Tant qu'on a la santé
Tant qu'on a la santé est un film français de Pierre Étaix sort le .
Réalisation | Pierre Étaix |
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Scénario |
Pierre Étaix Jean-Claude Carrière |
Pays de production | France |
Genre | Comédie |
Sortie | 1966 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Pierre Etaix joue plusieurs personnages dans des histoires qui abordent chacune avec humour et poésie des situations de la vie quotidienne, et ce que l'humain peut y montrer de plus mesquin, grossier ou bête, mais aussi naïf et fragile.
Le film, dans sa version définitive, est divisé en quatre histoires :
- Insomnie
- Le cinématographe
- Tant qu'on a la santé
- Nous n'irons plus au bois
Insomnie
Le personnage ne parvient pas à dormir, et pour passer le temps lit une histoire de vampire. Le sketch fait dès lors un va-et-vient permanent entre sa chambre et l'univers du livre, modifié par des éléments de la vie réelle (les yeux qui se ferment faisant comme un bandeau noir qui tombe devant les personnages du livre; l'ouvrage tenu à l'envers par le personnage un peu endormi conduit à un renversement de l'image des personnages du livre). A la fin, le personnage a terminé le livre et trouve le sommeil. On a découvert en cours de route que dans le lit se trouve aussi sa conjointe. Une surprise nous attend.
Le cinématographe
Le sketch passe en revue toutes les formes d'incivilité, d'hostilité, ou tous les obstacles que l'on peut rencontrer dans un cinéma. En l'occurrence, la difficulté des rapports sociaux trouve comme un miroir déformant, amplificateur, dans l'écran qui passe un western dont les personnages ne cessent de se tirer dessus. Le sketch, via un moment de publicité, où l'on retrouve Pierre Étaix dans la peau d'un autre personnage, se fait aussi la satire de la société moderne, obsédée par l'innovation technique et le fait de répondre de façon toujours plus rationalisée à n'importe quel besoin. On retrouve ici le même esprit mordant et la même sagacité que dans les films de Jacques Tati.
Tant qu'on a la santé
Ce sketch, qui donne son titre au film, montre un médecin qui, tout en fumant comme un pompier, reçoit à un rythme d'enfer des patients auxquels il ne cesse de répéter que le meileur remède est le repos. Il finit quand même toujours par prescrire un traitement auquel il ne croit pas lui-même, alors que les patients ne révèlent en fait rien d'anormal. Pierre Étaix joue l'un des patients qui se retrouve ensuite propulsé dans un bistrot par une cohorte d'habitués. À côté de lui, un homme tout à fait impoli pousse le quant-à-soi jusqu'à confondre le verre et l'assiette de son voisin avec les siens. Mais ils contiennent le traitement prescrit au personnage joué par Pierre Étaix, qui plus est augmenté par un geste maladroit du serveur. Ce voisin malchanceux s'avère par la suite être pharmacien, sans doute dans la même boutique que celle qui vend les traitements du médecin. Au bout du compte, dans un monde un peu furieux, qui marche parfois sur la tête, ces deux hommes de santé sont plus malades que leurs patients ou leurs clients. Mais Pierre Étaix souligne au passage le pouvoir des apparences car les patients du médecin sont accueillis par une sculpturale femme-objet et le pharmacien mal en point remet vite sa blouse blanche pour continuer de vendre ces mêmes traitements.
Nous n'irons plus au bois
Pierre Étaix est à la chasse, et se montre, fort heureusement pour les animaux, peu doué. Se côtoient ou se croisent durant ce dernier sketch un couple de citadins, dont l'épouse est une mégère snobinarde, et l'époux un homme à la fois grognon et soumis, un paysan qui n'aime pas les gens de la ville, et dont les travaux sont régulièrement ruinés par la maladresse des précédents, et enfin notre chasseur maladroit. Autant de personnages, autant de conformismes et d'individualismes, chacun ayant les siens, poussant à mésinterpréter des bruits (une agitation dans un buisson) de petits faits (une pierre qui atterrit un peu trop près), tandis que la nature ou les instruments destinés à la domestiquer ou la découper en parcelles et frontières, se vengent gaiement de l'agressivité humaine : une chaussure finit emportée par le courant de la rivière, et un vieux paysan méfiant finit par danser un twist endiablé sous le coup d'une électrocution.
Postérité et analyse
Ce film s'est vu augmenté d'au moins un sketch après sa sortie. Il a fait l'objet d'une restauration, supervisée par Pierre Étaix lui-même, en 2003, visant à redonner aux couleurs leur ton original, ou leur précision, leur effet aux différents bruits qui soulignent ou ponctuent les gestes. Le film pousse jusqu'au grotesque ou l'absurde la satire de l'agressivité humaine, de l'orgueil, ou encore de l'individualisme ou l'égoïsme immenses des gens. Les trouvailles visuelles ou sonores innombrables, et qui sont des éléments de scénario à elles-seules, donnent parfois au comique cette poésie dont Buster Keaton, un père spirituel, ou son contempormain Jacques Tati ont tant fait preuve. Le geste comique plonge au plus profond de la quotidienneté pour la transcender dans une parodie, une dérision qui invitent l'esprit à voyager dans un autre rapport au réel, à changer son regard, et fait pousser comme une fleur du sol dense et dur des contraintes, de la brutalité ou des conventions.
Fiche technique
- Réalisateur : Pierre Étaix
- Scénario : Pierre Étaix et Jean-Claude Carrière
- Dialogue : Pierre Étaix
- Décors : Jacques d'Ovidio
- Photographie : Jean Boffety
- Son : Jean Bertrand
- Musique : Jean Paillaud et Luce Klein
- Montage : Henri Lanoë
- Photographe de plateau : Roger Forster
- Pays : France
- Format : noir et blanc (Sepiatone) et couleur - 35 mm - Son mono
- Genre : Comédie
- Durée : 79 minutes
- Date de sortie :
Distribution
- Pierre Étaix
- Denise Péronne
- Simone Fonder
- Sabine Sun
- Véra Valmont
- Françoise Occipinti
- Claude Massot
- Dario Meschi
- Emile Corya
- Roger Trapp
- Alain Janey
- Bernard Dimey
- Robert Blome
- Preston
- Pongo
- Georges Loriot
- Émile Coryn
- Luc Delhumeau
- Annie Savarin
Liens externes
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