Touba (Sénégal)

Touba est une ville du Sénégal, siège de la confrérie musulmane des mourides[2], située à 194 km à l'est de la capitale Dakar[3] dans le département de Mbacké. Elle est la deuxième ville la plus peuplée du pays, derrière la capitale Dakar[1], avec plus d'un million d'habitants, et une agglomération comptant, selon les sources, entre 1 000 000 et 1 500 000 habitants en 2018[4].

Pour les articles homonymes, voir Touba.

Touba
Administration
Pays Sénégal
Région Diourbel
Département Mbacké
Maire
Mandat
Abdoulahat Ka
2022-2027
Démographie
Gentilé Mourid ndiguel (Wolof)
Population 1 500 000 hab. (2018[1])
Densité 12 500 hab./km2
Géographie
Coordonnées 14° 51′ 00″ nord, 15° 53′ 00″ ouest
Altitude 35 m
Superficie 12 000 ha = 120 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Sénégal
Touba
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Touba

    Le mot Touba vient de l'arabe طُـوْبَىٰ (ṭūbā), qui signifie « félicité » ou « béatitude »[5][Interprétation personnelle ?].

    D'après Abou Sa'id Al Khoudri, le Prophète a dit: « Touba est un arbre dans le paradis. Sa taille est équivalente à la distance que l'on parcourt en cent ans et les habits des gens du paradis sont issus de la pellicule qui couvre le fruit de cet arbre ».

    Histoire

    La ville sainte de Touba fut fondée dans la forêt de Mbaffar en 1888 par le cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul, le fondateur du mouridisme.

    Administration

    Bien qu'elle soit largement urbanisée, administrativement, la ville se situe sur le territoire de la Communauté rurale de Touba Mosquée, subdivision de l'arrondissement de Ndame, département de Mbacké dans la Région de Diourbel.

    En zone urbaine, la ville est constituée de 25 villages : Alia, Boustanoul, Arifina, Darou Alimoul Khabir, Darou Khadim, Darou Khoudoss, Darou Marnane, Darou Marnane 2, Sourah, Darou Miname, Darou Salam Ndame, Dianatoul Mahwa, Gouye Mbind, Guédé Bousso, Keur Niang, Khaïra, Ndindy Abdou, Same Lah, Touba Al Azhar, Touba Guédé, Touba Madyana, Touba Mosquée, Boukhatoul Moubarak, Ndamatou 1, Touba HLM, Touba Ndiarême, Route de Darou Mousty[6].

    La ville a cependant un statut particulier puisque, comme d'autres villes saintes du Sénégal, elle dispose d'une police particulière et d'un règlement basé sur la charia selon l'école juridique malékite.

    Géographie

    Climat

    Touba bénéficie d'un climat sahélien ; sa végétation est caractérisée par la steppe.

    Population

    Touba enregistre entre les recensements de 2002 et de 2013 la plus forte croissance démographique des 25 plus grandes agglomérations du Sénégal avec une moyenne annuelle de 5,95 %, bien que son taux annuel de croissance démographique diminue, passant de 10,97 % entre 1976 et 1988 à 9,67 % entre 1988 et 2002[1]. Cette croissance est due aux arrivées massives de villageois des provinces historiques du Baol et du Cayor ; ces villages se vident progressivement au profit de Touba.

    Lors du recensement de 2002, la population s'élevait à 461 159 habitants pour une surface de 12 000 ha[7].

    En 2013, selon le recensement du pays, la ville de Touba compte 753 315 habitants, tandis que son agglomération en compte 830 570[1].

    Touba est la deuxième plus grande agglomération du Sénégal derrière Dakar.

    Économie

    De nombreux fidèles de cette communauté se déplacent une partie de l'année dans les villes du monde pour faire fortune dans le secteur du commerce, travail dont ils reversent une partie aux œuvres sociales de Touba.

    Les détracteurs de cette communauté accusent la confrérie de raquetter leurs fidèles. Ils emploient aussi une main-d'œuvre d'adultes et même de mineurs qui travaillent dans les plantations de leurs marabouts sans salaire ni protection sociale.

    Serigne Abdoul Ahad Mbacké, troisième calife de 1968 à 1988, a joué un rôle très important dans le développement des infrastructures de Touba imprimé : extension de la mosquée (passée de 4 000 à 6 000 places), électrification de la ville, lotissement, installation du réseau téléphonique, construction de dix forages, d’un aérodrome, d’une gare routière, etc.[8]

    Le Grand Magal de Touba génère de nombreuses ressources économiques principalement pour les marchands, pour les transporteurs et les éleveurs.

    Au marché.

    L'essor de la ville est lié au grand pèlerinage qui célèbre chaque année le départ en exil du fondateur de la confrérie des mourides. Ce pèlerinage est appelé le magal.

    Transport

    En décembre 2018, fut inaugurée l'autoroute Ila Touba qui relie la ville de Touba à l'aéroport international Blaise-Diagne en 1h15 et à la ville de Thiès en une heure de trajet.

    Culture

    École coranique à Touba.

    Touba abrite la plus grande bibliothèque musulmane au Sénégal, avec 170 000 ouvrages[8].

    Elle dispose d'une université islamique d’un coût de 17 millions de dollars[8].

    Les cimetières de Touba sont situés à l'est de la mosquée. Tous les mourides sont appelés à y être enterrés.

