Gamme MOTO

La gamme MOTO désigne les ordinateurs commercialisés ou construits par Thomson SIMIV durant les années 1980. Leur popularité en France est notamment due au plan « Informatique pour tous ».

Pour les articles homonymes, voir Moto (homonymie).

Cette désignation est un néologisme utilisé par les personnes qui s'intéressent aux machines Thomson, mais qui ne correspond pas à une dénomination officielle en vigueur durant la période de commercialisation de ces machines.

Historique

  • 1979 : José Henrard met au point un prototype de micro-ordinateur familial dans l'usine Thomson de Moulins.
  • 1980 : présentation du premier prototype (microprocesseur 8 bits Motorola 6809, 8 Ko de mémoire vive).
  • 1982 : nationalisation de Thomson ; présentation des TO7 au Sicob de septembre.
  • 1983 : création de « Société Internationale de Micro-Informatique et de Vidéo » (SIMIV), avec Jean Gerothwohl à sa tête.
  • 1984 :
  • 1985 :
    • Laurent Fabius lance le plan « Informatique pour tous » ; un peu plus de 100 000 MO5 et TO7/70 sont commandés ;
    • tentatives (infructueuses) d'export vers l'Allemagne, l'Italie, l'Algérie, l'URSS, l'Inde, l'Argentine, l'Espagne ;
    • lancement du TO9 ;
    • Léanord propose son nanoréseau ;
    • création de France Image Logiciel (FIL) pour élargir la gamme des logiciels.
  • 1986 :
    • lancement des MO6, TO8 et TO9+ ; abandon du prototype de TO16 (basé sur un processeur Motorola 68000 et le système d'exploitation OS-9) sur lequel travaillait José Henrard ;
    • intégration de la SIMIV à la COFADEL (Compagnie franco-allemande d'électronique).
  • 1987 : lancement des TO16 compatible PC.
  • 1988 :
    • Thomson ne vend que 60 000 ordinateurs au lieu des 150 000 prévus ;
    • FIL dépose son bilan.
  • 1989 : Thomson arrête la micro-informatique.

Description de la gamme

Les ordinateurs MO et TO

Thomson MO5.
Télé/Ordinateur Système TO7 (avec son crayon optique).
Clavier du Thomson TO9, non interchangeable avec celui du TO9+.
Ordinateurs Thomson 8 bits (microprocesseur Motorola 6809  TO7 uniquement[1]  ou 6809E)
Modèle Entreprise(s) Période de vente Remarques
Thomson MO
Thomson MO5 SIMIV 1984 - 1986 Existe en 2 versions : « clavier gomme » ou « clavier mécanique » ; la version avec clavier mécanique a fait l'objet d'une série limitée : le « Thomson MO5 Michel Platini »
Thomson MO5E SIMIV 1985 - ? E : « Étendu » ou « Export »
Thomson MO5NR Léanord, SIMIV 1985 - ? NR : nanoréseau. Cet ordinateur, doté d'une interface nanoréseau en interne, possède en réalité les caractéristiques du MO6
Thomson MO6 SIMIV 1986 - 1989 Commercialisé en Italie sous le nom « Olivetti Prodest PC128 »[2] ; cet Olivetti possède un boitier d'aspect légèrement différent de celui du MO6, et d'un clavier disposé en Qwerty
Thomson TO (TO : « Télé/Ordinateur »)
Thomson TO7 Thomson-Brandt 1982 - 1984 A été précédé d'un prototype en 1980 : le Thomson 9000 (ou T9000)[3].
Thomson TO7/70 SIMIV 1984 - 1986 Existe en 2 versions : « clavier gomme » ou « clavier mécanique » ; une disposition en clavier Qwerty permet également d'écrire les caractères arabes[4]
Thomson TO8 SIMIV 1986 - 1989
Thomson TO8D SIMIV 1987 - 1989 Thomson TO8 doté d'un lecteur de disquette (D)
Thomson TO9 SIMIV 1985 - ?
Thomson TO9+ SIMIV 1986 - ?

