ||||
Localisation de la commune dans la wilaya de Djelfa | ||||
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
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Géographie
Histoire
Antiquité
Guénin, dans sa « Notice sur les ruines de Tadmit »[3] souligne que Tadmit a été autrefois un centre d'occupation assez grande importance. L’auteur décrit de nombreuses ruines de villes, de villages, de postes et d`enceintes de défense—sans pouvoir les attribuer aux Romains ou aux Berbères. Il n'y a aucun indice extérieur caractéristique permettant d`établir l’origine des ruines de Tadmit; seul le mot et Tadmit indiquerait par sa consonance que les Berbères ont occupé ce point.
Toutefois, comme Les Romains s'étaient établis à Messaâd (situé dans la même vallée, voir aussi Bowman [4] ou Albertini [5]), et que les ruines de Messaâd ressembleraient à celles de Tadmit : il serait possible qu’une colonie romaine soit venue s'installer à Tadmit. Les vestiges de l'occupation ancienne sont très visibles. Sur l’emplacement de [l’ancien] pénitencier était bâti un village; sur la rive opposée de l'0ued-Tadmit l'on retrouvait les traces d'une véritable ville. Les deux auraient été détendues par un véritable oppidum å double muraille d'enceinte, et les cols étaient gardés par des réduits ou par des espèces de tours. En amont du pont de la route de Takarzane, on rencontre encore des traces de constructions isolées; une enceinte carrée de 100 métres de côté environ, et sur les deux rives de la rivière, des postes destinés à protéger le bas-fond où les habitants des villes avaient établi leurs cultures.
Époque coloniale
Un pénitencier pour "indigènes" a été créé en 1885[6], et il était en service au moins jusqu'en 1916, comme le souligne une instruction préfectorale[7] Durant l'été 1908, "une grave épidémie de typhus exanthématique" (65 hommes atteints et 7 décès sur un effectif; de 103 détenus) fait rage[8]. Selon Sylvie Thénault[9], le pénitencier de Tadmit "arrivait en tête de la hiérarchie de la pénibilité"; on l'appelle aussi "l'enfer du Djebel-Amour", selon le journal Le Radical[10].
À la suite d'une étude menée en 1918 dans la région de Djelfa, il fut décidé d'installer à Tadmit, en 1922, dans l'ancien pénitencier, une station d'élevage ovine à Tadmit [11]. Le troupeau initial comprenait 600 animaux, ce qui fut ramené à 250 par sélection. Dix ans après, le cheptel comprenait plus de 2200 bêtes. La station a permis de sélectionner et d'élever les races dites de "Tadmit" (qui se distingue par la finesse de sa laine), la variété dite de "Raimbi" et celle de "Zahrez".
Culture et patrimoine
La commune de Tadmit comprend un certain nombre de sites historiques.
Monument Funéraire Dhaya Zakhroufa Tadmit. Inscrit sur l’inventaire le 13/07/2009.
Station rupestre Djebel Ben Halouane Tadmit. Inscrit sur l’inventaire le 13/07/2009.
Station de Guelta El Beida: Station de petite importance vu le peu de gravures qu’elle contient. Située à 10 km au Nord de Tadmit et 20 km à l’ouest de Ain El Bel, elle présente deux gravures animales exécutées dans un style naturaliste sur une paroi en mauvais état de conservation. Autour de cette dernière, on trouve des éclats de silex et des tessons d’œufs d’autruche du néolithique. Mais le site a apparemment subi des pillages à travers le temps. Station de Morhoma. Signalée en 1965, elle porte le nom local de Dayet ed Deder, et se localise sur la route de Djelfa – Laghouat à 5 km avant Sidi Makhlouf, à 500m du village de Morhoma. Plusieurs rochers éparpillés et sur l’un d’eux deux béliers dont l’un est de style naturaliste à sphéroïde exécuté avec une technique à contour poli évoquant la période bubaline. Une autre paroi à gauche porte des contours de sandales et des incisions ainsi qu’un personnage à tète ronde et de corps quadrangulaire. Sur les autres rochers des alentours d’autres gravures de différentes périodes et de différents styles, l’une d’elles représente un félin de style de Djattou ; le tout d’une qualité médiocre, dû peut être à la mauvaise qualité de la paroi.
