Tecktonik

La Tecktonik est une danse et un phénomène de mode français des années 2006-2007. Initialement, « Tecktonik » désignait des soirées électro influencées par le hardstyle et le jumpstyle organisées au début des années 2000 par le Métropolis, une discothèque située à Rungis, en banlieue parisienne[1]. La popularité croissante de ces soirées a engendré un impressionnant phénomène de mode pour la danse électro chez les adolescents à travers toute la France et dans le monde entier vers 2006-2007. À partir de 2008, la popularité de la Tecktonik en France s'est rapidement émoussée.

Ne doit pas être confondu avec Danse électro.

Logo Tecktonik

Historique

Origine

En 2002, Alexandre Barouzdin, Cyril Blanc organisent les soirées Tecktonik Killer dans le cadre de leur projet Tecktonik Events dont le but était de promouvoir en France deux styles musicaux issus de Belgique et des Pays-Bas : le hardstyle et le jumpstyle. Ce projet prévoyait, pour le Metropolis, la création de trois types de soirées où devaient se réunir des disc jockeys du domaine du hardstyle : les soirées Blackout, les soirées Electro Rocker et les soirées Tecktonik Killer[2]. Cyril Blanc explique que le nom Tecktonik est un jeu de mots avec la tectonique des plaques.

Un groupe de danseurs habillés selon le style Tecktonik.

Parallèlement aux soirées Tecktonik Killer, Cyril Blanc et Alexandre Barouzdin fabriquent, avec l'aide de designers et de commerciaux, tous les symboles (empruntés à d'autres styles) entourant le phénomène tecktonik : couleurs fluos, mitaines metal, crête punk, vêtements moulants emo, etc.[3]. Face aux succès de ces soirées, Alexandre Barouzdin et déposent les marques « Tecktonik » et « TCK » à l'INPI puis à l'international en 2007[4] afin d'empêcher les autres clubs de promouvoir leurs soirées en utilisant ces termes[5]. De nombreux produits dérivés de ces soirées sont ensuite créés dont des compilations, une marque vestimentaire, des boissons énergétiques, etc. Deux autres clubs parisiens ont ensuite pris le relais du Metropolis : le Mix Club et le Red Light[6].

Phénomène de mode en France

La marque Tecktonik a connu un succès croissant et s'est diffusée en France par le biais de rassemblements dans la rue et de vidéos disponibles sur Internet. Les sites de vidéos comme YouTube ou Dailymotion permettent une diffusion extrêmement large et inconnue jusqu'alors : ce sont parmi les premières vidéos virales[7]. Courant 2007, les médias s'intéressent au phénomène, contribuant ainsi à sa diffusion. La danse se fait connaître du grand public en apparaissant dans des clips, notamment Alive! de Mondotek[5] ou À cause des garçons de Yelle, la version vocale de Sucker (No Sucker) de Dim Chris. En , la Techno Parade a contribué à établir la visibilité de Tecktonik[8]. est alors associée à un style vestimentaire : coupes de cheveux mulet ou avec une crête, couleurs fluo et vêtements moulants[9].

En , le Groupe TF1 est devenu l'agent international de Tecktonik avec pour but de promouvoir la marque en dehors de la France[10]. De nombreux produits dérivés, comme des vêtements ou des boissons énergétiques sont alors commercialisés[11].

Les clubs doivent obtenir l'autorisation de Cyril Blanc et Alexandre Barouzdin pour utiliser « Tecktonik » ou organiser des soirées « TCK »[3].

La forte médiatisation dépasse largement ses créateurs, et cette marque rencontre rapidement l'hostilité, considéré comme commercial ou superficiel, en plus de son aspect vestimentaire jugé ringard[12].

Alors que la désaffection pour cette mode commence à se faire sentir, le club Metropolis annonce en qu'il n'organise plus de soirées Tecktonik, expliquant que le public original est remplacé par une clientèle bien plus jeune, et donc moins fortunée, dans un contexte de crise économique[13]. La mode s'éteint totalement au début de 2009, le magazine Snatch titrant ainsi en juin « La Tecktonik est-elle morte ? »[14].

Héritage

Si elle n'a pas perduré, la tecktonik a permis la popularisation du hardstyle, du jumpstyle, et plus généralement de la danse électro en France[15]. La danse électro s'est aussi exportée en Europe de l'Est et en Amérique latine[14].

Bibliographie

  • Grégoire Colard et Cédric Naïmi, Mémoire disco & phénomène tecktonik, , 344 p. (ISBN 978-2-84814-094-0, EAN 9782848140940, BNF 9782848140940)
  • Alexandre Latour, Électro dance, , 63 p. (ISBN 978-2-258-07775-1, EAN 978-2-258-07775-1, BNF 41290587)
  • Anne Petiau, Technomedia : jeunes, musique et blogosphère, , 138 p. (ISBN 978-2-913169-28-9, EAN 9782913169289, BNF 9782913169289)

Liens externes

Notes et références

  1. FG DJ Radio, partenaire du phénomène Tecktonik , Radio FG.
  2. http://www.lemonsound.com/dossiers/840/La-deferlante-Tecktonik.html
  3. La tecktonik, nouvelle mode déposée, Newzy, .
  4. Tecktonik uses Web to market lifestyle born in dance movement, International Herald Tribune, .
  5. Furious electro-dance style sweeps France, Reuters, .
  6. http://www.fra.cityvox.fr/discotheques_paris/le-redlight_83869/Profil-Lieu
  7. Christelle Oyiri, « qu'on le veuille ou non, la tecktonik a décomplexé toute une génération », sur i-d vice, (consulté le )
  8. La Techno Parade connaît un succès monstre à Paris, Le Matin, .
  9. Alexis Magnaval, « Dix ans après leur succès, on a retrouvé les pionniers de la Tecktonik », sur France info, (consulté le )
  10. http://www.tf1entreprises.fr/tfe/licences/licencesproduits/0,,4237363,00-tecktonik-.html
  11. Ève Beauvallet, « Plaquée, la tecktonik », sur Libération, (consulté le )
  12. « Mais que sont devenus les danseurs de Tecktonik ? », sur trax magazine (consulté le )
  13. « Divorce entre le Métropolis et la tecktonik », sur Le Parisien, (consulté le )
  14. Servan Le Janne, « Une histoire alternative de la Tecktonik », sur Ulyces, (consulté le )
  15. Inrockstv, « [Vidéo] Plus de dix ans après, que reste-t-il de la Tecktonik ? », sur Les Inrocks, (consulté le )
  • Portail de la musique électronique
  • Portail de la danse
  • Portail des années 2000
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.