Le Lion en hiver
Le Lion en hiver (The Lion in Winter) est un film britannique réalisé par Anthony Harvey, sorti en 1968.
Pour le remake en téléfilm, voir Le Lion en hiver (téléfilm).
Titre original | The Lion in Winter |
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Réalisation | Anthony Harvey |
Scénario | James Goldman d'après sa pièce de théâtre |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
AVCO Embassy Haworth Productions |
Pays de production | Royaume-Uni |
Genre |
Drame Film historique |
Durée | 136↔128 min |
Sortie | 1968 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
C'est l'adaptation d'une pièce de théâtre américaine de James Goldman, créée à Broadway en 1966, The Lion in Winter (en).
Synopsis
Le film évoque les intrigues menées autour du problème de la succession d'Henri II d'Angleterre. Il se déroule à l'époque de la fête de Noël 1183 ; la cour se trouve au château de Chinon où Henri II réside avec sa maitresse Adèle de France (alias Alix), qui est pourtant fiancée à un des fils du roi, Richard (futur « Cœur de Lion »).
Aliénor d'Aquitaine, épouse d'Henri II et mère de leurs trois fils, assignée à résidence depuis plusieurs années à Salisbury pour avoir comploté contre son mari, a été temporairement délivrée par ce dernier afin qu'ils étudient ensemble lequel de leurs trois fils serait le successeur idéal. Les fils sont aussi présents : le prince Richard, le duc Geoffroy II de Bretagne et le prince Jean (futur « Jean sans Terre »). Le roi de France Philippe (Auguste) est également invité. Il est le demi-frère d'Alix, tous deux enfants de Louis VII le Jeune, qui avait été le premier mari d'Aliénor (leur union avait donné deux filles mais pas de fils).
La décision s'avère difficile compte tenu des dissensions au sein de la famille. Henri refuse que ses possessions (le royaume d'Angleterre, et, en France, les fiefs des Plantagenêts et le duché d'Aquitaine) soient divisées après sa mort ; il veut un seul héritier et a une préférence pour Jean. Aliénor, qui éprouve un mélange d'amour et de haine pour son mari, donne la préférence à Richard. Geoffroy, qui n'a les faveurs d'aucun de ses parents, complote de son côté.
Les alliances de circonstances s’enchaînent ; lorsqu'Henri découvre que même Jean complote contre lui, il décide de répudier Aliénor pour se marier avec Alix afin de concevoir un nouvel héritier. Il fait emprisonner ses fils, et se prépare à partir pour Rome où réside le pape, qui seul pourrait autoriser un nouveau mariage. Mais, un peu plus tard, il libère ses fils et abandonne son projet de remariage. Aliénor regagne son exil, et la succession reste en suspens.
Fiche technique
- Titre original : The Lion in Winter
- Titre français : Le Lion en hiver[1]
- Réalisation : Anthony Harvey
- Assistants réalisation : Kip Gowans, Al Burgess, Patrick O'brien[2]
- Scénario : James Goldman d'après sa pièce de théâtre, The Lion in Winter
- Direction artistique : Peter Murton
- Costumes : Margaret Furse
- Maquillages : Bill Lodge
- Coiffures : A. G. Scott
- Photographie : Douglas Slocombe
- Son : Simon Kaye, Chris Greenham (montage son)
- Montage : John Bloom
- Musique : John Barry
- Producteur : Martin Poll
- Producteur associé : Jane C. Nusbaum
- Producteur exécutif : Joseph E. Levine
- Directeur de production : Basil Appleby[2]
