That Dress
That Dress est une robe noire de marque Versace portée par Elizabeth Hurley en compagnie d'Hugh Grant, lors de la première du film Quatre mariages et un enterrement en 1994 à Londres, et devenue un symbole de la mode des années 1990.
Historique
En 1994, Elizabeth Hurley alors âgée de vingt-neuf ans est encore une actrice mineure, presque inconnue[1],[2]. Elle n'est « que la petite amie de Hugh Grant[3] »[4] ; celui-ci va rencontrer un succès important avec le film Quatre mariages et un enterrement. Elle l'accompagne lors de la première du film à Londres au Leicester Square Theatre (en)[4] en 1994 vêtue d'une robe noire au décolleté très plongeant[5]. Liz Hurley se fait remarquer[3],[6] jusqu'à éclipser l'acteur[5].
Cette longue robe-fourreau noire à quatre bretelles, collection printemps-été 1994, est en acétate de cellulose et viscose[7]imitant le crêpe de soie[4]. Elle est ouverte sur le devant, attachée sur le côté seulement par de grosses épingles à nourrice de kilt[8], argentées et dorées, décorées du logo de la tête de Méduse[n 1] en strass. La robe comporte des chaines elles aussi dorées — l'or étant la signature de la marque[8] — servant à maintenir la robe en place[2] ; elle est qualifiée de « neo-punk[4],[9] »[10],[11]. Une fois portée, celle-ci « expose plus le corps » qu'il ne le cache[2],[4]. Elle est prêtée peu avant par Versace[5]. Liz Hurley ne peut alors s'acheter une robe de soirée et contacte la marque, mais Versace répond qu'il n'y a plus aucune robe sauf une restante dans leur bureau de relation-presse ; l'actrice l'essaye et elle lui convient[2].
Au cours de sa carrière, Gianni Versace a parfaitement compris l'intérêt que présentent les stars, musiciens ou acteurs portant ses créations, pour la publicité de sa marque[5]. De plus, la sexualité est omniprésente dans les créations du styliste italien[8]. Le retentissement médiatique international de cette robe est considérable[8],[12], et développe immédiatement la notoriété de Elizabeth Hurley jusqu'à lui apporter une reconnaissance mondiale[13],[14] et en faire un sex-symbol[4] : « Son arrivée dans cette robe Versace a eu autant d'impact pour les lecteurs de la presse populaire que la Nativité pour les chrétiens : une étoile est née[15]. »
Une copie de la robe est vendue par Harrods en 2007[12]. Lady Gaga, proche de Donatella Versace, porte cette même robe deux décennies plus tard[4],[14],[16].
Ce vêtement est surnommé « That Dress »[2],[4],[12],[14], ou parfois « Robe épingles de nourrice »[8]. Elle est sans doute la robe la plus connue de Gianni Versace[4],[9] et va influencer de nombreux stylistes. Cet événement marque également symboliquement le début de la « culture des célébrités » qui s'affichent dans des créations de marques pour la promotion[14],[n 2]. Elle fait partie des robes iconiques de l'histoire de la mode du XXe siècle[13],[16],[17],[18] qui sont « à jamais gravées dans les mémoires[3]. »
Notes et références
Notes
- À l'aube des années 1980, Gianni Versace présente sa première collection féminine à Milan, et choisit alors la tête de Méduse comme logo[8].
- Anecdotiquement, on peut remarquer que Liz Hurley se marie en 2007 avec Arun Nayar en robe Versace.
