Tintinnida

Tintinnida

Tintinnida
Tintinnide de la famille des Dictyocystidae.
Classification selon WoRMS
Domaine Eukaryota
Embranchement Ciliophora
Sous-embr. Intramacronucleata
Infra-embr. Spirotrichia
Classe Spirotrichea
Sous-classe Choreotrichia

Ordre

Tintinnida
Kofoid & Campbell, 1929

Les Tintinnides (ordre des Tintinnida) sont un groupe de protozoaires ciliés. Ils se distinguent par des coquilles en forme de vase, dont le nom d'origine latine désigne une petite cloche qui tinte, que l'on appelle loricae, qui sont principalement des protéines mais peuvent incorporer de minuscules morceaux de minéraux.

Caractéristiques

Schéma anatomique établi par Fauré-Fremiet (1924).

Les coquilles de Tintinnides (le terme technique est « loricae ») sont en forme de cloche, de vase ou d'amphore, et présentent une étonnante variété de formes suivant les espèces. Ils font partie des nombreux micro-organismes planctoniques présentés dans l'ouvrage classique d'Ernst Haeckel Kunstformen der Natur (1904), qui a popularisé la beauté du monde naturel (illustré plus bas).

Comme les autres protistes, les tintinnidés sont des organismes eucaryotes unicellulaires complexes, aquatiques et hétérotrophes. Ils se nourrissent principalement d'algues photosynthétiques (phytoplancton) et de bactéries. Ils font partie du microzooplancton (dont la taille est comprise entre 20 et 200 micromètres). Les Tintinidés se trouvent autant dans les eaux marines que les eaux douces. Cependant, ils sont plus courants dans l'eau salée et sont généralement présents en concentrations d'environ 100 par litre mais peuvent atteindre des abondances de plusieurs milliers d'individus par litre. Les caractéristiques de leurs loricae, ou coquilles, sont classiquement utilisées pour distinguer les quelque 1 000 espèces décrites. Cependant, ces dernières années, l'application de techniques histologiques et moléculaires a conduit à de nombreuses révisions taxonomiques[1].

De nombreuses espèces semblent avoir une large distribution (par exemple, de la baie de Chesapeake à la Nouvelle-Calédonie), tandis que d'autres sont limitées à certaines zones, comme les eaux arctiques ou les mers côtières. Néanmoins, on peut trouver des dizaines d'espèces différentes dans presque toutes les eaux. Comme d'autres membres du microzooplancton (tels que les ciliés oligotriches, les dinoflagellés hétérotrophes, les radiolaires, etc.), les tintinnidés constituent un maillon essentiel des chaînes alimentaires aquatiques, car ils sont les « herbivores » du plancton. Ils se nourrissent de phytoplancton (algues et cyanobactéries) et servent à leur tour de nourriture à des organismes plus grands comme les copépodes (petits crustacés) et les larves de poissons.

L'image en couleur ci-dessous est un spécimen de Dictyocysta mitra provenant de la baie de Villefranche en Méditerranée. Les projections en forme de cheveux pointant vers le haut de la coquille sont les cils de la cellule. Les cils génèrent un flux d'eau à travers l'embouchure de la cellule, mettant en contact la nourriture et déplaçant le tintinnidé. Leur mode de nage est plutôt « sautillant » - ou dansant - ils font partie du sous-ordre des « choreotriches » qui signifient « poils dansants » en raison de leur comportement de nage et de leurs cils[2].

Registre fossile

Des fossiles ressemblant à des loricae de tintinnidés en forme et en taille, les Calpionellidés, apparaissent dès l'Ordovicien mais sont formés de calcite et comme aucun taxon cilié existant ne forme de coquille de calcite, il est peu probable qu'il s'agisse de tintinnidés et probablement pas de ciliés du tout. Les tintinnidés constituent une partie importante du registre fossile en raison de la rareté avec laquelle la plupart des autres ciliés se conservent dans les conditions de l'environnement marin. Les loricae de certains tintinnidés sont facilement préservés, ce qui leur donne un registre fossile relativement bon.

Liste des familles identifiées

Planche des « Ciliata » d'Ernst Haeckel (1904). Les cinq animaux au centre haut sont des tintinnides.

Selon BioLib (5 janvier 2022)[3] :

  • famille Ascampbelliellidae Corliss, 1960
  • famille Codonellidae Kent, 1881
  • famille Codonellopsidae Kofoid & Campbell, 1929
  • famille Cyttarocilididae Kofoid & Campbell, 1929
  • famille Dictyocystidae Haeckel, 1873
  • famille Epiplocylididae Kofoid & Campbell, 1929
  • famille Metacyclididae Kofoid & Campbell, 1929
  • famille Nolaclusiliidae Sniezek, Capriulo, Small & Russo, 1991
  • famille Petalotrichidae Kofoid & Campbell, 1929
  • famille Ptychocyclididae Kofoid & Campbell, 1929
  • famille Rhabdonellidae Kofoid & Campbell, 1929
  • famille Tintinnidae Claprède & Lachmann, 1858
  • famille Tintinnidiidae Kofoid & Campbell, 1929
  • famille Undellidae Kofoid & Campbell, 1929
  • famille Xystonellidae Kofoid & Campbell, 1929



Références taxinomiques

Bibliographie

  • Gérard Bignot, Micropaléontologie, éditions DUNOD Géosciences, 1988

Articles connexes

Notes et références

  1. S. Agatha et M. C. Strûder-Kypke (Dolan, John R. (John Richard), 1955-), The biology and ecology of tintinnid ciliates : models for marine plankton, Hoboken, NJ, Wiley, , 42–84 p. (ISBN 9780470671511, OCLC 793006266), « Systematics and Evolution of tintinnid ciliates »
  2. D. J. S. Montagnes (Dolan, John R. (John Richard), 1955-), The biology and ecology of tintinnid ciliates : models for marine plankton, Hoboken, NJ, Wiley, , 85–121 p. (ISBN 9780470671511, OCLC 793006266), « Ecophysiology and behavior of tintinnids »
  3. BioLib, consulté le 5 janvier 2022
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