- Directeurs de production en France : Victor Merenda, René Brun[2]
- Sociétés de production : AVCO Embassy (Royaume-Uni), Haworth Productions (Royaume-Uni)
- Sociétés de distribution : AVCO Embassy (Royaume-Uni), 20th Century Fox France, Les Acacias (France), Tamasa Distribution (France)
- Pays d'origine : Royaume-Uni
- Langue originale : anglais
- Format : couleur par Eastmancolor — Panavision :
— Version 35 mm — 2.35:1 — son monophonique
— Version 70 mm — 2.20:1 — son stéréophonique 6 pistes - Genre : drame, film historique
- Durée : 136[3]↔128 minutes
- Dates de sortie :
- (Gand)
- (fr) Classification CNC : tous publics (visa d'exploitation no 36313 délivré le )
Distribution
- Peter O'Toole (VF : René Arrieu) : le roi Henri II d'Angleterre
- Katharine Hepburn (VF : Jacqueline Porel) : Aliénor d'Aquitaine
- Anthony Hopkins (VF : Denis Savignat) : Richard (futur Cœur de Lion)
- John Castle : Geoffroy
- Nigel Terry : Jean
- Timothy Dalton (VF : Bernard Murat) : le roi Philippe II de France (Philippe Auguste)
- Jane Merrow : Alix
- Nigel Stock (VF : Albert Augier) : Guillaume le Maréchal
- Kenneth Ives : le garde de la reine Aliénor
- O. Z. Whitehead : l'évêque de Durham
- Kenneth Griffith : un troubadour
Production
Scénario et dialogues
Dans une scène, Aliénor d'Aquitaine déclare à Philippe II qu'elle aurait pu être sa mère. C'est une réalité puisque Louis VII a été son premier mari. Alix est née de la seconde femme de Louis VII et Philippe II de la troisième. Le mariage d'Aliénor avec le roi de France a été annulé parce qu'elle était, semble-t-il, incapable d'avoir des fils. Elle en eut pourtant cinq avec Henri II, dont deux étaient déjà morts à Noël 1183 lorsque l'action se déroule.
En revanche, il y a quelques erreurs historiques dans le film :
- Dans une scène, Henri II déclare qu'il a cinquante ans, ce qui est exact, et qu'il a dix ans de plus que le pape. Or, le pape de l'époque, Lucius III, était né en 1097 et avait donc 86 ans en 1183.
- Aliénor d'Aquitaine prononce le mot syphilis dans une scène. Or, cette maladie n'est apparue en Europe qu'en 1494 et le terme a été utilisé pour la première fois après 1530.
- Il y a un arbre de Noël dans le palais de Chinon. Or, l'arbre de Noël n'est devenu une coutume qu'à la toute fin du Moyen Âge.
Casting
- C'est grâce à l'aval de Katharine Hepburn, lors du casting, qu'Anthony Hopkins a été retenu pour le rôle de Richard et a ainsi fait ses débuts au cinéma.
- C'est la deuxième fois que Peter O'Toole interprète le rôle du roi Henri II. La première fois, c'était dans le film Becket en 1964.
- Il s'agit du premier rôle de Timothy Dalton dans un film.
Tournage
- Intérieurs : Ardmore Studios de Bray en Irlande
- Extérieurs :
- Dans le film, le Rhône et ses rives servent de décor à la Vienne et ses rives, telles que le réalisateur (et les historiens ?) les a imaginées être au XIIe siècle. Ces rives provençales ont l'avantage d'être peu construites, car inondables, d'où l'intérêt d'y effectuer des prises de vues évoquant les rives médiévales inhabitées chinonaises en hiver.
- Le château avec son donjon qu'on aperçoit au sommet d'une colline lors des scènes d'Aliénor dans son bateau est celui de Beaucaire (Gard).
- Quelques scènes sont tournées autour et dans la cité de Carcassonne.
