Towada (volcan)

Le volcan Towada (十和田火山, Towada-kazan), ou, plus succinctement, le Towada, est un volcan du Nord du Japon, à cheval sur la frontière séparant les préfectures d'Aomori et d'Akita. Il est formé d'une caldeira remplie par les eaux du lac Towada. La dernière éruption de ce volcan actif remonte au début du Xe siècle (époque de Heian).

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Towada

Le lac Towada à la fin de l'été
Localisation
Coordonnées 40° 27′ 57″ N, 140° 52′ 53″ E[1]
Pays Japon
Préfectures Aomori, Akita
Municipalités Towada, Hirakawa, Shingō, Kosaka
Géologie
Massif Honshū
Âge 200 000
Type de cratère Caldeira
Type Volcan de subduction
Activité Actif
Dernière éruption
Code GVP 283271
Observatoire Institut d'études géographiques du Japon
Dimensions
Altitude 1 011 m
Diamètre 11 km
Géolocalisation sur la carte : Japon

Toponymie

Bien avant l'arrivée des Japonais, l'île de Hokkaidō et le nord de l'île de Honshū étaient habités par une population aborigène : les Aïnous[2]. Le toponyme « Towada » derive de l'expression de la langue aïnou : « to watara (ト ワタラ) », signifiant littéralement « lac rocheux »[3],[4]. Le nom originel du lac de cratère semble décrire sa configuration méridionale faite de falaises et de d'îles rocheuses. Dans un document historique, datant de l'ère Tenbun (1532 - 1555) et propriété d'une famille de la province de Mutsu, l'étendue lacustre est appelée « 十曲湖 (Towada no umi) », un dénomination utilisée, en 1807, par le naturaliste Sugae Masumi pour intituler son carnet de voyage rapportant son exploration de la région[5],[6],[7].

Géographie

Situation

Le volcan Towada est situé dans le Nord de l'île principale de l'archipel japonais : Honshū. Environ 540 km au nord-est de l'agglomération de Tokyo, il est à cheval sur le Nord-Est de Kosaka, bourg du Nord-Est de la préfecture d'Akita, et trois municipalités du Sud de la préfecture d'Aomori : le Sud-Ouest de la ville de Towada, le Sud-Est de Hirakawa et l'Ouest du village de Shingō[1],[8]. Il forme une partie du Sud de la section Nord du parc national de Towada-Hachimantai[9].

Histoire

Formation

L'orogenèse du volcan Towada s'ouvre il y a 200 000 ans. Des mouvements tectoniques du sous-sol de l'arc volcanique Nord-Est du Japon font jaillir de la lithosphère des coulées de magma qui s'empilent à la surface du sol, formant des stratovolcans dont l'activité volcanique se caractérise par des érutions explosives[10]. De 55 000 ans à 15 000 ans BP, des éjections de pyroclastites et des éruptions du type phréato-magmatique donnent naissance à une caldeira d'environ 11 km de diamètre[10],[11]. L'eau qui s'accumule dans celle-ci engendre un lac de cratère[12]. Durant les 3 000 ans suivants, des successions d'éruptions explosives et d'épanchements de lave font émerger un stratovolcan, le volcan Goshikiiwa[l 1], dans la partie méridionale de la caldeira[10]. Vers 7 600 ans BP, une série d'éruptions engendre la formation d'un dôme de lave, sur le bord Nord-Est du Goshikiiwa : le mont Ogura[l 2],[13]. Entre 12 000 ans BP à 2 700 ans, un autre dôme apparaît au centre de la dépression volcanique : Mikadoishi[l 3],[10]. L'activité éruptive des édifices volcaniques et l'érosion mécanique des falaises volcaniques provoquent le comblement de la caldeira et la formation du fleuve Oirase. Par la suite, l'effondrement du lit d'une section amont de l'émissaire du lac s'effondre, laissant place à une gorge[12],[14]. Entre 6 200 ans BP à 2 800 ans, la chambre magmatique du Goshikiiwa se vide de sa matière volcanique, et de l'eau entre par les fissures du versant Nord de son cratère sommital qui s'écroule, créant un second lac de cratère de 3 km de diamètre, appelé Nakaumi[l 4],[12],[13].

