Tin Machine
Tin Machine est un groupe de rock anglo-américain. Il se sépare en 1992. Le membre le plus connu du groupe est David Bowie, alors en quête de rédemption après avoir été descendu par la critique tout le long des années 1980. Il fonde Tin Machine avec le guitariste Reeves Gabrels et les frères Tony et Hunt Sales, respectivement bassiste et batteur.
Pour leur album, voir Tin Machine (album).
Genre musical | rock, hard rock |
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Années actives | 1988–1992 |
Labels | EMI, Victory Music |
Anciens membres |
David Bowie Reeves Gabrels Tony Sales Hunt Sales |
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Tin Machine produit jusqu'en 1992 un rock se voulant comme un retour aux sources, aux tendances hard. Il rencontre un succès modéré, aussi bien auprès de la critique que des fans de Bowie. Le mensuel Rock & Folk fait du Live de Tin Machine, lors de sa sortie, son album du mois.
Biographie
Origines (1987-1988)
L'album Never Let Me Down (1987) et sa tournée qui suit, le Glass Spider Tour, laissent les critiques indifférents[1] et Bowie en était conscient. Préférant revenir à la musique qu'il faisait plutôt que celle de l'album Let's Dance qui l'a amené vers le grand public[2], Bowie s'associe à Reeves Gabrels, qui pousse le chanteur à redécouvrir son penchant expérimental[3] et Erdal Kızılçay sur de nouveaux morceaux en 1988, même si ce dernier ne rejoindra pas le groupe. Bowie et Gabrels se sont rencontrés par le biais de l'épouse de Gabrels, Sara, qui faisait partie du service de presse lors de la tournée nord-américaine de Bowie en 1987. Elle donne une cassette d'enregistrements de Reeves à Bowie qui contacte ce dernier pour travailler avec lui. Bowie lui explique avoir « perdu la vue » et vouloir revenir dans un groupe[4].
Leur premier morceau est une nouvelle version de la chanson de 1979 Look Back in Anger, jouée au concert de charité au Palace le . Bowie tente par la suite de convaincre Tony Sales d'appeler son frère Hunt afin de travailler de nouveau ensemble, Tony et Hunt ayant joué avec David Bowie en soutien à Iggy Pop à la fin des années 1970. Tony se souvient que « Bowie voulait reformer un groupe — « quelque chose » à faire ensemble. Il ne savait pas réellement ce qui allait en sortir, mais il voulait que Hunt et moi [sic] rencontrions Reeves et peut-être écrire et sortir quelque chose ensemble[4]. » Bowie verra finalement que tout se passe mieux que prévu et de l'harmonie qui règne au sein de sa nouvelle formation[5],[6].
Hunt et Tony, les deux fils du comédien Soupy Sales, gardent la bonne ambiance pendant les sessions et interviews[7]. Bowie rejette plus tard l'idée que Reeves, Hunt et Tony étaient juste musiciens de session. « Les frères Sales n'accepteront jamais d'avoir un autre boss. Ce sont des têtes de mules. Ils ne font pas de la musique pour quelqu'un d'autre, ni pour eux-mêmes. Faut pas faire chier les Sales, ni même Reeves[8]. »
Pour leurs inspirations, ils citent Gene Krupa, Charles Mingus, Jimi Hendrix, Glenn Branca, Mountain[9], Cream, et le Jeff Beck Group[4]. Le groupe choisit le nom de Tin Machine d'après un morceau qu'ils ont écrit[2],[4]. Tony Sales expliquera pour rire que les quatre membres avaient divorcé quand le groupe s'est formé, parce qu'ils devaient à l'origine s'appeler The Four Divorcés ou Alimony Inc.[6]. Gabrels expliquera plus sérieusement qu'ils ont « travaillé sur plusieurs niveaux. L'archaïque — l'idée de l'étain, qui fait toujours partie de notre quotidien : les canettes du supermarché ; quand on marche dans la rue on en trouve. C'est du matériau tellement archaïque, mais c'est partout. On avait dans l'idée de faire de la musique sans batterie, ni séquenceur. Il y a un moment ou ça se touche. Et puis aussi, parce qu'on a pas trouvé mieux comme nom[2]. » Le groupe permet à Bowie de garder un certain niveau d'anonymat. Il clarifie d'ailleurs le fait qu'il n'a pas invité les autres membres à rejoindre « son » groupe, mais plutôt que « le groupe s'est assemblé de lui-même »[5].
Premier album et tournée (1988-1989)
Le premier album du groupe est enregistré à la fin de 1988 et au début de 1989 avec l'aide du guitariste Kevin Armstrong. Il est généralement accueilli d'une manière mitigée[1] après sa sortie en , comparé positivement aux deux derniers albums solo de Bowie à cette période. Sur le marché, l'album se vend bien, atteignant la troisième place de l'UK Albums Chart, mais les ventes déclinent rapidement. Gabrels explique en 1991 que les ventes de leur premier album étaient « dix fois supérieures » que prévues[10]. À la sortie de l'album, Bowie se retrouve content de ce qu'ils ont fait et que ça durera « pendant encore au moins deux autres albums[7]. »
Contrairement à ce qui est souvent indiqué, le premier concert de Tin Machine n'a pas lieu aux International Rock Awards le [11], car le groupe s'est déjà produit à Nassau quelques semaines plus tôt. Bowie se rappelle : « on s'est ramené dans un club à Nassau où on avait enregistré quatre à cinq morceaux. On y est allé et on y a joué. » Gabrels ajoute : « On est monté sur scène et on entendait beaucoup de commentaires, 'C'est David Bowie! Non, ça ne peut pas être lui, il a une barbe[7]! »
Le groupe entreprend une tournée dans de petits clubs entre le et le [4] avant de se diriger en sessions à Sydney, en Australie. Pendant ces sessions, Tin Machine contribue à la compilation Beyond the Beach, avec un morceau instrumental intitulé Needles on the Beach.
