Théodore Papeians de Morchoven

Le chevalier Théodore François Marie Philippe Papeians de Morchoven dit van der Strepen, né à Gand le 13 mars 1792[1], y décédé le 11 février 1846[1], est un aristocrate, militaire et botaniste belge. Il fut président de la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, commissaire et curateur de l'École industrielle de Gand.

Théodore Papeians de Morchoven
Gravure du Chevalier Théodore Papeians de Morchoven
Naissance
Gand
Décès (à 53 ans)
Gand
Famille Famille Papeians de Morchoven
Domaines Horticulture
Institutions Société royale d'agriculture et de botanique de Gand
Formation Collège de France
Sorbonne
Jardin des Plantes de Paris
Influencé par Augustin Pyramus de Candolle
Charles Morren

Origine

Le Chevalier Papeians est un descendant de la famille Papeians de Morchoven. Il a un frère jumeau nommé Édouard, officier de cavalerie au sein de la Grande Armée et mort à Schönbrunn en 1813[2].

Campagnes napoléoniennes

Il fut élève à l'école impériale militaire de Saint-Germain pour ensuite intégrer la Grande Armée. Il fut d'abord sous-lieutenant au 12e régiment des chasseurs à cheval, avant d'être élevé au grade de lieutenant en 1813, et de capitaine d'escadron en 1814[3].

Il prit part, durant sa carrière militaire, aux mémorables campagnes de Russie, de Saxe et de France[1]. Son engagement lors de la bataille de Leipzig lui valut la haute estime et les honneurs de la part du Général de Gigny, pour sa bravoure et sa conduite exemplaire.

Il quitta le service militaire après la Restauration.

Carte d'admission du Chevalier Papeians à la Société des anciens frères d'armes de l'Empire français à Gand.

Contributions scientifiques

Après la guerre

Lorsque la paix de Paris le renvoie dans sa ville natale, il dévoua son temps et ses ressources à l'étude des sciences, des arts et des lettres[1]. C'est à Paris qu'il prépare les fondements de son étude, en fréquentant successivement le Jardin des Plantes, la Sorbonne et, enfin, le Collège de France[1].

Il part ensuite s'établir à Genève ou il est reçu comme élève par le botaniste suisse Augustin Pyramus de Candolle, qui achève alors le travail de René Desfontaines[1]. Pyramus de Candolle témoigne de ce que le travail du Chevalier Papeians atteste de sa libido sciendi[1]. Cet enseignement fut déterminant en ce qu'il fixa définitivement son obsession et ses observations sur les objets et merveilles de la nature[1].

Horticulture

Il intègre la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, dont il devint président le 20 juin 1842[4].

Cattleya Papeiansiana

C'est durant cette période que fut nommée, en son honneur, la Cattleya de Papeians ou Cattleya Papeiansiana, parfois également appelée Cattleya Harrisoniana. Ce type d'orchidée fut identifiée par le naturaliste belge Charles Morren, qui la lui attribua[5].

Ce dernier, dans ses Annales de la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand : journal d'horticulture et des sciences accessoires, en rapporte les caractéristiques suivantes[4]:

Cattleya de Papeians - Fleurs solitaires ou au nombre de deux, longuement pédonculées, droites; sépales oblongs lancéolés, les inférieurs arcués; pétales plus larges, oblongs lancéolés, un peu obtus, ondulés; labellum trilobé, lobes ondulés, denticulés, celui du milieu cordé, ondulé-crispé,à six stries sur l'axe, émarginé; pseudo-bulbes nuls, tige roide, feuilles au nombre de deux, larges lancéolées, obtuses, émarginées, charnues; spathe scarieux.

Cattleya Papeiansiana. Annales de la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand: journal d'horticulture et des sciences accessoires, 1845.

Vie scientifique et industrielle belge

Il prit naturellement part aux importants développements scientifiques de son époque, et fréquenta nombre de ses illustres pairs comme le mathématicien belge Adolphe Quetelet, avec qui il fut souscripteur d'une Études sur André Vésale[6] rédigée par le chirurgien et professeur de médecine de l'Université de Gand Adolphe Burggraeve.

À sa mort, le naturaliste Charles Morren lui rendit hommage en reconnaissance de ses contributions, et lui dédie un élogieux obituaire dans ses Annales de la Société royale d'agriculture et de Botanique de Gand[7].

Charles Morren le tenait en haute estime, pour son érudition et son mécénat[8], et ce d'autant plus qu'il le recommanda auprès du Gouverneur de Flandre orientale, le Vicomte Charles Vilain XIIII. Ce dernier était mandaté par le Ministre de l'intérieur, le Comte de Theux de Meylandt, pour trouver des candidats aux chaires de botanique de deux universités d'états[8]. Le Chevalier Papeians avait en effet observé la double citation que Pyramus de Candolle, alors compté parmi les botanistes les plus renommés, avait fait de son manuscrit sur le tissu cellulaire des plantes. Par voie de conséquence, et par intercession du Chevalier, Charles Morren fut nommé professeur extraordinaire à l'Université de Liège chargé de l'enseignement de la botanique, le 5 décembre 1835[9].

Honneurs

Officier de la Légion d'honneur[10]

Notes et références

  1. Charles François Antoine Morren, Annales de la société royale d'agriculture et de botanique de Gand, (lire en ligne)
  2. Félix-Victor Goethals, Miroir des notabilités nobiliaires de Belgique, des Pays-Bas et du Nord de la France, Polack-Duvivier, (lire en ligne)
  3. Fel Vict Goethals, Miroir des Notabilités nobiliaires de Belgique, des Pays-Bas et du Nord de la France: I, Polack-Duvivier, (lire en ligne)
  4. Charles Harvard University Botany Libraries et Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, Annales de la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand : journal d'horticulture et des sciences accessoires, Gand [etc.] : Société royale d'agriculture et de botanique, (lire en ligne)
  5. Charles Morren et Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, Annales de la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand : journal d'horticulture et des sciences accessoires, Société royale d'agriculture et de botanique, (lire en ligne)
  6. Adolphe Burggraeve, Études sur André Vésale: précédées d'une notice historique sur sa vie et ses écrits, C. Annoot-Braeckman, (lire en ligne)
  7. Charles François Antoine Morren, Annales de la société royale d'agriculture et de botanique de Gand, (lire en ligne)
  8. J. Beaujean, « Le « Voyage de Liége » de A. P. De Candolle, 2 Juin – 2 Octobre 1810 », Lejeunia, Revue de Botanique, (ISSN 0457-4184 et 2295-7243, lire en ligne, consulté le )
  9. Charles Jacques Édouard Morren, Charles Morren, sa vie et ses oeuvres, (lire en ligne)
  10. M. de Saint-Allais (Nicolas Viton), Histoire générale des ordres de chevalerie civils et militaires existant en Europe, contenant l'origine de leur fondation, les statuts principaux qui on sont la base, et la nomenclature des chevaliers français et étrangers qui en sont décorés ... Empire français: Légion d'honneur, C.-F. Patris, (lire en ligne)
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