Tahina spectabilis
Tahina spectabilis, le Tahina dit « Palmier suicidaire », est une espèce rare de palmiers (famille des Arecaceae). Elle a été découverte au nord-ouest de Madagascar. Son espèce est assez différente des autres pour justifier la création du genre particulier, Tahina, de tahìna qui signifie « être béni »[2] en malgache[3] et qui est aussi le prénom de la deuxième fille des découvreurs. Ce genre se trouve attribué à la tribu des Chuniophoenicées. Elle fait partie de la liste des 100 espèces les plus menacées au monde établie par l'UICN en 2012.
Pour les articles homonymes, voir Tahina.
Règne | Plantae |
---|---|
Classe | Equisetopsida |
Sous-classe | Magnoliidae |
Super-ordre | Lilianae |
Ordre | Arecales |
Famille | Arecaceae |
CR B1ab(iii); D :
En danger critique d'extinction
Description
Il fleurit au bout de 50 à 100 ans puis meurt. Il produit alors une des plus importantes floraisons de tous les palmiers (du même ordre que le Tallipot ou Corypha). L'inflorescence peut atteindre 6 à 8 mètres de hauteur. Dans la région de sa découverte on ne trouve qu’une centaine d’individus.
Découverte
Xavier Metz, qui dirige une plantation à proximité, Nathalie son épouse et leurs enfants ont découvert cet arbre dans la région d'Analalava au cours d'une sortie familiale. Des images ont été envoyées à John Dransfield, chercheur britannique au Royal Botanic Gardens (à Kew), qui n'en a pas cru ses yeux. La trouvaille, qui datait de deux ans déjà, est restée secrète jusqu'à sa présentation officielle le au Fairchild Tropical Botanic Garden en Floride par John Dransfield.
Description
L'île de Madagascar abrite plus de 10 000 espèces de végétaux dont 90 % n'existent nulle part ailleurs dans le monde, et c'est pas moins de 170 espèces de palmiers qui peuple ce territoire. Ce palmier est un géant, avec ses quinze mètres de hauteur et ses feuilles de cinq mètres de large. D'après les botanistes, il pourrait vivre entre 50 et 100 ans. Au terme de cette longue vie apparaît sa toute première floraison, à la cime de son imposante stature. Une inflorescence gigantesque composée de milliers de fleurs sécrétant du nectar. Les insectes et les oiseaux, attirés, se chargent alors de la fécondation. Le palmier se couvre alors de fruits et c'est sa fin. Ce n'est pas le seul palmier monocarpique ; le tallipot (Corypha umbraculifera), entre autres, s'éteint aussi après une floraison unique, comme les agaves.
Culture
Dans son habitat d'origine il n'a été recensé que 92 spécimens et une centaine de pousses, ce palmier est extrêmement rare et des mesures de protection sur son habitat naturel ont été mises en place[4].
Sa ligne évolutive intrigue. Ses plus proches parents vivent en Afghanistan, au Viêt Nam, dans le sud de la Chine et de la Thaïlande. Comment et quand l'ancêtre de Tahina a-t-il pu atteindre Madagascar ?
- Le semis : le plus difficile est de trouver des graines, un programme de distribution au bénéfice de la population malgache a été organisé[5].
La distribution des graines semble être la meilleure façon de conserver ex situ des populations cultivées et en même temps de générer des fonds pour les villageois des environs qui « possèdent et gèrent » l'habitat du palmier conformément à une toute nouvelle loi malgache.
La germination est assez facile, avec grande rigueur, des résultats satisfaisant pourront être obtenus en seulement quelques semaines. Il faut placer les graines en godets de tourbe, sur un mélange 1/2 sable grossier - 1/2 terreau bien décomposé, ou encore avec une mélange de sphaigne, de vermiculite et de terreau. Maintenir toujours très humide avec une température de 24 °C à 27 °C, jusqu'à la germination. Pour une germination rapide, une mini-serre chauffante est préférable. Surveiller l’apparition du germe, car la première racine peut faire plusieurs dizaines de centimètres avant l’apparition de la première feuille. Repiquer avant que le germe ne prenne trop d’ampleurs et ne « chignonne » trop rapidement. Pour repiquer, le pot doit être assez profond, 30/40 cm, la pivotante étant particulièrement prononcée.
- Graines de Tahina.
- Germe de Tahina après 7 jours.
- Plantules de Tahina après 5 mois.
Notes et références
- Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 9 août 2014
- « Tahina Palm | 2009 Top 10 Species | ESF Top 10 New Species », sur www.esf.edu (consulté le )
- Philippe Beaujard (trad. du malgache), Dictionnaire Malgache-Français : Dialecte Tainala, Sud-Est de Madagascar, avec recherches étymologiques, Paris/Montréal, L'Harmattan, , 891 p. (ISBN 2-7384-6460-2).
- Espèce vulnérable (VU) selon la liste rouge de l'UICN.
- Distribution de graines au travers du site « Rare Palm Seeds ».
Liens externes
Genre Tahina
- (en) Référence Catalogue of Life : Tahina (consulté le )
- (en) Référence Madagascar Catalogue : Tahina (consulté le )
- (en) Référence GRIN : genre Tahina J. Dransf. & Rakotoarin. (+liste d'espèces contenant des synonymes) (consulté le )
- (en) Référence Kew Garden World Checklist : Tahina J.Dransf. & Rakotoarin. (2008) (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Tahina (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence The Plant List : Tahina (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Tahina J. Dransf. & Rakotoarinivo (+ liste sous-taxons) (consulté le )
- (en) Référence UICN : taxon Tahina (consulté le )
Espèce Tahina spectabilis
- (en) Référence JSTOR Plants : Tahina spectabilis (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Tahina spectabilis J.Dransf. & Rakotoarin. (consulté le )
- (en) Référence Madagascar Catalogue : Tahina spectabilis (consulté le )
- (en) Référence GRIN : espèce Tahina spectabilis J. Dransf. & Rakotoarin. (consulté le )
- (en) Référence Kew Garden World Checklist : Tahina spectabilis J.Dransf. & Rakotoarin. (2008) (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Tahina spectabilis (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence The Plant List : Tahina spectabilis J.Dransf. & Rakotoarin. (source : KewGarden WCSP) (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Tahina spectabilis J. Dransf. & Rakotoarinivo (+ liste sous-taxons) (consulté le )
- (en) Référence UICN : espèce Tahina spectabilis J.Dransf. & Rakotoarinivo (consulté le )
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