Tomo Česen
Tomo Česen (né le à Kranj, alors en Yougoslavie, aujourd'hui en Slovénie), est un alpiniste slovène auteur d'ascensions solitaires dans les Alpes (les faces nord du Cervin, de l'Eiger et des Grandes Jorasses en hivernale) et en Himalaya (notamment en 1990 la face sud du Lhotse), aussi spectaculaires que controversées. En 1990, il a été nommé sportif slovène de l'année[1].
Ascensions solitaires
- 1986 : les trois faces nord du Cervin, de l'Eiger et des Grandes Jorasses en hivernale, en une semaine
- 1986 : première de l'éperon sud-est du K2 (surnommé la « magic line »)
- 1987 : seconde ascension de No Siesta (ouverte par Stanislav Gledjura et Jan Porvaznik, du 21 au ; 1 200 m, 6b/A2, 90º) en face nord des Grandes Jorasses en 14 h 0 du 29 au
- 1988 : seconde ascension du Crna Zajeda (« Dièdre noir ») au Tavinik dans les Alpes juliennes, en été, suivie de la troisième et première hivernale, en huit heures
- 1989 : première hivernale des Temps modernes à la Marmolada (800 m, 6b+), en sept heures ; solitaire hivernale de la Gabarrou-Long au Pilier Rouge du Brouillard du mont Blanc
- 1989 : première de la face nord du Jannu (aussi appelé Khumbakharna, 7 710 m) : 2 800 m, 6b/A2, 90º, en 23 heures
- 1990 : première de la face sud du Lhotse, en 64 heures (dont 46 pour l'ascension), alors considérée comme le « dernier grand problème » de l'Himalaya
Polémiques
La troisième ascension déclarée de No Siesta fut réalisée par l'alpiniste français François Marsigny avec Olivier Larios en 1996, en trois jours. Une cordée russe la gravit en 1998 en un jour et demi. Une solitaire fut effectuée par Patrice Glairon-Rappaz, en trois jours en . Marsigny affirma ne pas croire à l'ascension de Česen[2].
Dès 1990, l'ascension du Lhotse commença à être mise en doute, notamment par une équipe russe, qui avec des moyens lourds (cordes fixes, oxygène), amena S. Bershov et W. Karatajev au sommet le [3],[4], une polémique qui ne faiblit pas lorsque Cesen fut accusé d'utiliser des photos appartenant à une autre expédition pour évoquer sa réussite[5]. L'Himalayan Database, qui répertorie les ascensions au Népal, classe l'atteinte du sommet en « contestée ».
Notes et références
- (sl) Društvo športnih novinarjev slovenije « Copie archivée » (version du 18 juillet 2007 sur l'Internet Archive)
- (es) José Isidro Gordito, François Marsigny. Arquitectura alpina, Desnivel no 140
- Lhotse, summitpost.org
- Benjamin Ribeyre, Sommet, rêve ou réalité ?, kairn.com
- Arnaud P, « Tomo Cesen a-t-il vraiment gravi la face sud du Lhotse en avril 1990 ? », sur Altitude News, (consulté le )
Voir aussi
Ouvrages
- Tomo Česen, Solo, 1991
- Reinhold Messner, Free Spirit, 1991
- Mark Twight, Kiss Or Kill : Confessions of a Serial Climber, Mountaineers Books, 2002 (lire en ligne) My way : a short talk to Tomo Česen p. 62-73
- Greg Child, Postcards from the Ledge, Mountaineers Books, 2000, Burden of proof : the Tomo Česen affair p. 150-169 (lire en ligne) - édition française Cartes postales de la vire Guérin
Articles
- (en) Tomo Česen, « Khumbakharna - My way » American Alpine Journal, 1990, vol. 32 no 64 (lire en ligne)
- (en) Tomo Česen, « Lhotse's South Face » American Alpine Journal, 1991, vol. 33 no 65 (lire en ligne)
- Mario Colonel, « Tomo Česen », Alpirando no 134, juillet-
- Sylvain Jouty, « La rumeur et l'exploit », Alpirando no 138,
- Guy Chaumereuil, « Tomo Česen vous salue bien » Montagnes Magazine no 127,
- Ivano Ghirardini, lettres dans Montagnes Magazine no 133, et dans Alpirando no 140,
- Michel Raspaud, « La mise en spectacle de l'alpinisme », Communications, 67, 1998. « Le spectacle du sport », p. 165-178. (lire en ligne)
Lien externe
- Tomo Česen sur bergfieber.de
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