Second album et fin (1990-1992)
Le groupe se met en pause pendant que Bowie mène sa tournée Sound+Vision Tour en solo. En décembre 1990, Bowie se sépare de EMI. Hunt Sales explique qu'EMI « s'est trop emporté sur [notre] premier album, qui est sans single », ce qui explique partiellement le changement de labels de la part de Bowie[12]. En , le groupe signe avec Victory Music[5], un nouvel label lancé à cette période par JVC et distribué à l'international par London Records et Polygram. Ils enregistrent ensuite de nouveaux morceaux pour leur prochain album, Tin Machine II[13].
À la fin 1991, Bowie réitère sa joie d'être au sein de Tin Machine[13], idem pour Gabrels[10]. Devant la presse, Gabrels joue de sa guitare avec un godemichet et pour le Top of the Pops sur la chaine BBC qui a interdit l'usage du godemichet, il joue d'une guitare invisible avec un éclair au chocolat[14]. Entre le et le , le groupe entreprend une plus grande tournée, appelée It's My Life Tour durant laquelle il est rejoint par le guitariste Eric Schermerhorn[15].
Des morceaux de leur tournée It's My Life sont publiés sous le titre Tin Machine Live: Oy Vey, Baby en disque et en vidéo en 1992[16]. Peu après la sortie de Oy Vey, Baby, Bowie enregistre le single Real Cool World en solo, mais affirme qu'un troisième album de Tin Machine doit être mis en boîte en 1993[17]. En fin de compte, cette annonce reste lettre morte et le groupe se sépare peu après. Les problèmes de drogue de Hunt Sales auraient joué un rôle important dans cette rupture, même si Bowie se contente d'évoquer des problèmes personnels[18].
Membres
- David Bowie : chant, guitare
- Reeves Gabrels : guitare
- Tony Sales : basse
- Hunt Sales : batterie
Discographie
Albums studio
Année | Titre | Détails | Classements | Certifications | |
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Royaume-Uni[19] | États-Unis | ||||
1989 | Tin Machine |
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3 | 28 |
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1991 | Tin Machine II |
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23 | 126 |
Albums en concert
Année | Titre | Détails | Classements | Certifications | |
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Royaume-Uni[19] | États-Unis | ||||
1992 | Tin Machine Live: Oy Vey, Baby |
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— | — | |
2019 | Live at La Cigale, Paris, 25th June, 1989 |
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— | — |
Singles
Année | Titre | Détails | Classements | Tiré de l'album | |
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Royaume-Uni | États-Unis | ||||
1989 | Under the God |
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51 | — | Tin Machine |
1989 | Tin Machine / Maggie's Farm (Live) |
|
48 | — | Tin Machine |
1989 | Prisoner of Love |
|
77 | — | Tin Machine |
1991 | You Belong in Rock 'n' Roll |
|
33 | — | Tin Machine II |
1991 | Baby Universal |
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48 | — | Tin Machine II |
1991 | One Shot |
|
— | — | Tin Machine II |
Vidéos
- 1992 : Oy Vey, Baby: Tin Machine Live at the Docks VHS. Concert du 24 octobre 1991 filmé par Rudi Dolezal et Hannes Rossacher.
Notes et références
- David Barton, « David Bowie puts career on the line », Journal-American, , p. D5
- Joe Levy, « I'm with the Band », Spin magazine, vol. 5, no 4, , p. 35–36
- Steve Pond, « Beyond Bowie », Live! magazine, , p. 38–41, 93
- Liz Derringer, « Tin Machine - Bowie's Latest Vehicle », The Music Paper, Manhasset, New York, vol. 22, no 1, , p. 16–17
- George Varga, « David Bowie Music Interview », The Star Entertainment Weekly, Lynnwood, WA, vol. 2, no 5, 1–7 janvier 1992, p. 2, 10
- Charles Shaar Murray, « And the Singer's Called Dave... », Q (magazine), no 61, , p. 56–64
- « Boys Keep Swinging » (version du 16 juillet 2001 sur l'Internet Archive), Q Magazine, .
- (en) David Sinclair, « Station to Station », (consulté le )
- « Year in Review », Rolling Stone, nos 567-568, 14–28 décembre 1989, p. 61, 96
- « Rock 'n Roll notes », Rolling Stone magazine,
- Lisa Fantino, « International Rock Awards », The Music Paper, Manhasset, NY, vol. 22, no 1, , p. 14
- Alan di Perna, « Ballad of the Tin Men », Creem, vol. 2, no 1, , p. 50–59
- Scott Cohen, « From Ziggy Stardust to Tin Machine: David Bowie Comes Clean », Details magazine, , p. 86–97
- Gene Stout, « In Tin Machine, David Bowie is just one of the boys in the band », Seattle Post-Intelligencer,
- Cary Smith, « Bowie, Tin Machine offer what may be rock's new frontier », Journal-American,
- Mark Allender, « Oy Vey Baby, Review » (consulté le )
- David Wild, « Bowie's Wedding Album », Rolling Stone magazine, , p. 14
- Chris Roberts, « David Bowie: "I'm hungry for reality!" part 3 (originally published October 1999) », (consulté le )
- (en) « Tin Machine », sur Official Charts (consulté le ).
- (en) « Tin Machine, Tin Machine », sur BPI (consulté le ).
Liens externes
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