Touba (Guinée)
Touba est un village de Guinée située dans la région de Boké[1], au nord-ouest du pays. C'est un haut-lieu de l'islam en Afrique de l'Ouest[2].
Pour les articles homonymes, voir Touba.
Touba | ||
Administration | ||
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Pays | Guinée | |
Préfecture | Gaoual | |
Région | Boké | |
Géographie | ||
Coordonnées | 11° 36′ 00″ nord, 13° 02′ 00″ ouest | |
Localisation | ||
Géolocalisation sur la carte : Guinée
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Histoire
La ville de Touba, de l'arabe الدولة توبا, centre religieux et culturel soufi a été fondé en 1815 par l'imam Cheikh Salimu Muhammadu Fatim plus communément appelé « Karamokho Ba, grand maître ». L'imam Salim est un descendant de la tribu du Prophète de l'islam Mahomet par le biais de Hazrat Omar ibn al-Khattab, qui fut cousin du prophète de la 4e génération. Selon la tradition musulmane, le Calife Omar ibn al-Khattab est un membre de la famille du Prophète par ses alliances avec ce dernier (Mahomet s'est marié avec Hafsa Ibn Omar, Omar s'est marié avec Umm Khulthum fille de Ali ibn Abi Talib)[réf. nécessaire]. Ses descendants se succèdent héréditairement à la tête des différentes Zawiyya de Touba.
Familles de Touba
Les familles principales Diakhankés et Soninkés, sont descendantes des sahabas et de la famille du prophète, l'Ahl al-Bayt, un des plus hauts rangs de l'islam. Leurs descendants y sont encore présents.
On peut citer parmi celles-ci :
À noter que les deux dernières familles sont d'ascendance hachémite. Les chefs de maisons portent le titre d'imam et de sultan. Ils sont qualifiés de Calife et de Waliy (« saint ») lorsqu'ils ont atteint le pôle ultime.
Les autres familles telles que Souaré, Fadiga, Savané, Sakho, Touré, etc. sont d'ethnie diakhanké, descendante de El Hadj Salim Souaré, mais d'origine Soninkes[réf. nécessaire]. La famille Guirassy de Touba est descendante des Diaby par le biais de Lalla Khadija Diaby[réf. nécessaire]. Selon la tradition sunnite, les familles membres de l'Ahl al-bayt de Touba sont interdites d'aumône obligatoire (zakât) et sont les seules à pouvoir porter le fameux « Turban Vert », signe de leur appartenance à un des plus hauts rangs islamiques, l'Ahl al-bayt.
Une des branches de la famille Diaby est une chefferie appelée Bani Faruki Sayyed car elle descend non seulement de Omar ibn al-Khattab, mais aussi des hachémites par les Sylla et Haïdara. Elle est unique en son genre dans l'histoire de Touba, ses membres sont rares et indépendants de toutes les autres familles de Touba, et garantit son allégeance au '''Tunka''' (Roi), représentant en tant que descendant par le sang de l'Ahl al-bayt. Ils suivent la voie de la Qadiriyya et portent le titre d'Altesse Royale. Ils sont réputés redoutables et impitoyables. De toutes les familles de Touba et même parmi la famille dirigeante des Diaby, les Faruki Sayyed sont les plus redoutés à tous les niveaux. L'actuel roi et sa tribu seraient, dit-on, introuvables à l'heure actuelle.
Aujourd'hui
Aujourd'hui, les descendants des familles de Touba sont dispersées aux quatre coins du monde, essentiellement en Asie, en Amérique, en Afrique et en Europe. À Kolda, au Sénégal, est célébré la Ziarra annuelle de Hadj « Karan »[3] Khalifa Diaby (Al-Jaber), calife et imam de la communauté musulmane de Kolda, ainsi que 5e descendant de l'imam Salim et 25e petit-fils du Calife Omar.
C'est la plus importante cérémonie religieuse de la communauté islamique de Kolda, organisée en mémoire de l'imam Khalifa, qui fut aux yeux de tous le modèle exemplaire de l'homme musulman. On raconte[Qui ?] qu'il était un homme très érudit, non seulement très respectueux des traditions musulmanes sans rien y modifier, mais aussi très accessible et ouvert au dialogue. Il était aussi opposé à toute forme de violence au nom de l'islam, ainsi qu'à toute forme d'innovation.[réf. nécessaire]
Cette cérémonie a la particularité de réunir toutes les familles musulmanes ainsi que divers notables étrangers. Le Ziarra annuel est organisé par son quatrième fils et héritier, Hadj Muhammad Lamine Diaby[réf. nécessaire], nouveau calife et imam de la communauté, secondé par son frère ainé l'imam Mustapha, calife légataire (en second).
À Koubia est célébré le Ziarra annuel de Karan Sehrou Yadaly Diaby, imam de Koubia. Et à Touba est célébré celui de l'imam Sidi Salim.
Religion
Les habitants de Touba sont musulmans sunnites. Touba étant un berceau du soufisme, leur tariqa est la Qadiriyya de Moulay Abd al Qadir al-Jilani. L'imam Salim étant Wali de Touba, sa silsila (lignée suprême) remonte directement à Mahomet via Ali ibn Abi Talib et Abd al Qadir al-Jilani.
Notes et références
- (en) Subprefectures of Guinea
- (en) Jean Suret-Canale, « Touba in Guinea, holy place of Islam », in C. H. Allen and R. W. Johnson, African perspectives, Cambridge University Press, 1970, p. 53-81
- « Karan » est l'équivalent du « Sayyid » (seigneur) du monde arabe. Pour les familles de Touba, seuls les descendants de Karamokhoba par la Bastafaya sont titulaires de ce prédicat, signifiant littéralement « Son Altesse Royale ».
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Lamin Sanneh, « Futa Jallon and the Jakhanke Clerical Tradition », 2e partie : « Karamokho Ba of Touba in Guinea », in Journal of Religion in Africa, vol. 12, fasc. 2, 1981, p. 105-126
- (en) Jean Suret-Canale, « Touba in Guinea, holy place of Islam », in C. H. Allen and R. W. Johnson, African perspectives, Cambridge University Press, 1970, p. 53-81
- Paul Marty, L'Islam en Guinée : Fouta-Diallon, E. Leroux, Paris, 1921, 588 p., en particulier le chapitre III, « Les Diakanké Qadrïa de Touba », p. 104-147 (texte intégral sur Gallica )
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