Le Thomson TO16, commercialisé à partir de 1987, est un compatible PC doté d'un microprocesseur Intel 8088. Le TO16 est décliné en 4 modèles : le TO16 PC, le TO16 PCM (avec un modem), le TO16 XPDD (avec deux lecteurs de disquette) et le TO16 XPHD (avec un disque dur et un lecteur de disquette).

Les BASIC

Les BASIC utiles au fonctionnement des ordinateurs Thomson (hors TO16) s'appellent le BASIC 1.0, le BASIC 128 et le BASIC 512, tous fournis par Microsoft. Voici le résumé de leurs nombreuses différences :

  • le BASIC 1.0 n'inclut pas le DOS, qui doit donc être chargé séparément (par exemple à partir d'une disquette), alors que les autres versions possèdent un DOS résident ;
  • les BASIC 128 et 512 possèdent plus d'instructions que le BASIC 1.0 (mais aussi quelques-unes en moins) ;
  • les différents BASIC n'ont pas les mêmes capacités de gestion de la mémoire (le BASIC 1.0 étant le plus limité).

Contraintes d'affichage

Certains modes graphiques des différents ordinateurs de la gamme (hors TO16) présentent des contraintes d'affichage restreignant le nombre de couleurs réellement utilisables par ligne. Par exemple, chez le Thomson TO7, chaque bloc d'affichage d'une ligne (i.e. 8 pixels) ne peut contenir que deux couleurs différentes (alors qu'il y en a théoriquement 8 disponibles)[5].

Compatibilité entre appareils

Lecteur de cassette spécifique au MO5.

Les modèles utilisant un processeur Motorola (MO5, MO6, TO7, etc.) étaient incompatibles avec les modèles utilisant un processeur Intel (TO16 PC, TO16 PCM, etc.).

La gamme des machines dotées d'un processeur Motorola comporte deux branches fonctionnellement incompatibles (TO et MO) malgré leur électronique extrêmement proche ; de plus, il existait des incompatibilités mineures au sein de chaque branche. En résumé :

Bibliographie

  • « MO5 : Thomson s'impose », Science & Vie Micro, no 6, , p. 72-75
  • C. Tavernier, « Côté cathodique : pour tous ! », Micro et Robots, no 9, , p. 38-42
  • Yann Garret, « 5 vérités sur le TO9 de Thomson », Science & Vie Micro, no 22, , p. 78-84 (ISSN 0760-6516)
  • Yann Garret, « MO6, TO8, TO9+. Thomson présente sa nouvelle gamme », Science & Vie Micro, no 31, , p. 106-107 (ISSN 0760-6516)
  • « La saga des micro-ordinateurs Thomson : autopsie d'un immense gâchis », Science & Vie Micro, no 61, (ISSN 0760-6516, lire en ligne)
  • « BASIC 128 », Théophile, no 11, , p. 30-31

Notes et références

  1. Fiche du TO7 sur System-cfg.com
  2. Olivetti Prodest PC128 sur Silicium.org
  3. Site d'Antoine Miné
  4. Émulation du Thomson TO70/70 version arabe sous MESS sur le site d'Antoine Miné
  5. Antoine Miné, « Émulation du Thomson TO7 sous MESS » (consulté le ) : « Le système vidéo offre une fenêtre graphique de 320x200 pixels avec 8 couleurs fixes, mais impose des contraintes particulières afin de réduire la mémoire demandée. Chaque ligne est découpée en 40 blocs de 8 pixels et chaque bloc ne peut contenir que deux couleurs différentes (parmi les 8 disponibles). Ceci permet de représenter 8 pixels colorés avec seulement 14 bits (deux entrées de palette sur 3-bit et 8 pixels monochromes sur 1-bit) au lieu de 24. »

Voir aussi

Liens externes

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