Thomas III de Saluces
Thomas III de Vasto ou Thomas III de Saluces (en italien : Tommaso III di Saluzzo), mais aussi Thomas d'Aleran[1],[2] (Saluces, 1356 - Saluces, 1416) était marquis de Saluces, membre de la famille Del Vasto, descendante d'Alérame de Montferrat.
Biographie
Origines
Thomas de Vasto naît en 1356 à Saluces. Il est le fils du marquis Federico II del Vasto et de Béatrice de Genève, fille du seigneur Hugues de Genève[3].
Il a tenté de poursuivre sa politique pro-française, en particulier contre la menace du duc Amédée VIII, qui aspirait à unifier le Piémont : il décide qu'il est sage de faire allégeance à la France et d'en payer le tribut.
La vassalité envers la France, qui portait atteinte à l'indépendance du marquisat, lui vient de la culture française qui lui est inculquée quand il est jeune prince : il voyage souvent dans les terres à proximité des Alpes (en particulier en 1375, 1389, 1401, 1403 et 1405). En outre, sous le gouvernement de son père Frédéric, c'est lui qui signe le traité établissant la vassalité envers la France.
Il ne faut pas oublier un fait très important dans la vie du prince : en 1394, il est capturé par les armées de Savoie, lors d'une incursion dans le territoire de Monasterolo. Emprisonné d'abord à Savillan, puis à Turin, il n'est libéré qu'en 1396, en échange d'une rançon de 20 000 florins d'or.
La même année, à la mort de son père, il prend le pouvoir. En 1403, il épouse Marguerite de Pierrepont, fille de Hugues II, comte de Roucy et Braine.
Le Chevalier errant
Homme de grande culture, Thomas III de Saluces est l'auteur d'un des textes les plus importants de la chevalerie médiévale, Le Chevalier errant, écrit probablement entre 1394 et 1396, durant son incarcération à Turin.
Dans cette œuvre, il vise à représenter une allégorie de la vie, à travers le voyage d'un chevalier anonyme dans les mondes d'Amour, de Fortune et de Connaissance.
L'ouvrage, écrit en français (qui avait remplacé, dans le Piémont, le provençal), eut une forte influence sur la culture italienne de l'époque, bien que le texte soit probablement conçu pour un public érudit, ou même seulement pour les membres de la Cour (ce que confirme le fait qu'il n'y ait que deux copies manuscrites du Chevalier errant) : ce poème eut une grande influence, surtout dans les fresques du XVe siècle du Castello della Manta (cf. Maestro del Castello della Manta).
La succession de Thomas III
À l'âge de la vieillesse, il désigne comme successeur son tout jeune fils Ludovic Ier de Saluces. Cependant, le prince était trop jeune pour régner: alors dans son testament, il demande à son fils (illégitime) Valeriano de Saluces (mort en 1443), seigneur de Verzuolo, d'assurer la régence jusqu'à la majorité de Ludovic. Régence qui est également confirmée par la marquise Margherita dans son testament de 1419.
Sa fille, Jeanne de Saluces, épousa Guy IV de Nesle, seigneur d'Offémont.
Honneurs
- Chevalier de l'Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade.
Éditions modernes
- Thomas D'Aleran, Daniel Chaubet (ed.),Le Chevalier errant, Moncalieri (Turin), Italie, Centro interuniversitario di ricerche sul viaggio in Italia, 2001, 416 p. (OCLC 402118997) (BNF 38834759)[2].
- Thomas D'Aleran, Il libro del cavaliere errante, Boves, Italie, Araba Fenice edizioni, 2008, 1070 p., 40 pl. et ill., (BNF 41283839) (Texte en moyen français avec traduction et appareil critique en italien).
Notes et références
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Tommaso III di Saluzzo » (voir la liste des auteurs).
- « Thomas D'Aleran (1356?-1416) », sur http://www.bnf.fr (consulté le )
- Sur la fiche de la BNF, Thomas III de Saluces est une forme rejetée. Ce nom fait allusion à Alérame de Montferrat.
- (en) Charles Cawley, « Beatrix Geneva », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ).
Annexes
Bibliographie
- Florence Bouchet, Lire, voir et écrire au XIVe siècle : étude du Livre du Chevalier errant de Thomas de Saluces, thèse, Paris, 1995, 2 vol, 265 p., Sudoc 004831691, (OCLC 489738044).
- Florence Bouchet, « Héroïnes et mémoire familiale dans le Chevalier errant de Thomas de Saluces » dans Clio, Toulouse, France, Presses Universitaires du Mirail, 2009, 2009/2, no 30, 296 p. (ISSN 1252-7017).
- Jean-Claude Mühlethaler, « Entre la France et l’Italie. Jules César chez Thomas III de Saluces et Eustache Deschamps », dans La Figure de Jules César au Moyen Âge et à la Renaissance (II), Orléans/Paris, Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes, 14, p. 191-205, 2007, 208 p. (ISSN 1955-2424) en ligne.
- Anna Maria Finoli, Prose de romanzi: raccolta di studi, Milan, Edizioni Universitarie di Lettere, Economia, 2001, 208 p. (ISBN 88-7916-152-0) (6 articles, p. 69-161).
- N. Jorga, Thomas III, marquis de Saluces. Étude historique et littéraire, avec une introduction sur la politique de ses prédécesseurs et un appendice de textes, Paris, Champion, 1893, VIII-221 p.
- Anthony Stokvis, Manuel d'histoire, de généalogie et de chronologie de tous les États du globe, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, préf. H. F. Wijnman, éditions Brill , Leyde 1890-1893, réédition 1966. Volume III, chapitre XII, §.11 « Saluces » et tableau généalogique n° 16 p. 731-732.
Liens externes
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