    Chaque année le magal de Touba est célébré dans la ville sainte, correspondant au 18 Safar du calendrier musulman et commémorant l'exil du Cheikh au Gabon par l'administration coloniale, sur des accusations non fondées et le tout dans le seul but de mettre un terme à la naissance d'une voie: LE MOURISIDME[réf. nécessaire]. Le Grand Magal de Touba regroupe des milliers de pèlerins constitués en grande partie des disciples du Cheikh.

    Monuments

    Touba abrite une grande mosquée, entamée en 1926 et achevée en 1963, en perpétuel agrandissement[8]. L’un des minarets, culminant à 86 m, est le plus haut d’Afrique de l’Ouest[8].

    Elle abrite le mausolée d'Ahmadou Bamba visité chaque année par de très nombreux pèlerins durant le Grand Magal de Touba.

    La communauté mouride a également bâti dans la capitale Dakar une autre mosquée, moins grande que celle de Touba, dénommée Masalikoul Djinane.

    Personnalités

    • Le cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul, théologien musulman soufi.
    • Le premier khalif fut Serigne Mouhamadou Moustapha, le second fut Serigne Mouhamadou Falilou, le troisième fut Serigne Abdoul Ahad (Baye Lahad), le quatrième fut Serigne Abdoul Khadre, le cinquième fut Serigne Salihou, le sixième fut Serigne Bara , le septième Serigne Sidy Moukhtar et le huitième Serigne Mountakha.
    • Le Khalif général, est Serigne Mountakha Mbacké, fils Serigne Bassirou Mbacké fils de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké Khadimoul Rassoul.
    • On peut aussi citer le porte-parole Serigne Basse Abdou Khadre l'imam ratib Serigne Mamoune Bousso, Serigne Fadilou Abdou khadre pour les prières des fêtes ; Serigne Afia Bousso, l'imam pour les 5 prières quotidiennes sauf Fajr et Ishâ, qui sont dirigées par Serigne Bara Bousso.

    Notes et références

    1. http://www.citypopulation.de/Senegal.html
    2. Christophe Parayre, Dictionnaire insolite du Sénégal, Paris, Cosmopole, coll. « Dictionnaire insolite », , 158 p. (ISBN 978-2-84630-094-0), p. 144
    3. Dakar et ses environs, carte 1/16 000, édition 2007-2008
    4. « Senegal: Administrative Division (Regions and Departments) - Population Statistics, Charts and Map », sur www.citypopulation.de (consulté le )
    5. Le mot touba apparaît une fois dans le Coran, au verset 29 de la sourate 13 (Ar-Ra'd, le Tonnerre).
    6. CRTM Communauté rurale de Touba Mosquée, Liste des villages
    7. « Site officiel de France-Culture » (consulté le )
    8. Cheikh Yérim Seck, « Le mouridisme, de père en fils », Jeune Afrique, (lire en ligne, consulté le ).

    Annexes

    Articles connexes

    Bibliographie

    • (en) Shahrnūsh Pārsīʹpūr (trad. Havva Houshmand & Kamran Talattof), Touba and the meaning of night, New York, Feminist Press at the City University of New York, coll. « Women writing the Middle East. », , 367 p. (ISBN 978-1-55861-519-9)
    • (en) Eric S. Ross, « Touba: a spiritual metropolis in the modern world », Canadian Journal of African Studies, 1995, 29.2
    • (en) Eric Ross, Sufi City : urban design and archetypes in Touba, Rochester, University of Rochester Press, coll. « Rochester studies in African history and the diaspora » (no 24), , 290 p. (ISBN 978-1-58046-217-4)
    • Monique Bertrand (dir.) et Alain Dubresson (dir.), Petites et moyennes villes d'Afrique noire : journées scientifiques, Caen, 12-13 novembre 1993, Paris, Éd. Karthala, coll. « Hommes et sociétés », , 326 p. (ISBN 978-2-86537-743-5, lire en ligne), p. 118-119
    • Cheikh Guèye, L’Organisation de l’espace dans une ville religieuse : Touba (Sénégal), thèse de doctorat, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 1999, 650 p.
    • Sophie Bava et Cheikh Guèye, « Le grand magal de Touba. Exil prophétique, migration et pèlerinage au sein du mouridisme », Social Compass, 2001
    • Cheikh Anta Mbacké Babou, Touba, genèse et évolution d’une cité musulmane au Sénégal, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 1992, 39 p. (Mémoire de DEA)
    • Cheikh Guèye, Touba : La capitale des Mourides, Paris, Karthala, 2002
    • Amar Samb, « Touba et son "magal" »; Bulletin de l'IFAN, t. XXXI, série B, no 3, , p. 733-753
    • Alexis Sané, Situation et perspectives de l'intégration de Touba dans la vie économique du pays, Dakar, CFPA, 1970, 66 p. (Mémoire de stage)
    • Aliou Thiam, Problématique de l'approvisionnement en eau potable de la ville de Touba, UCAD, mémoire de maîtrise, 2008, 98 p.
    • Abdou Seye, Des hommes autour du Serviteur de l'Envoyé - Aperçu biographique de disciples de Cheikh Ahmadou Bamba, Édition 1438 h / 2017.
    • Ousmane Thiam, "L'axe Dakar-Touba (Sénégal) : analyse spatiale d'un corridor urbain émergent", Thèse de doctorat, Université d'Avignon et des pays de Vaucluse, 2008, 308p.

    Filmographie

    Liens externes

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