À l'ère commune, des documents historiques rapportent l'entrée en activité de la caldeira Nakaumi, en 915. Des explosions de vapeur produisant des lahars sont observées, et un volume équivalent en « roche dense » (DRE[16]) d'environ 2,1 km3 de tephras est expulsé du cratère[17]. L'Agence météorologique du Japon, se conformant à des normes internationales depuis 2003, considère qu'un volcan est actif s'il est entré en éruption au cours de l'Holocène, soit depuis les 10 000 dernières années environ, ou s'il manifeste une activité géothermique importante. Par conséquent, elle classe le Towada dans sa liste des volcans actifs du Japon[18].

Notes lexicales bilingues

  1. Le volcan Goshikiiwa (五色岩火山, Goshikiiwa-kazan).
  2. Le mont Ogura (御倉山, Ogura-yama).
  3. Mikadoishi ou Gomonishi (御門石).
  4. Nakaumi (中湖, litt. « lac du milieu »).

Références

  1. (en) Institut d'études géographiques du Japon, « GSI Maps » (consulté le ).
  2. Chantal Deltenre et Maximilien Dauber, Japon : miscellanées, Cork, Primento Digital Publishing, , 3e éd. (1re éd. 2011), 345 p. (ISBN 978-2-511-00688-7, OCLC 914149685, lire en ligne).
  3. (ja) Ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme, « 青森・十和田 », (consulté le ).
  4. (ja) Takeshi Umehara, 日本人の「あの世」観 Regard sur l'au-delà des Japonais »], Tokyo, Chūōkōron Shinsha, , 337 p. (ISBN 978-4-12-001766-7, OCLC 21238279), p. 154.
  5. (ja) Motoji Niwa et Suenori Ikeda, 歴史と文化を探る日本地名ルーツ辞典 Dictionnaire des toponymes du Japon pour explorer l'histoire et la culture »], Tokyo, Sōtakusha, , 1078 p. (ISBN 978-4-87138-140-6, OCLC 28846141), p. 85.
  6. Préfecture d'Akita, « 十和田湖を目指した菅江真澄の足跡 » Sur les traces de Sugae Masumi, venu au lac Towada »], sur common3.pref.akita.lg.jp, (consulté le ).
  7. (ja) Ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme, « 菅江真澄の足跡と秋田再発見 », sur www.thr.mlit.go.jp, (consulté le ).
  8. JMA 2014, p. 7.
  9. (en) Natural Parks Foundation, « Towada-Hachimantai National Park » Parc national Towada-Hachimantai »], sur www.bes.or.jp (consulté le ).
  10. JMA 2014, p. 1.
  11. (en) Smithsonian Institution, « Towada », sur www.volcano.si.edu (consulté le )
  12. (ja) Préfecture d'Aomori, « 十和田湖歴史ガイドブック » Guide historique du lac Towada »], sur www.pref.aomori.lg.jp, (consulté le ).
  13. JMA 2014, p. 1,3.
  14. Max Derruau, « Etudes sur quelques volcans explosifs japonais », Bulletin de l'Association de géographes français, nos 307-308, , p. 160 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  15. (fr + en) Magdeleine Moureau et Gerald Brace (préf. Jean Dercourt), Dictionnaire des sciences de la terre : anglais-français, français-anglais, Paris, Éditions Technip & Ophrys, coll. « Publications de l'Institut français du pétrole », (1re éd. 1999), 1096 p. (ISBN 2-7108-0749-1 et 9782710807490, OCLC 421774140, BNF 34284878), p. 131.
  16. Un volume équivalent en « roche dense » ou volume DRE, traduction de l'expression anglophone dense rock equivalent (en) ou DRE, est un volume estimé de magma expulsé de terre au cours d'une éruption volcanique, une fois déduit le volume de vide interstitiel du volume mesuré sur le terrain[15].
  17. JMA 2014, p. 3.
  18. (ja) Agence météorologique du Japon, « 活火山とは » Volcans actifs »], sur www.jma.go.jp, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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