Théodore de Sany

Théodore de Sany, ou de Saigny, né à Valenciennes (France) le (baptisé à la paroisse Saint-Géry) et décédé à Hal (Belgique) le , est un carillonneur bruxellois, peintre de renom et poète.

Théodore de Sany
Naissance
Décès
(à 59 ans)
Activités
Peintre, carillonneur

Biographie

Issu d’une famille de facteurs de carillons, Théodore de Sany est le fils de Jean de Sany et de Marie Pretz ou Prey. Lui-même est carillonneur officiel de la ville de Bruxelles et artiste-peintre. Il fut admis dans la corporation des peintres le [1].

Disciple de Jacques Franquart, de Sany peignit plusieurs tableaux, dont un pour l’hospice Saint-Laurent de Bruxelles pour lequel il perçut 40 florins du Rhin en 1627-1628[2], et un autre représentant une Descente de croix pour l’Hospice du Calvaire, pour lequel il reçut 12 florins du Rhin le [3].Ces deux toiles ont aujourd’hui disparu. Une troisième toile, toujours conservée au Musée de la Maison du Roi à la Grand'Place de Bruxelles, est communément appelée Glorification du Carillon et du Sénat de Bruxelles[4]. Théodore fut encore soutenu dans sa candidature d’ « homme de Conseil » de la ville de Bruxelles par Marie de Médicis, Reine de France en exil, dont les archives générales du Royaume conservent encore la lettre qu’elle adressa le à l’échevin Charles de Locquenghien.

Il est quelquefois cité « Thiery ». Il avait épousé en premières noces à Bruxelles (paroisse Sainte-Gudule) le Anna ‘s Navels, dont il n’eut pas d’enfants. En secondes noces, il épousa à Bruxelles (paroisse La Chapelle) le Marie du Bois, fille d’Artus du Bois et de Susanna Soeters.

Du second lit viennent :

  • Theodora Perpetua de Saigny, baptisée à Bruxelles (paroisse la Chapelle) le  ;
  • Margareta Augustina de Schigny, baptisée à Bruxelles (paroisse Sainte-Gudule) le  ;
  • Un enfant mort-né, baptisé à Bruxelles (paroisse Sainte-Gudule) le  ;
  • Michael de Sainny, baptisé à Bruxelles (paroisse Sainte-Gudule) le , mort à Hal le , qui lui succéda comme carillonneur à Bruxelles, puis à Hal.

Œuvre musicale

On lui doit Le recueil d'hymnes et chansons arrangés par Théodore de Sany pour le carillon de Bruxelles en 1648. Le recueil fut fréquemment republié : dernière édition commentée par Jean-Pierre Félix en 1990 au musée Groeninge de Bruges.

Le recueil est ainsi situé dans son historicité et dans sa structure par Jonathan Janson : « Théodore de Sany avait rassemblé soixante pièces de musique écrites pour le système de sonnerie automatique de l'église Saint-Nicolas et dédicacé le livre en 1648 aux autorités bruxelloises dans le but d'obtenir leurs faveurs. Le livre contient de la musique religieuse pour les principales fêtes de l'année liturgique (Avent, Noël, Pâques, Pentecôte...), mais aussi des arrangements de chansons françaises, de mélodies flamandes ou de madrigaux italiens »[5].

Parallèlement, Théodore de Sany établit en 1648 une liste détaillée des carillons existants. L'intérêt de sa musique, estiment Christian Declerck et Raymond Keldermans, est qu'elle nous offre un aperçu de l'écriture au XVIIe siècle, un siècle avant Joannes de Gruytters (1709-1772)[6].

Expositions

  • Musée Vleeshuis, Anvers, Een zucht tot klokkenspel - Exposition sur le répertoire du carillon historique flamand, juillet-[7].

Références

  1. AGR Belgique, Métiers et Serments de Brabant n° 18; Noms des maîtres et apprentis admis au métier de 1599 à 1706, page 91
  2. Musée du CPAS de Bruxelles-Archives des anciens établissements de secours bruxellois – Hospice de St Laurent- ref. n° H.1541 – Compte de 1627-1628. «Item, aen Theodorus SANI, schilder, voer de schilderye staende op de voers(creven) autaer van Sinte Rochus, XL rsg»
  3. Musée du CPAS de Bruxelles-Archives des anciens établissements de secours bruxellois – Hospice du Calvaire- ref. n° H973- Compte de 1647-1649. «Item, den 28 julii 1648, betaelt aen Theodorus de Sany de somme van twelff rinsguldens eens, voor geschildert te hebben een schilderye van de cruysinghe Christi presenterende den berch van Calvarien, diewelcke ghestelt is in den muer voor ter straeten van het voorschreven goidtshuys»
  4. André Lehr, The art of the carillon in the Low Countries, Éditions Lannoo Tielt, Belgique, 1991, toile reproduite en page 165.
  5. Jonathan Janson, « Dutch music in Vermeer's time - The carillon : Vermeer's musical companion », The Vermeer Newsletter, juin 2014
  6. Christian Declerck, Les livres de carillon de De Gruytters et Dupont, Archives du Folk
  7. Musée Vleeshuis, Een zucht tot klokkenspel, présentation de l'exposition

Annexes

Bibliographie

  • William Gorham Rice (en), Carillons of Belgium and Holland, John Lane Company, New York, 1914.
  • William Gorham Rice, Carillon music and singing towers of the old world and the new, Dodd, Mead & Cie, New York, 1925.
  • Collectif, « À propos de Jehan, Théodore et Michel de Sany, carillonneurs à Bruxelles et Hal », Le Folklore brabançon, n°201, 1974.
  • Sous la direction de Malou Haine et Nicolas Meeùs, Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie et à Bruxelles du IXe siècle à nos jours, Pierre Mardaga éditeur, 1986.
  • André Lehr, The art of the carillon in the low countries, Éditions Lannoo Tielt, Belgique, 1991.
  • Luc Rombouts, Singing bronze - A history of carillon music, Presses universitaires de Louvain, 2014.
  • Carl van Eyndhoven, « Eggert's Choral-Lieder zu dem Glocken-Spiel : a source for historically informed performance ? », Musica Baltica - International Musicological Conference, Gdansk, 15- (présentation en ligne).
  • Carl van Eyndhoven, À la recherche du temps perdu - Une reconstitution artistique de la musique de carillon entre 1600 et 1650 dans le sud des Pays-Bas, LUCA School of Arts, 2015 (présentation en ligne).
  • Andrew Wooley et John Kitchen, Interpreting historical keyboard music - Sources, contexts and performance, Routledge, Londres et New York, 2016 (lire en ligne).

Liens externes

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