- Katharine Hepburn[4] : « Le film s'est tourné dans l'abbaye de Montmajour. […] L'abbaye de Montmajour était un centre plein d'intérêt — en partie en ruine, en partie reconstruite par nous, avec un joli jardin d'agrément et plusieurs vastes pièces. Quelques cellules dans la partie cellier. […] Il y avait une grande scène en bateau, sur le Rhône, que nous étions censés descendre. Le fleuve était en crue. Répétition un après-midi et tournage le lendemain matin. Sauf que dans la nuit, la jetée où nous devions accoster avait été complètement submergée. Nous avons tourné plus bas, sous un vent terrible. J'étais dans mes plus beaux atours. J'ai regardé un des membres de ma suite, dans son armure complète, et j'ai dit : « J'espère que tous ces trucs sont détachables. Sinon, quand nous allons chavirer, vous êtes sûr de couler à pic. Moi, je sais que je peux m'extraire de tous ces beaux habits. Je n'aurai qu'à plonger et rejoindre la berge à la nage, nue. » Ça lui a fait un coup. Ce dont je ne saurais le blâmer. Tout cela était fort drôle et le tournage du film a été sublime.
Nous sommes allés en divers endroits, dont Tarascon, pour les scènes de la fin. […] Anthony Harvey, lui, s'est retrouvé à l'hôpital avec une hépatite. Il était très malade, mais il s'est relevé pour terminer le film. Je dois dire qu'il a fait du beau travail. Un grand talent. »
Distinctions
Récompenses
- British Society of Cinematographers 1968 : prix de la meilleure photographie à Douglas Slocombe
- New York Film Critics Circle Awards 1968 :
- Prix du meilleur film
- Prix du meilleur scénario (2e place) à James Goldman
- Prix du meilleur acteur (3e place) à Peter O'Toole
- National Board of Review 1969 : classé dans les dix meilleurs films de l'année
- Oscars du cinéma 1969 :
- Golden Globes 1969 :
- BAFTA 1969 :
- Prix Anthony Asquith de la musique de film à John Barry
- British Academy Film Award de la meilleure actrice à Katharine Hepburn
- Directors Guild of America 1969 :
- Prix du meilleur réalisateur à Anthony Harvey
- Plaque à Kip Gowans (assistant réalisateur)
- Writers Guild of America 1969 : prix du meilleur scénario dramatique à James Goldman
- Writers' Guild of Great Britain 1970 : prix du meilleur scénario britannique à James Goldman
- David di Donatello 1970 : prix du meilleur producteur étranger à Martin Poll
- Laurel Awards 1970 : prix de la meilleure interprète à Katharine Hepburn
Nominations
- Oscars du cinéma 1969 :
- Martin Poll (producteur) nommé pour l'Oscar du meilleur film
- Peter O'Toole nommé pour l'Oscar du meilleur acteur
- Anthony Harvey nommé pour l'Oscar du meilleur réalisateur
- Margaret Furse nommée pour l'Oscar de la meilleure création de costumes
- Golden Globes 1969 :
- Anthony Harvey nommé pour le Golden Globe du meilleur réalisateur
- Katharine Hepburn nommée pour le Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique
- Jane Merrow nommée pour le Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle
- James Goldman nommé pour le Golden Globe du meilleur scénario
- John Barry nommé pour le Golden Globe de la meilleure musique de film
- BAFTA 1969 :
- Douglas Slocombe nommé pour le British Academy Film Award de la meilleure photographie
- Margaret Furse nommée pour le British Academy Film Award des meilleurs costumes
- James Goldman nommé pour le British Academy Film Award du meilleur scénario
- Chris Greenham nommé pour le British Academy Film Award du meilleur son
- Anthony Hopkins nommé pour le British Academy Film Award du meilleur acteur dans un second rôle
- Anthony Harvey nommé pour le Prix des Nations unies (ONU)
- Laurel Awards 1970 : film nommé pour le prix du meilleur film dramatique (4e place)
Autour du film
- Un remake télévisé, The Lion in Winter (2003) a été réalisé par Andrei Konchalovsky avec, notamment, Patrick Stewart (Henri II) et Glenn Close (Aliénor).
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Monthly Film Bulletin, no 422
- (en) Sight and Sound, hiver 1968-1969, p. 44
- Cahiers du cinéma, no 218,
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) BFI National Archive
- (en) Internet Movie Database
- (en) Movie Review Query Engine
- (de) OFDb
- (en) Oscars du cinéma
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
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