Station de Safiet El Baroud. Découverte en 1970, cette station se situe à l’Est de Sidi Makhlouf à environ 10 km à vol d’oiseau. Sur une paroi d’un abri sous roche des petites gravures représentant des équidés et des asiniens réalisés avec différentes techniques, certaines sont polis, d’autres piquetés. Plus à gauche des mammifères à cornes ramifiées qui pourraient être des cerfs. D’autres gravures sont exécutées à l’extrémité est de la falaise représentant deux buffles antiques exécutées avec un contour piqueté appartenant à la période bubaline sub-naturaliste. Non loin de là, sur une paroi une représentation peinte à l’encre rouge unique en son genre dans l’Atlas saharien, de nombreux sujets parmi lesquels : un char, le guerrier au javelot et au bouclier rond, un char attelé, un dromadaire, un bovidé attaqué par un lion ainsi que des inscriptions verticales. Cette fresque est de contexte libyco- berbère schématique.
Station de Sreisser. Découverte en 1966 par de Villaret et Blanchard, elle se situe à 20 km de Ain el Ibel et 12 km de Tadmit. Sur une piste à 3 km environ de la route, on remarque une butte avec un grand rocher à son extrémité. Sur l’une de ses parois est gravé un bélier dont la tête et les pieds sont abimés et exécutés avec des traits polis avec une patine foncée attestant de son ancienneté et son appartenance à l’étage bubalin de grande dimension. Autour de cette butte et aux abords de cette paroi de l’outillage. Station de Djebel Ben Halouane. Signalée par Gintzberger en 1974, cette station se trouve à 30 km au sud–est de Ain el Ibel et à 6 km de Tadmit, sur un grand rocher en grés au pied d’une colline, un buffle antique est gravé mesurant plus d’un mètre appartenant d’après son style d’exécution à la plus ancienne période de l’art rupestre, à savoir le bubalin monumental. Des éclats en silex et des tessons de céramiques ont été signalés aux alentours de ce rocher.
Notes et références
- « Décret executif n° 91-306 du 24 août 1991 fixant la liste des communes animées par chaque chef de daïra. 17 - Wilaya de Djelfa », Journal officiel de la République Algérienne, (consulté le ), p. 1303
- « Wilaya de Djelfa : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
- L. Guénin, Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, Paris, Ernest Leroux, , 414 p., p. 275-276
- Alan Bowman et al. The Cambridge Ancient History Volume 12. The Crisis of Empire, AD 193-337, 2nd Edition, 2005. p 257.
- M. Albertini. L'Afrique romaine : notes prises aux conférences faites par M. Albertini au Cours d'instructions préparatoire au Service des Affaires indigènes d'Algérie-Tunisie (Deuxième édition). Alger 1927, p.16ff.
- L. Benseghir. Impact de la sécheresse et de l'anthropisme sur la biodiversité et le sol dans la station de Tadmit. Thèse de Master, USTHB, 2008.
- Région d'Oran : instructions préfectorales hebdomadaires; Nr. 1. 1916. Pages 17-18.
- Journal militaire. Contenant les ordonnances, les nominations, l'annonce ou extrait des ouvrages etc. Ministère de la guerre (Paris). 11.8.1908
- Thénault, Sylvie. Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale: Camps, internements, assignations à résidence. Odile Jacob, 2012. p 78ff.
- Le Radical, Paris, 12.3.1901, page 2.
- Fédération des syndicats d'élevage. "L'Éleveur nord-africain : organe de la Fédération des syndicats d'élevage et de la Société d'aviculture d'Algérie". Alger, 1928.
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