Tekaviki

Tekaviki ou Kaviki[1] crabe fantôme) » est un îlot de Wallis-et-Futuna, situé dans le lagon de Wallis. C'est un des îlots du centre[2], rattaché à Hahake[3]. Il est entouré par les îlots Luaniva au nord et Fugalei au sud. Cet îlot possède une plage de sable blanc[1].

Tekaviki
Kaviki 

Tekaviki est le petit îlot au premier plan dans le lagon, devant Nukuhione en arrière-plan.
Géographie
Pays France
Coordonnées 13° 16′ 32″ S, 176° 09′ 16″ O
Administration
Collectivité d'outre-mer Wallis-et-Futuna
Autres informations
Fuseau horaire UTC+12
Géolocalisation sur la carte : Wallis
Tekaviki
Îles de Wallis-et-Futuna

Toponymie

Le crabe fantôme (ocypode cordimanus), en wallisien kaviki, a donné son nom à l'îlot Kaviki.

En wallisien, te est un article défini et kaviki désigne une sorte de crabe[4],[Note 1] : soit ocypode cordimanus (crabe fantôme) soit Ocypode ceratophthalmus[5].

Origine

Image satellite montrant Tekaviki (encadré en rouge) dans le lagon de Wallis.

D'après la tradition orale wallisienne recueillie par Edwin Burrows en 1932[6], l'îlot a été créé par Mohukele, un esprit résidant à Falaleu. Afin de créer des îlots au large de Mata Utu, il prend des rochers, et la nuit venue les traîne depuis Ahoa. Cependant, repéré par les esprits de Aka'aka et de Liku, Mohukele est pris de panique et lance ses pierres : elles deviennent alors les îlots Luaniva et Fugalei ; Tekaviki correspond à son bâton qu'il utilisait pour transporter ces pierres sur son dos[7].

Rôle durant l'épidémie de 1937

Durant l'épidémie de grande fièvre (fiva lahi) à Wallis en 1937, l'îlot Kaviki a servi de lieu de quarantaine pour les malades. Au moins une soixantaine de personnes y sont envoyées, regroupées dans des cases[1]. L'isolement est très strict, rien ne doit être rapporté sur l'île principale (par peur de la contagion). Les missionnaires viennent chaque dimanche pour célébrer la messe[1].

Malgré cet isolement, l'épidémie continue et ce n'est que grâce à l'arrivée des vaccins que la fièvre est stoppée dans la population wallisienne, après avoir causé 124 morts, soit 5% de la population[1].

Notes et références

Notes

  1. Dans les autres langues polynésiennes, kaviki désigne également un crabe du genre ocypode. (source : Pollex Online)

Références

  1. Guillaume Lachenal, Le médecin qui voulut être roi. Sur les traces d'une utopie coloniale, Le Seuil, , 363 p. (ISBN 978-2-02-114257-0, lire en ligne), p. 268-270
  2. « Wallis - Tekaviki - îlots du Centre / Découvrir Wallis-et-Futuna en images / Présentation de Wallis-et-Futuna / Services de l'Etat et du Territoire / Accueil - Les services de l'État à Wallis et Futuna », sur www.wallis-et-futuna.gouv.fr (consulté le )
  3. Daniel Frimigacci, Jean-Paul Siorat et Bernard Vienne, Inventaire des sites archéologiques et ethnohistoriques de l'île d'Uvea, ORSTOM, (lire en ligne), p. 141
  4. Karl Rensch, Tikisionalio Fakauvea-FakafalaniDictionnaire wallisien-français, Canberra, The Australian National University, (lire en ligne), p. 194
  5. J. Poupin, M. Juncker, P. Vanai, A. Malau, C. Manry, E. Liufau, Crustacés communs de Wallis-et-Futuna (affiche), Service territorial de l'environnement de Wallis-et-Futuna, (lire en ligne)
  6. Raymond Mayer, Les transformations de la tradition narrative à l'île Wallis (Uvéa), Société des océanistes, (lire en ligne)
  7. (en) Edwin G. Burrows, Ethnology of Uvea (Wallis Island), Honolulu, , 176 p. (lire en ligne), p. 162

Liens externes

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