Références
- (en) Stephen Gundle, Glamour : A History, Oxford, Oxford University Press, , 472 p. (ISBN 978-0-19-921098-5, lire en ligne), « Introduction »
« When Elizabeth Hurley, then an unknown minor actres, wore a daring Versace creation to accompany her boyfriend Hugh Grant to the London premier of 'Four Weddings and a Funeral' in 1994, […] she attracted front-page coverage in several leading newspaper. For observers worldwide, Versace was the king of glitz, the man who combined beauty with vulgarity. […] The press commented on the designer's penchant for opulent beauty, […] the heavily sexual element, his flamboyant lifestyle, and professional and personnal relationships with the famous Glamour was the word that recurred most frequently »
- (en) Deirdre Clancy Steer, The 1980s and 1990s, Chelsea House Publishers, , 64 p. (ISBN 978-1-60413-386-8, lire en ligne), p. 46
« In 1994, unknow actor Elizabeth Hurley made the front page when she arrived at film premier wearing a revealing Versace gown. »
- Encart, avec photographie, intitulé La star, c'est la robe !, p. 174, dans l'article : « Donatella : La revanche d'une blonde », Elle, no 3531, , p. 173 à 176 (ISSN 0013-6298)
- (en) Design Museum et Paula Reed, Fifty fashon looks that changed the 1990s, Londres, Conran Octopus, coll. « Fifty Fashion Looks », , 112 p. (ISBN 978-1840916270, présentation en ligne), « 1994 - Elizabeth Hurley in Versace, a career-defining dress », p. 54 à 55
- Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), « 1960 - La mode des stars », p. 386 et 387
- Marion Galy-Ramounot, « Liz Hurley, légende du red carpet », sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro,
- (en) « Gianni Versace », sur vam.ac.uk, Victoria & Albert Museum (consulté le )
- Marnie Fogg (dir.) et al. (trad. de l'anglais par Denis-Armand Canal et al., préf. Valerie Steele), Tout sur la mode : Panorama des chefs-d’œuvre et des techniques, Paris, Flammarion, coll. « Histoire de l'art », (1re éd. 2013 Thames & Hudson), 576 p. (ISBN 978-2-08-130907-4), « Décadence et excès », p. 466 à 467
« Versace, spécialisé dans les tenues habillées, accumule une profusion d'ornements, […] sur des robes fendues jusqu'à la taille ou au décolleté plongeant sur les fesses, en imprimés à motifs […] La signature de la marque est l'or, et ses collections en ruissellent […] bénéficie d'une couverture médiatique internationale sans précédent quand l'actrice anglaise Elizabet Hurley […] »
- (en) Nicola White (dir.) et Ian Griffiths (dir.), The Fashion Business : Theory, Practice, Image, Oxford, Berg Publishers, , 211 p. (ISBN 1-85973-359-X, lire en ligne), p. 16
- Marie-Joëlle Parent, « Mouvement punk et haute couture », sur fr.canoe.ca, (consulté le )
« Cette nouvelle exposition explore l'influence du mouvement punk sur la haute couture et le prêt-à-porter. […] On retrouve des épingles de sûreté dorées sur une robe Versace rendue célèbre par Elizabeth Hurley en 1994. Le «do it yourself» punk a inspiré et inspire encore le «sur mesure» de la haute couture. »
- Jacques Brunel, « "Punk, du chaos à la couture", une exposition sur le style punk à New York », sur lexpress.fr, Groupe Express, (consulté le )
- (en) « Liz Hurley's famous Versace dress on sale », sur telegraph.co.uk, The Daily Telegraph, (consulté le )
- (en) Urmee Khan, « Liz Hurley 'safety pin' dress voted the greatest dress », sur telegraph.co.uk, The Daily Telegraph, (consulté le )
« The dress, which was held together with several large gold safety pins, subseqently appeared in newspapers and magazines around the world and was widely credited for boosting her profile. »
- (en) Lauren Cochrane, « Lady Gaga dares to wear That Dress », sur theguardian.com, The Guardian, (consulté le )
- Linda Watson (trad. de l'anglais), Vogue - La mode du siècle : Le style de chaque décennie, 100 ans de créateurs [« Vogue Twentieth Century Fashion - 100 years of style by decade and designer »], Paris, Éditions Hors Collection, , 255 p. (ISBN 2-258-05491-5), « 1990-99 », p. 81
- (en) Rachael Wheeler, « Lady Gaga copies Liz Hurley's iconic Versace safety pin dress (and makes it look surprisingly normal!) », sur mirror.co.uk, The Daily Mirror, (consulté le )
- Hélène Battaglia, « Le gothique chic de Versace », sur elle.fr, Elle, (consulté le )
« Ailleurs, des anneaux métalliques tels des piercings ornent les tenues du soir. On ne peut s’empêcher de penser à Liz Hurley dans sa robe épingles à nourrice signée Versace. Une robe qui a marqué l’histoire de la mode. »
- Gabrielle Stérin, « Elizabeth Hurley », sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
« Une robe, quelques épingles, des milliers de photos, un succès planétaire… […] dans une robe Versace depuis devenue culte. »
Lien externe
- [image] Wolrd's most famous dresses sur le site de Vogue UK
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